Chapitre 32

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      Devant le miroir de sa salle de bain, Émeris constatait les dégâts du chagrin sur son visage

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Devant le miroir de sa salle de bain, Émeris constatait les dégâts du chagrin sur son visage. Ses yeux rougis étaient réduits à deux fentes fatiguées par les pleurs. Ses joues étaient striées de traînées rouges, signe que les larmes avaient fait leur chemin le long de son visage. Tout son visage était bouffi et elle ne se reconnaissait presque pas.

Trois jours. Bientôt trois jours que Rafe l'avait lâchement abandonné, la laissant seule face à la douleur de devoir supporter son absence. Son silence.

À cette pensée, Émeris sentit son menton se mettre à trembler, ses yeux se remplir à nouveau de larmes et sa gorge se serrer. Sa vue se brouilla jusqu'à ce que ses larmes se déversent sur ses joues. Le contour de ses yeux la brûlait mais elle ne savait pas faire autrement que de pleurer. Elle n'y pouvait rien. La seule pensée du garçon était comme une lame transperçant son cœur meurtri.

Elle essuya son visage du revers de sa manche avant d'inspecter son reflet dans le miroir. Cette fille, cette inconnue, ce n'était pas elle. Émeris n'était dépendante de personne et elle avait toujours adoré ça chez elle. Elle n'avait besoin de personne, elle ne devait rien à personne, sa seule présence lui suffisait.

Et maintenant qu'il n'était plus là, elle avait l'impression de perdre pied. Comment pouvait-elle laisser l'absence d'un seul être rendre la présence du reste du monde si insupportable ? Il n'y avait que lui. Elle ne voulait que lui.

Mais Rafe n'était pas là et il était hors de question qu'elle affronte le monde sans lui. Elle s'était donc enfermée dans sa chambre et elle comptait y rester pour le reste de ses jours. Le soleil était trop aveuglant, la nuit trop effrayante et seule sa chambre représentait une once de sécurité.

D'un pas traînant, Émeris rejoignit son lit et s'y laissa mollement retomber. Elle se glissa sous sa couette comme si elle pouvait la protéger contre les dangers que représentait l'extérieur.

Pourtant, la seule chose contre laquelle sa chambre ne pouvait pas la protéger était le silence. Le silence qui rendait ses pensées tellement bruyantes qu'elles ne la laissaient jamais dormir en paix. Il y'avait toujours cette petite voix dans un coin de sa tête qui lui répétait que depuis le début il s'était joué d'elle, qu'elle n'était de toute façon pas assez bien pour mériter l'attention du Prince des Kooks. Et dans sa tête se rejouait en boucle la façon dont il s'était éloigné alors que Daniel la traînait honteusement vers le Manoir. Comment avait-il pu lui tourner le dos alors qu'elle hurlait son nom ? Qu'elle le suppliait de bien vouloir rester. De ne pas la laisser.

Les larmes brouillant à nouveau sa vue, Émeris plongea la tête dans son oreiller et voulut s'y noyer pour toujours. Elle voulait simplement que ses pensées se taisent. Elle était tellement fatiguée.

Au moment où ses paupières lui paraissaient si lourdes qu'elle ne pouvait plus garder les yeux ouverts, trois petits coups sur la porte la firent sursauter.

The Kook next door - Rafe CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant