Chapitre 8

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      En freinant dans l'allée de Tannyhill, Émeris marqua une pause avant de laisser tomber son vélo sur les graviers blancs

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      En freinant dans l'allée de Tannyhill, Émeris marqua une pause avant de laisser tomber son vélo sur les graviers blancs. Elle n'avait aucune envie de se confronter de nouveau à Rafe et pourtant elle se jetait droit dans la gueule du loup. La brune prit une grande inspiration avant de laisser ses pieds la traîner, à reculons, vers le perron.

À quelques mètres de l'entrée de la maison, elle remarqua une forme assoupie sur les canapés en osier trônant sur le perron. La tête de Rafe reposait mollement sur le coussin de dossier derrière lui et ses yeux étaient fermés. Sur la table basse en verre devant lui se trouvait un sachet en plastique vide et des traces de poudre blanche.

- Si tu cherches Sarah, elle n'est pas là, lui lança le garçon alors qu'elle montait les marches dans sa direction.

Elle sursauta, surprise qu'il l'ait entendu approcher. Puis se ressaisissant, elle se redressa et parla d'un ton qui se voulait confiant.

- Ce n'est pas Sarah que je suis venue voir.

Rafe ouvrit un œil et fronça son sourcil d'un air étonné, puis referma les yeux et posa ses pieds sur la table basse en passant ses bras derrière la tête.

- Tu es venue t'excuser pour tout à l'heure alors, j'imagine ? Répondit-il sans daigner ouvrir les yeux.

- M'excuser ? Répéta la brune en posant ses mains sur ses hanches d'un air excédé. Tu te fous de moi, j'espère. C'est plutôt toi qui me dois des excuses.

Rafe souffla simplement du nez d'un air moqueur mais ne répondit pas. Émeris resta plantée quelques minutes devant lui, dans le silence, avant de taper du pied de manière impatiente. Il ne réagit pas, restant parfaitement imperméable à l'agacement clair de celle-ci. C'était comme si la jeune brune était invisible.

Elle saisit les clés qui trainaient dans la poche de son pantalon puis lui lança avec une force accrue par la colère. Elles rebondirent sur son ventre dans un cliquetis strident avant de retomber sur le coussin à côté de lui. Il ouvrit les yeux, surpris, et fourra les clés dans sa poche avant de refermer les yeux.

- J'aurai dû te laisser tes clés et potentiellement avoir un accident de moto, craqua Émeris devant l'ingratitude et l'ignorance de Rafe.

La brune tourna ensuite les talons et se précipita dans les quelques marches qui menaient au jardin. Rafe Cameron était le garçon le plus infecte qu'elle connaisse et parfois, comme c'était le cas maintenant, elle voulait le lui hurler au visage et à qui voudrait bien l'entendre. Elle ne savait même pas comment elle avait pu ressentir une once de pitié quant à sa situation avec père, il l'avait bien cherché un point c'est tout. Il méritait ce qu'il lui arrivait à force d'être imbuvable avec toutes les personnes qui croisaient son chemin.

Émeris avait l'impression qu'elle bouillait de colère jusqu'au bout de ses oreilles ; elle était presque sûre qu'on pouvait apercevoir de la fumée s'en échapper. Mais au moment où elle s'apprêtait à récupérer son vélo, traînant dans l'allée des Cameron, elle sentit une poigne puissante saisir son poignet et la retenir. Les mains de Rafe étaient si grandes qu'il refermait facilement ses doigts entièrement autour du poignet d'Émeris et l'empêchait d'avancer sans difficulté.

The Kook next door - Rafe CameronWhere stories live. Discover now