Pour Émeris Rosemary, « se sentir chez soit » n'est pas un lieu mais des personnes : les Pogues. Dans les Outer Banks, on est soit de ceux qui possèdent deux maisons, soit deux travails. Émeris, elle, fait partie de la classe populaire depuis toujou...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
Rafe releva la tête de l'étagère d'où il s'apprêtait à sniffer de la cocaïne puis se tourna lentement vers Émeris en levant les yeux au ciel.
- Tu fais toujours ton entrée au bon moment, toi, ironisa t'il en parlant de manière agacée avec ses mains.
- Tu sais que tu fais toujours ça, remarqua Émeris, comme si elle n'avait pas entendu ce qu'il venait de dire, alors qu'il s'approchait d'elle.
- « Ça », quoi ?
- Le truc avec tes mains quand tu parles, répondit-elle en l'imitant. C'est agaçant.
- Tu es agaçante, répliqua Rafe en adoptant une grimace de dédain.
Rafe se mordit l'intérieur de la joue et serra sa mâchoire de manière agacée avant de croiser ses bras contre son torse. Émeris l'imita. Elle ne craquerait pas dans ce duel de regards interminable : il allait sortir maintenant et s'en aller.
La jeune brune était dégoulinante ; la pluie torrentielle avait trempé ses vêtements - si bien qu'elle aurait pu facilement les essorer -. Des gouttelettes de pluie perlaient depuis ses cheveux bruns, devenus presque noirs, et dégoulinaient le long de ses bras pour venir s'éclater contre le sol du cabanon dans un petit ploc bref et régulier.
Rafe était lui aussi sûrement passé sous la pluie pour venir se réfugier ici puisque ses cheveux blonds foncés gouttaient sur son polo. Il passait régulièrement la main dans ses cheveux pour les chasser de son visage et envoyait des petites perles de pluie partout dans le cabanon.
Émeris s'approcha de lui et se planta devant lui en gardant les bras croisés contre sa poitrine.
- J'ai besoin d'accéder au placard, pousse-toi, ordonna t'elle.
Le jeune Cameron leva les yeux au ciel avant de s'écarter sans broncher. La brune se baissa pour sortir une pile de serviettes propres du placard ainsi qu'un sceau et une serpillère.
Lorsqu'elle se releva, un violent grondement retentit si fort qu'elle sursauta et fit tomber le sceau qu'elle tenait dans ses bras. Elle jura puis le ramassa. Un second grondement tonna encore plus près et plus fort. Puis la pluie se mit à raisonner de façon tonitruante sur le toit de la petite cabane.
- J'ai l'impression qu'on va devoir attendre que ça se calme, déclara Rafe en fronçant les sourcils, à l'affût d'un nouveau coup de tonnerre.
- C'est rien, juste un peu de pluie et de vent, objecta Émeris en se dirigeant vers la porte, les bras chargées de ce qu'elle avait prit dans le placard.
Une lumière bleutée illumina le cabanon depuis la fenêtre et le dessous de la porte et fut suivie par un coup de tonnerre encore plus fracassant que les deux précédents.
- Et de la foudre, ajouta Rafe.
Ce fut au tour d'Émeris de lever les yeux au ciel en ouvrant la porte. Elle fut aussitôt surprise par la puissance du vent qui chassa immédiatement ses cheveux derrière elle. Des bourrasques créaient des vagues dans la piscine et faisaient tanguer les palmiers si violemment qu'ils semblaient prêt à se déraciner. La luminosité était obscurcie par la noirceur des nuages sauf lorsqu'un éclair striait le ciel et aveuglait la brune.
