Chapitre 6

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      Le ciel de Caroline du Nord lors des soirs de pleine lune était d'une beauté époustouflante rare

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      Le ciel de Caroline du Nord lors des soirs de pleine lune était d'une beauté époustouflante rare. Émeris et Benjamin avaient eu l'occasion de le remarquer lorsqu'il la ramena chez elle, à minuit passé. Ils s'étaient installés contre le capot de la voiture puis avaient d'abord observé la voie lactée en silence. La lumière de la lune éclairait l'étendue de l'eau du marais et traçait des rayons dorés à sa surface lorsqu'il l'avait embrassé avant de la regarder, avec un sourire, s'éloigner et disparaître derrière la porte du Manoir.

Benjamin avait regagné sa voiture puis s'était installé derrière le volant un instant pour se remettre de ses émotions. Il avait souri, éclaté d'un rire pur puis s'était mis à hurler de joie dans sa voiture. C'est au moment de repartir qu'il l'avait vu. Rafe Cameron était avachi dans un des canapés en osier qui trônaient sur le perron de Tannyhill et il le fixait en serrant la mâchoire. Benjamin ne savait pas depuis combien de temps il était là, ni depuis combien de temps il l'observait mais Rafe ne le quittait pas des yeux. Il avait dans ses iris glacées une flamme brûlante de rage. Le blond fit tourner entre ses doigts le petit sachet transparent vide qu'il tenait dans la main avant de l'écraser au creux de sa paume en refermant ses doigts si fort qu'ils adoptèrent une couleur blanchâtre. Il se leva ensuite sans un bruit et se glissa entre les portes de Tannyhill comme un fantôme pourrait le faire.

Les heures de la nuit avaient défilé et la grâce du ciel étoilé restait intacte. Seule la lueur de la pleine lune et des étoiles éclairait, à travers les moustiquaires de sa fenêtre, la chambre d'Émeris et pourtant on y voyait clair comme en plein jour. Les ombres des contours de la porte-fenêtre donnant sur le balcon d'Émeris traçaient de longues traînées sombres sur son lit et sur sa peau. Elle en était presque zébrée.

La jeune fille dormait profondément, laissant ses draps se soulever délicatement au rythme de sa respiration. Elle semblait paisible ce soir-là lorsqu'elle serait contre elle l'un de ses imposants oreillers. Elle l'était ; du moins jusqu'à ce qu'un bruit sourd ne la réveille en sursaut. Émeris ouvrit les yeux dès lors qu'elle entendit le vacarme retentir et s'assit aussitôt sur son lit en ramenant ses genoux contre elle. Elle prit quelques secondes à réaliser que le bruit qui l'avait réveillé ne provenait pas de ses rêves mais bien du balcon et il se trouvait que la porte-fenêtre n'était pas verrouillée.

La brune se glissa hors de ses draps le plus discrètement possible, saisit la brosse à cheveux posée sur sa table de nuit et avança vers la porte sur la pointe des pieds en serrant si fort la brosse que les jointures de ses doigts devinrent pâles. Elle entendait sa propre respiration s'accélérer à mesure qu'elle s'approchait de l'endroit d'où provenait le bruit.

Émeris s'avança à pas de velours vers la porte puis le plus silencieusement possible se faufila derrière la moustiquaire qui couvrait les vitres. En retenant sa respiration, elle approcha sa main de la poignée et sentit son estomac se serrer. Elle laissa ses doigts s'enrouler sans un bruit autour de la poignée puis déverrouilla la porte qui s'ouvrit dans un grincement qui l'a fit grimacer. Elle se glissa tout de même sur le balcon en tenant devant elle la brosse à cheveux. Elle n'aperçut d'abord pas d'où provenait le bruit sourd qui l'avait réveillé.

The Kook next door - Rafe CameronDär berättelser lever. Upptäck nu