-Prologue-

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Ils n'épargnent rien. Ils n'épargnent personne. Ils détruisent tout sur leur passage, guidés par une folie sanguinaire et destructive.

Il fait nuit noire et au ciel, aucune étoile ne brille et la lune est à peine visible, voilée par des nuages lugubres

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Il fait nuit noire et au ciel, aucune étoile ne brille et la lune est à peine visible, voilée par des nuages lugubres. Un vent froid glace tout sur son passage.

La jeune femme a peur. Des cris d'enfants et des cris d'adultes résonnent dans son corps, tandis qu'elle se presse au sol le plus fort qu'elle peut. Elle a les yeux fermés et elle sert les poings, ne sentant déjà plus ses doigts violacés. Elle ne doit pas bouger.

S'ils la trouvent, c'est fini. Elle ne doit pas bouger. Elle sent des larmes de peur lui rouler le long des joues rougies par le froid. Des larmes qui tombent quelques centimètres plus bas, s'écrasant dans le sol glacé et sal, vibrant sous les cris et les bruits violents. Ses dents claquent violemment et elle tente désespérément de ne pas se laisser submerger par la panique grandissante.

Quelques mètres plus loin, un petit garçon hurle pendant quelques secondes avant que ses cris de gamin cessent et se coupent dans une exclamation gutturale. Un gargouillement sordide qui n'a rien d'humain, suivi du son de son corps frêle tombant sourdement au sol.

Lentement, elle tourne la tête dans la direction du cri tandis qu'elle est parcourue d'un frémissement. Son cœur accélère. Elle ne doit pas bouger. De toutes ses forces, elle tend son corps pour ne pas se lever et partir en courant, pour ne pas s'enrouler en boule pour tenter d'éviter le massacre qui l'entoure. L'adrénaline a déjà laissé place à une hystérie silencieuse, une peur fatiguée qui lui paralyse le corps. Elle plisse un peu les paupières pour voir ce qui l'entoure. Le vent glacial lui pique les yeux, son visage et ses mains sont transis de froid.

Elle n'aperçoit rien.

Le paysage semble plonger dans le noir, quelques torches illuminent encore faiblement la neige.

Elle avance un petit peu.

Un bruit d'horreur lui échappe.

Son cœur rapide semble s'arrêter d'un seul coup, figé, lorsque ses yeux se perdent dans le regard mort et grand ouvert du petit. Un filet de sang lui coule de la bouche béante, ouverte dans un dernier appel au secours. Ses lèvres sont violacées. Des larmes de douleur et de détresse ont laissé leurs traces sur ses joues rondes et rouges, trop innocentes pour être sans vie.

La jeune femme sent son estomac remonter. Elle ravale la bile qui lui monte dans la gorge et tente, du mieux qu'elle peut, d'ignorer la scène devant elle. Les cris continuent, elle presse son visage contre le sol, inspire de la terre et de la neige, tousse, se presse les poings contre les oreilles. Ses poumons brûlent, son cœur bat fort, fort, fort, elle a mal, elle a froid, elle a peur. Elle veut que ça cesse, elle veut que ça s'arrête mais tout continue, les cris, les pleurs, la mort ne quitte pas l'air.

Vénus a froidWhere stories live. Discover now