81. Appel nocturne

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Cher carnet, en cette semaine d'épreuves et d'angoisse je me permet de divaguer un peu. Et alors que les courbes épousent ces pages, je suis toisée d'écrire. Une simple caméra imprime mon image dans son crâne et son regard m'inspire.

Je n'aurais jamais cru qu'un homme derrière un bureau puisse autant m'attirer et encore moins lorsque ce dernier ne se doute de rien. Je l'espionne à mon tour et les secondes défilent sans que je puisse m'en lasser. 

Et alors qu'un simple écran nous sépare de notre touché, les mots restent et ils attisent. Il est ma plus grande envie et mes désirs voguent entre tout ce qu'il ne pourrait imager. J'imagine le jour où il n'y aura plus un soir sans que l'on soit près l'un de l'autre.

Où l'on regrettera presque les nuits où l'on pouvait encore dormir. Où ses mains seront ma seconde peau et ses lèvres seront mon premier souffle. Et alors que la courbe de l'échine se dessine sur le miroir, il me regarde enfin.

La bouche entrouverte, c'est la partie que je préfère. Il me soutient que je le déconcentre, que je suis une distraction. Chéri, laisses moi être le parasite le plus sublime que ta conscience puisse t'offrir. Ses yeux me supplient de freiner la torture mais son corps en veut plus.

Et alors qu'il ne résiste pas à la tentation du désir parfait, il m'emmène avec lui dans la danse effrénée d'une passion erronée. La distance nous accable mais la tension résiste, elle tient bon. Je tombe amoureuse de son sourire, celui qui veut dire je t'aime et qui insinue toute l'envie du monde.

Son prénom s'expire tard le soir, quand les voisins dorment, nous on reste éveillé à l'égard de l'autre. On s'attend, on s'observe et on se désire sans cesse. Les scénarios défilent et il se nourrissent de nos souvenirs incomplets.

Car oui il faut de la mémoire pour y croire, et un peu d'ironie pour mieux s'y voir...

16/01/2023 Avicii - Feeling Good

Céleste  [TERMINÉE]Where stories live. Discover now