Chapitre 10

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      En se faufilant dans la foule pour rejoindre les escaliers menant à l'étage inférieur, Émeris sentit que sa vision commençait à se troubler

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En se faufilant dans la foule pour rejoindre les escaliers menant à l'étage inférieur, Émeris sentit que sa vision commençait à se troubler. Elle avait l'impression qu'on lui avait mis un filtre déformant devant les yeux et ça lui donnait la nausée. Elle tituba jusqu'à la rampe de l'escalier et s'y agrippa fermement en descendant.

Elle avait l'impression que ses jambes étaient faites de coton et elle fut soulagée lorsqu'elle toucha à nouveau un sol plat. Elle prit un instant pour reprendre son équilibre avant de scruter la pièce.

À cet étage, la musique ne s'entendait que de façon lointaine, presque étouffée, mais la puissance des basses raisonnait si fort dans la cage thoracique d'Émeris qu'elle avait l'impression que chacun de ses os s'était mis à trembler. Elle ne voyait pas non plus clairement ce qu'il se passait autour d'elle tant la lumière était tamisée et bien trop basse pour qu'elle ne reconnaisse de visage familier.

La jeune Pogue s'aventura alors de manière hasardeuse dans la pièce, esquivant de justesse les giclées d'alcool qui sautaient des verres de ceux qui s'agitaient. Sa mémoire était brouillée et elle ne se rappelait même plus pourquoi elle avait décidé de descendre. Était-elle à la recherche de Sarah ? Sarah ne serait jamais partie sans le lui dire et elle ne se souvenait plus de la dernière fois où elle l'avait aperçu. Ou était-elle descendue pour une autre raison ?

La musique et le bruit lui donnaient mal à la tête et les flashs de lumière ou de flamme de briquet l'aveuglaient. Le sol lui semblait de moins en moins stable à mesure qu'elle s'avançait dans la pièce ; elle avait l'impression de marcher sur de la guimauve. Ses paupières lui paressaient étrangement lourdes et la pièce s'était mise à tanguer autour d'elle. Elle trébucha sur son propre pied et se rattrapa de justesse contre un des piliers de la pièce. Elle y resta accrochée pendant quelques secondes avant d'être sûre que ses jambes puissent la porter jusqu'au canapé le plus proche.

En se laissant retomber sur un des canapés vides, Émeris ferma les yeux un instant. Elle avait besoin de calme dans cet ouragan de personnes et de bruit ; elle était fatiguée et elle avait envie de rentrer chez elle. Chez les Pogues. Elle ne se sentait pas à sa place ici : elle se sentait seule dans une foule d'inconnus.

En rouvrant ses yeux remplis de larmes, Émeris remarqua qu'un garçon brun s'était assis à côté d'elle et venait d'écraser sa cigarette contre la table en verre avant de s'installer dans le canapé, bras sur le dossier. Il se tourna vers elle et la scruta de ses yeux marrons, presque noirs.

- Ça n'a pas l'air d'aller fort, dit-il en laissant la fin de sa phrase en suspens attendant qu'Émeris lui donne son prénom.

- Émeris, répondit-elle simplement.

- Elliot, se présenta ce dernier en tendant une main vers la brune.

Émeris la saisit et il lui répondit par un sourire. Elliot se mit ensuite à chercher dans ses poches avant de sortir un petit sachet transparent froissé. La brune dut plisser les yeux avant de distinguer les petits cachets multicolores qui se trouvaient dans le pochon. Elliot l'ouvrit et saisit deux cachets où étaient dessinés des smileys puis tendit sa paume vers Émeris.

The Kook next door - Rafe CameronWhere stories live. Discover now