Chapitre 29

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      Cette nuit-là, Émeris ne put fermer l'oeil

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      Cette nuit-là, Émeris ne put fermer l'oeil. Elle était bien trop préoccupée et contrariée par ce que Sarah lui avait avoué à la tombée du jour. La brune, allongée sur le dos, contemplait les étoiles fluorescentes illuminant son plafond tout en repensant au fait que tous ses amis étaient sûrement rassemblés autour d'un feu de camp, les poches remplies de lingots d'or et rigolant d'elle, seule sur Figure Eight.

Quelle belle bande d'abrutis, je n'ai pas besoin d'eux de toute façon, pensa Émeris en saisissant son téléphone posé sur la table de nuit. Elle avait essayé de dormir et à trois heures passées, il était maintenant trop tard pour tenter de combattre l'insomnie, elle céda donc à allumer son portable.

En l'allumant, la luminosité de son téléphone lui fit plisser les yeux et grimacer, la conduisant alors à pester contre ce dernier. Une fois que ses yeux furent accommodés à la lumière, elle remarqua que Sarah lui avait envoyé plusieurs messages pour lui demander pardon et lui demander si tout allait bien mais la brune n'avait pas envie de discuter avec elle. Ni avec personne d'ailleurs.

Sauf peut-être une seule personne.

Après avoir hésité quelques secondes, Émeris envoya "Tu dors ? " à Rafe puis reposa son téléphone, écran contre son lit, avant de se laisser retomber contre les draps. Mais alors qu'elle venait à peine d'écraser sa tête contre son matelas, son téléphone se mit à vibrer. D'un geste las, elle le saisit et plissa les yeux pour lire la réponse de Rafe.

"Je ne dors pratiquement jamais à cette heure, mais pourquoi toi tu es réveillée ? " Avait répondu Rafe.

Émeris tapota rapidement sur le clavier et lui répondit qu'elle n'arrivait pas à dormir. Elle mourrait d'envie de lui dire qu'elle avait envie de le voir et que d'être contre lui était probablement la seule façon pour elle de s'endormir mais elle se ravisa.

" Si tu as envie de me voir, tu n'as qu'à le dire Rosemary ", répondit en quelques secondes Rafe, ce qui fit glousser Émeris.

" Très bien Cameron, tu as gagné. Un petit bain de minuit pour faire passer l'insomnie, ça te tente ? "

" Je savais que je te manquais déjà, j'arrive "

Émeris secoua la tête de manière amusée avant de se faufiler hors de ses draps. Elle fouilla dans sa commode pour sauter dans un maillot de bain puis enfila par dessus une vieille chemise blanche de son père, bien trop grande pour elle.

Sur la pointe des pieds, elle descendit l'escalier massif du Manoir et prit soin de ne faire aucun bruit qui pourrait éveiller ses habitants. Elle ouvrit discrètement la grande fenêtre américaine donnant sur la terrasse, du côté où la maison ne faisait plus face au marais. Le carrelage de la terrasse, encore chaud après que le soleil y ait reflété ses rayons durant toute la journée, réchauffait la plante des pieds d'Émeris à mesure qu'elle la traversait pour rejoindre le grand escalier en pierre rejoignant le jardin.

The Kook next door - Rafe CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant