33. Le danseur

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Cher carnet, je crois que ça va mieux. Peu de jours se sont écoulés mais j'y ressens plus clair. J'ai arrêté de me tourmenter l'esprit pour des futilités qui ne veulent rien dire. Je crois que le plus dur dans le fait d'incarner l'imperfection est de se pardonner d'être. 

Je ne veux pas oublier, tous ces gens qui me frôlent, me bousculent et disparaissent dans la nuit. Je profite de ce moment de lucidité pour exprimer mes pensées, car, pour une fois, je sais. Je me souviens de la délicieuse sensation d'être au centre de l'attention, le sentiment d'exister, de compter. 

Le bonheur d'être celle que l'on choisit de faire danser dans la foule. L'euphorie de vivre, de chanter, sans jamais s'arrêter, un soir. La fierté d'être différente pour soi-même et les autres.  Et ça parait ridicule mais, oui, j'ai adoré. 

Cher carnet, j'ai encore rêvé de l'homme qui m'a délicieusement fait danser cet été. Un inconnu, si beau, dont je ne connaissais rien et que je ne reverrai jamais. C'était le weekend dernier et son prénom doit aujourd'hui être deviné. Châtain, yeux doux, un peu plus grand que moi et pas si vieux. 

Dans la nuit, il nous a fait brillé. Au milieu de tous ces gens qui nous dérangions, nous dansions. Avec passion. Et ce soir là, pour une fois, j'étais dans les bras d'un homme dans la maîtrise de la situation. Il a d'abord fait tourner ma tête pour y  inscrire un sourire et lorsque nous allions nous quitter, c'est dans une douce dernière danse que nous nous sommes embrassés. 

Le danseur au grain de beauté sur la joue, jamais je ne t'oublierai. 

21/08/2022 Girl In Red - We fell in love in October

Céleste  [TERMINÉE]Where stories live. Discover now