Pour Émeris Rosemary, « se sentir chez soit » n'est pas un lieu mais des personnes : les Pogues. Dans les Outer Banks, on est soit de ceux qui possèdent deux maisons, soit deux travails. Émeris, elle, fait partie de la classe populaire depuis toujou...
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
En posant un des verres de son plateau sur la table, Émeris ne se rendit même pas compte qu'un des clients s'adressait à elle. Elle était ailleurs. La brune avait passé quelques jours au Château avant de devoir retourner sur Figure Eight afin d'être rentrée pour le retour de sa mère des Bahamas. Mais pendant ces quelques jours et depuis son retour au Manoir, elle n'avait eu aucune nouvelle de Rafe. Elle ne l'avait même pas aperçut une seule fois au Country Club.
Et si elle était honnête avec elle-même, elle aurait sûrement avoué qu'elle s'inquiétait pour le garçon et que, par ailleurs, le noeud dans son estomac datant de leur altercation de la semaine passée, témoignait de sa préoccupation.
Elle détestait cette situation. Elle détestait qu'il n'ait pas eu le besoin de la contacter comme elle, mourrait d'envie de débarquer peu importe là où il se trouverait et lui hurler dessus de l'avoir laissée sans nouvelle depuis une semaine. Elle détestait avoir développé ces inquiétudes à l'égard de Rafe.
D'un geste agacé, elle fourra le plateau sous son bras et fonça d'un pas pressé vers le bar où Conrad servait dans un verre sophistiqué un Porn Star Martini. Elle déposa brusquement le plateau sur le bar avant de se laisser tomber sur une des chaises, en reposant son menton sur le comptoir frais.
- Hé, doucement, s'exclama Conrad lorsqu'elle faillit renverser son cocktail en préparation. Tout va bien, Émeris ? Tu as l'air sur les nerfs depuis quelques jours...
- C'est rien, je suis fatiguée, répondit-elle d'un air distant.
- Tiens, s'enquit le garçon en lui tendant un verre d'eau avec un sourire doux.
- Merci, lui dit la brune en souriant à son tour.
Elle se força à boire pour faire plaisir à son ami. Elle déposa le verre à moitié vide sur le comptoir avant de contempler ses doigts d'un air pensif. Personne ne comprenait à quel point elle voulait hurler, à quel point elle était frustrée de la situation dans laquelle elle se trouvait. Était-il contrarié comme elle l'était ? La brune en doutait, son cerveau était probablement bien trop noyé dans la cocaïne pour se rendre compte de quoi-que-ce-soit.
- Je n'ai plus de torchons au bar, ça t'embête d'aller m'en chercher dans le cabanon ? Lui demanda Conrad, ce à quoi elle répondit avec un hochement de la tête.
La Pogue sauta du tabouret pour se diriger vers le cabanon. Elle entra dans la petite réserve puis se mit à fouiller, d'un air las. En ouvrant l'un des tiroirs, elle tomba sur une boite d'allumettes et quelques bougies chauffe-plat.
- Parfait, ironisa t'elle en refermant brusquement le tiroir.
Elle s'accroupit près d'un meuble et se mit à sortir des tas de serviettes, encore chaudes et tout juste sorties du sèche-linge. Elle les plaça à côté d'elle, chassant au mieux les souvenirs de son confinement avec Rafe dans le cabanon. Ils étaient trop contrariants.
