Céleste [TERMINÉE]

1. Cher carnet

Mêmes pages, d'une différente couleur.

Plus douce, plus paisible.

Ca fait bien longtemps que je n'ai pas écrit. Pourtant, je me sens changer. Je pense toujours autant, je réfléchis peut-être un peu plus avec ma tête qu'avec mon cœur (en apparence). Mon écriture, elle aussi, a changé, elle se démarque, elle s'enjolive. Parfois, je me sens un peu triste, un peu nostalgique et beaucoup seule. En fait, je me rends compte que l'une des raisons pour lesquelles je n'ai plus posé mes mots sur une feuille, c'est que ça fait un bout de temps que je ne suis pas seule. J'écrivais parce que je me sentais jamais aussi bien comprise que par moi-même, dans un certain sens.

Et ce que je me préoccupe des mêmes douceurs qu'autrefois ? Qu'en reste-t-il ?

Un goût de caramel, une peau lisse et sèche, une longue nuit noire... Je pense savoir pourquoi je n'écris plus. Effectivement, je pense beaucoup. Je me remémore, j'invente, je me blesse et je me fais rire. C'est discret, personne ne le sait. Mes pensées sont authentiques puis envolées : pas comme sur le papier. Peut-être que j'apprécie penser car tout semble futile et extraordinaire. A l'écriture, tout est plus profond, intense, puis on réalise. On sait que nos songes ne sont ce qu'ils en sont que par l'irréalisable.

Encore tellement d'erreurs de syntaxe. Peut-être parce que j'écris comme je pense. Pourtant, il n'y a pas cette petite voix dans ma tête pour me dire à quoi penser. Non. Ma main met en ordre mes pensées. D'ailleurs, ce carnet est comme une conscience vivante, de pensées, un recueil. C'est vrai que je me sens seule. Mais je ne l'associe plus au mal. Je peux un peu mieux me découvrir, m'affirmer. Découvrir mon identité, ma quête personnelle.

Je ne veux plus marquer les têtes et les cœurs (peut-être un peu). Je veux être cette inconnue qui te souris dans la rue. Tu ne te souviendras pas de moi demain, moi non plus. Mais peut-être que je t'aurai rappeler quelqu'un, quelque chose, un instant. Je veux m'épanouir, profiter des autres pour mon effervescence psychique... ! Non pas dans l'optique d'être égoïste mais dans celui de vivre en tant qu'individu.

Qui suis-je? Qu'est ce que j'aime ? Est ce que j'en suis capable ?

Je suis à la moitié de ce carnet désormais. A la moitié de toutes ces pages de réflexions, de mélancolie, de questionnements. A la moitié d'un quelque chose. Je ne peux pas pour le moment le définir. C'est quelque chose qui m'appartient. Un petit bout de moi, qui ne s'évapore pas. Pas encore. Je me sens incomplète et... envahie ce je ne sais pas quoi qui me triture.

A une prochaine fois, mon cher carnet.

Mon très cher... carnet.

16/09/2021 Phantogram - Black Out Days