Chapitre 19

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      Un bruit sourd, presque claquant, résonna depuis l'étage inférieur

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      Un bruit sourd, presque claquant, résonna depuis l'étage inférieur. Émeris sursauta et sentit ses pieds la guider, de façon presque mécanique, vers l'origine du bruit. Elle avait l'impression de flotter au dessus du parquet, que son corps ne lui appartenait plus.

En arrivant devant la porte fermée du salon, elle aperçut une flaque presque brune se glisser sous la porte. Puis, la porte s'ouvrit sans qu'elle n'ait besoin de toucher la poignée. La pièce n'était éclairée que par la lumière de la lune à travers les grandes fenêtres mais Émeris pouvait parfaitement voir la flaque s'étendre sur le parquet. Elle suivit des yeux l'immense mare rougeâtre et aperçut une ombre se tenir face à elle.

C'était un homme. Il avança d'un pas et elle reconnut son visage, éclairé par la lumière de la pleine lune. Barry.

Au bout de son bras, il tenait une arme encore pointée vers le canapé. Émeris suivit le canon des yeux pour voir ce qu'il visait et c'est là qu'elle l'aperçut. Mais lorsqu'elle voulut crier, aucun son ne sortit de sa bouche. C'était comme si tout l'air de ses poumons s'était évaporé.

Rafe était étendu sur le canapé. Sans vie. Le pull qu'il portait était tâché de sang et une coulée du liquide rouge avait imprégné le tissu du canapé jusqu'au sol, d'où se formait une mare qui s'étendait jusqu'aux pieds de la brune. En un instant, ses chaussures étaient recouvertes du sang de Rafe.

Elle leva les yeux et Barry pointait à présent l'arme vers elle. Mais lorsqu'elle voulut courir, elle eut l'impression que ses jambes étaient faites de plomb et qu'elles étaient trop lourdes à porter. Les doigts de Barry s'approchèrent doucement de la gâchette et Émeris eut à peine le temps de cacher son visage avec ses mains avant qu'il ne tire.

Un bruit sourd. Puis, une lumière aveuglante.

       Émeris ouvrit les yeux et se redressa précipitamment, en portant une main contre son coeur. Il battait la chamade. Ses mains étaient moites et tout son corps encore tremblant lui semblait détrempé de sueur. Elle ramena sa main contre son front et ferma les yeux, pour tenter de calmer sa respiration haletante. Il lui fallut encore quelques secondes pour réaliser qu'elle était dans son lit, en sécurité.

Elle se laissa retomber sur ses coussins et fixa le plafond, écoutant seulement le bruit de ses respirations encore animées par l'effroi. Mais elle ne pouvait pas dormir. Elle ne pouvait plus dormir.

Une crainte, dévorant son estomac, la força à se relever et guida ses pas jusqu'à l'étage inférieur. Elle devait s'assurer que ce qu'elle venait de voir n'était qu'un cauchemar. Qu'un mauvais rêve. Qu'un tour de passe-passe de son esprit.

À pas de loup, elle descendit l'escalier et poussa la porte du salon, le plus discrètement possible. Une forme, recouverte d'une couverture qui se soulevait puis se baissait à un rythme régulier, était allongée sur le canapé. La brune s'approcha et aperçut enfin le visage de Rafe, paisiblement endormi. Et parfaitement en sécurité.

The Kook next door - Rafe CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant