Pour Émeris Rosemary, « se sentir chez soit » n'est pas un lieu mais des personnes : les Pogues. Dans les Outer Banks, on est soit de ceux qui possèdent deux maisons, soit deux travails. Émeris, elle, fait partie de la classe populaire depuis toujou...
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En sautant de la voiture de sa mère, Émeris remit en place le tissu moulant de sa robe noire à manches longues. Elle tira encore une fois sur la bas de sa robe et de ses manches de manière anxieuse avant de prendre une grande inspiration et de monter les quelques marches qui menaient à l'immense maison où se déroulait la fête.
La musique était perceptible depuis plusieurs centaines de mètres à la ronde et arrivée près de la porte, la brune avait l'impression que ses tympans allaient exploser. La soirée battait son plein depuis déjà quelques heures et Émeris savait que le ménage du lendemain serait une tâche pénible. Juste sur le perron trônaient une dizaine de verres en plastique rouge, des colliers de fleurs en papier et le cendrier posé sur le rebord de la barrière était rempli de mégots.
Lorsqu'elle arriva sur le perron, deux adolescents complètement alcoolisés s'embrassaient langoureusement sur les canapés et Émeris due tourner la tête pour échapper à la vue de leurs langues se mélangeant.
En mimant un haut-le-cœur, elle ajusta nerveusement les lacets de la robe noués autour de son cou puis poussa la porte déjà entre-ouverte et fut estomaquée par la vie qu'abritait la maison. Les basses de la musique résonnait dans le salon, ouvert sur l'extérieur, et faisaient trembler, sur les notes les plus basses, la vaisselle en cristal rangée dans les étagères de la cuisine donnant sur le salon. Les deux pièces ouvertes étaient remplies à craquer de monde qu'Émeris ne connaissait pas. La plupart étaient alcoolisés et l'autre moitié défoncés. Un groupe de jeunes était occupé à enchaîner des Teq Paf pendant que deux autres groupes faisaient un beer pong sur la table en marbre du salon.
Comme sur le perron, le sol était jonché de verres en plastique vides et collait sous les chaussures d'Émeris à mesure qu'elle avançait dans la pièce. Elle jeta un coup d'œil à droite puis à gauche mais ne trouva Sarah nul part et aperçut simplement un attroupement de Kooks encourageant un garçon blond qu'elle ne connaissait pas à finir le fût de bière.
Elle se glissa dans la cuisine pour chercher son amie mais encore une fois ne la trouva pas et dût se battre pour sortir de l'attroupement présent dans la cuisine. Enfin sortie de la foule, Émeris prit un instant pour respirer puis remit sa robe en place avant de repartir à la recherche de son amie.
La brune ne connaissait personne et aucun visage ne lui était familier. Au bout de quelques minutes pourtant, elle reconnut une silhouette familière installée sur l'un des canapés du salon. Émeris s'assura une ultime fois qu'elle ne reconnaissait pas Sarah quelque part avant de se diriger à contre-coeur vers son frère. Elle n'avait pas le choix, Rafe était le seul qu'elle connaissait et elle ne comptait pas passer sa soirée à chercher Sarah.
En arrivant quasiment à sa hauteur, Émeris remarqua qu'il était en compagnie d'une brune, probablement du même âge que lui, occupée à lui passer la main dans ses cheveux blonds cendrés pendant qu'ils discutaient. Rafe avait placé son bras sur le dossier du canapé et avait approché ses doigts du visage de la fille pour jouer avec les mèches brunes retombant près de ses oreilles.
