Pour Émeris Rosemary, « se sentir chez soit » n'est pas un lieu mais des personnes : les Pogues. Dans les Outer Banks, on est soit de ceux qui possèdent deux maisons, soit deux travails. Émeris, elle, fait partie de la classe populaire depuis toujou...
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En arpentant les couloirs de l'hôpital, l'odeur de désinfectant et de plastique devint presque écoeurante. Peut-être les effets secondaires des clamants qu'on avait injecté à Émeris commençaient à se montrer, mais à mesure que la brune suivait l'infirmière dans ces couloirs, qui lui semblaient infinis, la tête lui tournait de plus en plus.
- Il n'est peut-être pas encore réveillé, lui indiqua l'infirmière en se retournant vers elle, tout en continuant de marcher à une allure rapide. Mais ne t'en fais pas, c'est tout à fait normal, ajouta t'elle avec un sourire rassurant. De ce qu'on m'a rapporté, l'opération s'est bien passée. Ils devaient simplement retirer la balle et refermer la plaie. Ceci dit, ils ont mis un sacré temps à trouver la balle... Elle s'était logée quelque part son abdomen et je peux te dire qu'elle était bien cachée. C'est pour ça que l'opération a pris autant de temps ! Dieu Merci, elle n'avait pas touché son intestin...
Émeris n'osa pas dire à l'infirmière qu'autant de détails n'étaient pas nécessaires et dû retenir un haut-le-coeur en imaginant une dizaine de médecins fouiller les intestins de Rafe pour trouver un pauvre petit bout de métal.
- Suis-moi, je dois juste vérifier dans quelle salle de réveil il se trouve, lui dit l'infirmière en s'approchant d'un comptoir, derrière lequel se trouvait une dame occupée à taper sur son clavier d'ordinateur.
Émeris suivit l'infirmière qui se pencha par dessus le comptoir pour saluer sa collègue. La dame derrière le comptoir était loin d'être aussi aimable que l'infirmière et reluqua Émeris de haut en bas avant de leur demander ce qu'elles souhaitaient.
- J'aurai besoin d'un numéro de chambre, demanda l'infirmière avec un sourire.
- Un nom peut-être, Maria ? Répondit la femme d'une voix trainante, tout en levant les yeux au ciel.
Maria se retourna vers Émeris avec un sourire.
- Rafe Cameron, dit Émeris.
La femme derrière le comptoir sembla à peine faire attention à sa réponse et se mit à nouveau à taper lentement sur son clavier, après avoir secoué la tête d'un air agacé. Alors qu'Émeris attendait patiemment, deux infirmières saluèrent Maria puis s'installèrent contre le comptoir, cafés fumants à la main.
- C'était atroce, il y'avait du sang partout, commença l'une d'elle, en secouant la tête d'un air affligé. C'est l'adjoint Shoupe qui l'a amené ici. Tu aurais dû voir sa mine, c'était terrible.
- Honnêtement, je me sens abattue, répondit l'autre en prenant une gorgée de café. Le Shérif Peterkin a fait tellement pour cette ville...
- J'espérais sincèrement qu'ils pourraient la sauver mais j'imagine qu'ils sont arrivés trop tard, reprit la première en haussant les épaules.
Les yeux d'Émeris s'ouvrirent en grand et elle sentit ses membres se paralyser. Le Shérif Peterkin avait succombé à ses blessures. Blessures que Rafe lui avait infligé.
