Pour Émeris Rosemary, « se sentir chez soit » n'est pas un lieu mais des personnes : les Pogues. Dans les Outer Banks, on est soit de ceux qui possèdent deux maisons, soit deux travails. Émeris, elle, fait partie de la classe populaire depuis toujou...
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Sur la plage de la Zone le lendemain, le soleil cramant de fin d'après-midi brûlait les pommettes d'Émeris, occupée à surfer les rouleaux gigantesques qui venaient se briser violemment sur le sable. Elle sentait les rayons du soleil lui rougir les joues mais elle était tellement heureuse de se retrouver enfin sur sa planche qu'elle avait couru directement dans l'eau en arrivant à la plage, deux heures plus tôt avec Rafe.
Alors qu'elle était à plat ventre sur sa planche, prête à se lever lorsque la vague viendrait la saisir, elle faisait face à la plage. Elle pouvait d'ici apercevoir Rafe, assis sur une serviette qu'ils avaient installés en arrivant dans l'après-midi. Lorsqu'il remarqua qu'elle l'observait, il se mit à lui faire des grands gestes avec les bras, auxquels elle répondit en lui faisant signe de bien regarder ce qu'elle s'apprêtait à faire.
Émeris jeta un coup d'œil derrière elle et remarqua une vague immense venir dans sa direction. Elle plissa les yeux pour apprécier la distance qu'il lui restait pour se mettre en place puis se mit à nager avec ses bras pour accompagner la vague. Le vent était idéal pour surfer et le rouleau qui venait vers elle était parfaitement creusé par les bourrasques venant de la plage.
Sentant la puissance de la vague commencer à soulever l'arrière de sa planche, Émeris s'aida de ses bras pour se mettre debout et commença à surfer la houle. Aussitôt, la brune entra dans le tube de la vague et se mit à surfer à l'intérieur du rouleau. Après quelques mètres, elle sortit et se mit, après un virage serré, à surfer sur le haut de vague. Rien au monde ne la faisait se sentir plus libre que d'être sur sa planche. Elle descendit à nouveau dans le bas de la vague avant de remonter, après un second virage serré. Elle répéta ces figures plusieurs fois, sous les yeux fiers de Rafe qui continuait de l'observer depuis la plage.
Alors qu'elle secouait ses bras pour lui faire signe, une forme manqua de la percuter et après un mouvement de recul, Émeris se rendit compte qu'un autre surfeur venait de passer sur sa planche.
- Hé ! S'offusqua aussitôt Émeris.
Mais en jetant un coup d'œil vers celui qui avait manqué de lui rentrer dedans, elle réalisa qu'elle connaissait par coeur la planche qui venait de passer sur la sienne et la chevelure blonde du surfeur qui la dirigeait.
- Mais t'es complètement malade, JJ ! Hurla t'elle en se mettant à la suite du garçon. T'as été fini à quoi pour être aussi con ? T'aurais pu me tuer, idiot !
Ils n'étaient qu'à quelques mètres de la plage. JJ se contenta donc simplement de sauter de sa planche pour atterrir dans l'eau qui lui arrivait aux genoux. Puis il se retourna avec un sourire faussement désolé, tout en haussant les épaules.
- Désolé, dit-il en accentuant son sourire, je ne t'avais pas vu.
Puis, après s'être baissé pour saisir sa planche et l'installer sous son bras, il se retourna et commença à avancer vers le sable. Si Émeris pouvait se voir, elle était sûre qu'elle apercevrait une fumée de rage sortir par ses oreilles.
