86. Divagues

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Cher carnet. C'est un jour de pluie. Oui les miroirs de l'âme sont le ciel d'aujourd'hui. Ca sonne faux. Le monde s'effrite autour de moi et rien ne m'empêche de ne pas disparaitre avec lui. 

Peut-être que ce serait mieux sans moi. Ca sonnerait mieux. Pas mal de vies seraient moins en bordel. C'est ce qu'on me laisse croire. Ce serait plus harmonieux. Ca aurait du sens. 

Cher carnet, les jours se sont écoulés. Mon état d'âme a changé. Et milles pensées me traversent l'esprit comme à mon habitude. J'ai envie d'écrire des lettres. Que le monde entier les lise mais que les personnes concernées, elles, n'en sachent jamais rien.

Ce serait le plus grand des secrets, juste moi et l'univers. Il m'arrive d'avoir peur. Comme tout le monde j'imagine. Mais qui serait assez bête de les crier au grand jour comme je m'apprête à le faire ?

J'ai peur que tout aille bien un jour. Quelle douleur est-ce que je pourrais bien décrire ? Il n'y aurait plus aucun mal à  éliminer, de peine à extérioriser, de rage à  laisser aller. J'ai peur d'être en paix et que ça ne me suffise pas.

J'ai peur d'un jour décider que le calme m'ennuie et retourner vers les démons d'antan, ceux avec qui j'ai tant dansé. J'ai peur et puis pas tant que ça.

Oh parce que je sais que ça arrivera. C'est le don de tout foutre en l'air en l'hymne à la vie. C'est l'art de valser sur les braises de ce qui m'est interdit.  Et un jour, un soir, une nuit, la danse prendra fin.

Oui parce que tôt ou tard on revient chez soi. La maison nous appelle et j'ai compris que ce n'était pas un lieu. Notre vraie demeure est là où l'on se sent le plus aimé. Dans les bras d'une mère, d'un frère, d'une meilleure amie ou d'un amant. Et je reviendrai.

A la recherche des bons mots pour me réconforter, même lorsqu'ils ne sont pas vrais : "ça va aller". Et c'est à ce moment que je me contenterai de mon bonheur volé, oui celui qui n'était pas vraiment perdu.

Je suis désolée. Mon amour. De tout faire pour nous et un matin penser que ça ne suffit plus. Je n'y suis pas encore, prends moi dans tes bras. Ca n'arrivera pas. Pas avec toi. Plus maintenant. Je divague parce que je t'aime voilà tout. Je disparais parce que je t'aime voilà rien.

Non, je reste. Chéri, chéri, chéri. Je t'aime. 

Les démons partent parce que tu m'offres le paradis. Et alors l'enfer n'eut comme jamais existé. 

Je t'aime, je t'aime, je t'aime.

Et si j'ai peur de partir c'est parce que j'ai pas envie d'être celle qui reste quand tu n'es plus là. Prends moi la main.

Embrasses moi. Encore. Encore. Restes, je suis là, je te protège, je veille sur toi...

Oh mon tendre amour... Je t'aime.

04/03/2023 The Cure - Lullaby

Céleste  [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant