Pour Émeris Rosemary, « se sentir chez soit » n'est pas un lieu mais des personnes : les Pogues. Dans les Outer Banks, on est soit de ceux qui possèdent deux maisons, soit deux travails. Émeris, elle, fait partie de la classe populaire depuis toujou...
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Les jours suivants parurent hors du temps pour Émeris. Rafe et elle ne se quittaient plus et partout où la Pogue se trouvait, le Kook y était forcément aussi. Et inversement. Même lorsqu'elle travaillait au Country Club, Rafe trouvait le moyen de passer l'après-midi avec elle, souvent accoudé au bar occupé à la regarder pendant des heures durant. Au premier abord, Conrad et Ethan semblaient réticents mais voyant l'attitude pacifique que Rafe adoptait lorsqu'il se trouvait en compagnie de la brune, les deux garçons finirent par se faire à sa présence.
Cet après-midi là, Émeris était déjà occupée à frotter le bar lorsque Rafe débarqua au Country Club, sourire aux lèvres. Il passa derrière elle, déposa un baiser sur son épaule avant de lui glisser à l'oreille.
- Salut, toi.
- Salut, beau gosse, répondit Émeris avec un sourire en se retournant vers le garçon.
Il lui vola un baiser avant de s'installer sur un des tabourets du bar et de saluer de la tête Conrad, occupé à essuyer des verres à pied.
- Je peux avoir un Mai Tai, s'il te plait ? Demanda Rafe à Conrad.
Il s'accouda contre le bar puis observa Émeris, occupée à récurer le comptoir.
- Tu sais quoi, juste un Coca en fait, se ravisa t'il en ne quittant pas Émeris des yeux.
Conrad hocha la tête et Émeris leva les yeux vers lui avec un sourire. Elle s'approcha de lui en trainant son torchon sur le comptoir en même temps qu'elle marchait. Postée devant Rafe, elle lâcha son torchon et saisit le polo du garçon, l'attirant vers elle pour presser ses lèvres contre les siennes.
- Tu n'as pas besoin de faire ça, tu sais, lui murmura t'elle en le recoiffant avec douceur. Tu peux prendre un Mai Tai, si tu veux.
- Je préfère garder les idées claires quand je suis avec toi, répondit Rafe en lui volant un baiser puis remerciant Conrad qui venait de déposer un verre devant lui.
Avec un sourire, Émeris lui glissa un "Je t'aime" discret avant de retourner au ménage du bar. Le Country Club était quasiment vide mais les récentes tempêtes avaient donné du pain sur la planche aux employés. Émeris avait passé le début d'après-midi à nettoyer les tâches de boue sèche sur le carrelage blanc du bar et elle devait maintenant s'assurer que le comptoir du bar brillait. Mais à présent que Rafe était à ses côtés, la journée lui semblait moins pénible.
- Alors, commença Rafe en se penchant vers Émeris, toujours attentive à frotter méticuleusement le comptoir, êtes-vous occupée ce soir, Madame ?
- Oh, Monsieur, répondit Émeris d'un ton faussement larmoyant en tournant sa tête vers lui. J'ai un couvre-feu, vous savez. Et je ne peux pas l'enfreindre, l'affreuse bonne-femme qui me sert de mère est très stricte là dessus. Surtout avec un voyou comme vous.
- Mais les règles sont là pour que vous puissiez les enfreindre, répliqua Rafe en posant son menton sur l'épaule de la Pogue.
- Qu'avez-vous en tête alors ? Demanda t'elle d'un ton malin.
