Chapitre 11

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Quatrième JourJeudi — 9 heurestrente

Un martèlement sur ma porte d'entrée me réveille en sursaut. Je suis dans ma chambre. Allongée, j'ai dormi tout habillée. Je me frotte les yeux et lance un regard vers mon horloge. 9 h 30.

Je suis en retard, en RETARD, ENCORE !!!

On tambourine à nouveau. Je me lève, je suis en pétard, j'ouvre la porte, Élo et Oswald entrent les bras chargés de sacs. Ils me regardent de leurs yeux écarquillés.

— Euh salut Syd, c'est quoi cette tête ? T'as dormi sous un pont ?

— Oh ça va !

Je me retourne et me dirige furax vers la salle de bain. Le miroir m'effraie, j'ai une gueule à briser un rétroviseur avec mes cheveux, mes cernes, et cette petite trace de bave séchée au coin de ma bouche. Oswald se plante devant l'embrasure.

— Tu veux que je vienne te frotter le dos ?

Je ne le regarde même pas et claque la porte. Brosse à dent, douche, peigne, déo, le tout en un temps record. La condensation sur le miroir forme à peine ses premières gouttelettes que déjà je ressors de la salle de bain.

— Merci de m'avoir réveillée, je vous en dois une... encore !

Je plonge dans mon armoire, enfile ma veste en jean et agrippe mon sac de cours.

— On y va ?

Je me fige, Élo et Oswald me regardent d'un air amusé. Mon amie de toujours prend la parole :

— Tu es chanceuse ma cocotte, pour notre cours commun de psycho, nous avions cours avec le doyen, mais il est cloué au lit. Il ne donnera pas cours de la semaine.

À ces mots, l'image d'hier soir me heurte. Le doyen alité... Je... je l'ai vu.

— Bah, Syd, ne fais pas cette tête. C'est une bonne nouvelle. On a la moitié de la journée à nous et demain on peut finir plus tôt. D'ailleurs...

Oswald retourne son visage poupon et ramasse ses sacs.

— Cela m'a permis de faire des courses ! J't'ai rapporté les boîtes de conserve empruntées. Des vivres non périssables, c'est excellent et facile de s'en procurer, on en trouve partout !

Il me lance un regard complice.

— Mais qu'est-ce que tu racontes Oswald ? Mon amie secoue sa frimousse blonde.

— Laisse tomber. Comment vas-tu ? Tu commences à sérieusement m'inquiéter !

J'avoue que je me fais un peu peur à moi-même. J'ai besoin de leur raconter, mais pas ici, changer d'air me fera du bien. Une idée lumineuse me traverse l'esprit.

— Venez, je vous invite pour le petit déjeuner. J'ai un parapluie à rendre et des fleurs à acheter !

Oswald m'observe avec intérêt.

— J'adore les p'tits déjeuners.

Le Garde RêvesWhere stories live. Discover now