Chapitre 12

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Elle avait essayé de se débattre. De toutes ses forces, avec tous les gestes qu'elle pouvait imaginer. Elle avait secoué la tête pour lui arracher ses cheveux de ses mains brutales, sauvagement, avait hurlé à s'en arracher les poumons. Elle avait tenté de donner des coups de pieds dans son corps n'atterrissant que le vide, s'était contorsionnée aussi loin que possible. Elle avait tenté de s'accrocher à une branche en tendant ses mains fébriles, à un rocher, avait même tenté de se retenir à la neige qui glaçait le sol et son corps à l'en faire trembler comme une feuille au vent
Rien n'y avait fait. Elle avait tout essayé et maintenant elle n'a plus de force. Les yeux dans le vide, Freyja laisse sa tête pendre et ses mains se balancer de gauche à droite, ses doigts prenant une couleur doucement violacée. Elle sent une larme de désespoir lui rouler sur la joue et tomber au sol et la jeune femme se châtie intérieurement. Elle ne pouvait pas pleurer. N'avait pas le droit de pleurer. Si elle voulait survivre, elle ne pouvait pas laisser la faiblesse la submerger, lui ravager corps et âme jusqu'à ce qu'elle se livre à ces monstres pour mourir deux mois plus tard. Elle devait tenir, encore un peu – si ce n'est que pour faire honneur aux gens tué à son village. Freyja serre les dents. Sois forte.

Faolàn continue à la porter jusqu'au camp brutalement. Il ne regarde pas une fois l'état de la jeune femme, ne pose pas une seule fois sur son corps glacé. Qu'elle crève en chemin, il ne s'en rendrait même pas compte. De temps en temps, il lance des jurons et grogne de sa voix dure, une colère dirigée vers le vide. Freyja ne réagit plus. La force qui l'avait habitée quelques secondes auparavant semble flancher devant l'épuisement et la douleur constante qui lui ronge le corps. Elle est tellement fatiguée qu'elle commence à se moquer de la suite. Qu'il la viole et la tue, l'abandonne dans la neige, la torture et l'assassine. Freyja veut seulement dormir et être en paix, débarrassée de cet homme inhumain qui la porte comme un objet et la traite tel quel.
Tout vaut mieux que de devenir sa femme, pense-t-elle, les yeux mi-clos. Tout vaut mieux que de devoir dormir dans le lit de ce monstre et devoir affronter ce corps de brute chaque jour de ma vie.
Mieux vaut mourir.

« Ah, te voilà enfin! On pensait que tu ne reviendras jamais, depuis le temps que t'as disparu ! », hurle soudainement un homme à Faolàn qui relève brusquement la tête et esquisse un sourire carnassier. Il se passe une main dans les cheveux blonds. Il soulève à nouveau le corps de Freyja par les cheveux et la montre à l'autre comme un trophée de chasse.
Elle ne réagit pas, ne gémit pas à la douleur. Elle serre seulement les dents et garde les yeux à moitié ouvert, ignorant du mieux qu'elle le peut ce qui lui arrive. Sois forte. Sois forte.

« Elle croyait pouvoir s'enfuir, la gamine! », Faolàn ricane et lui met un coup de pied dans les genoux. Pas un seul son ne sort de la bouche de Freyja et ses yeux, assombris et assommés, ne montrent aucune émotion. Intérieurement, elle le maudit de tous les noms mais se retient d'énoncer les insultes à voix haute.
« Et t'en fais quoi, maintenant? », demande l'autre homme d'une voix curieuse, sourcils levés « Tu vas quand même pas juste la mettre au lit et lui chanter des berceuses jusqu'à ce qu'elle se calme et s'endorme dans tes bras? Après tout, elle semble décidée à jouer les rebelles, regarde-moi ce visage !»

Faolàn rit à gorge déployé, caressant d'un geste ostentatoire la gorge dévoilée de Freyja, un geste d'une tendresse répugnante et fausse. Toute sa rage résonne dans le son qui sort de sa bouche et Freyja sent un frisson lui parcourir le corps malgré elle.
« Ne t'inquiète pas mon ami, cette petite sauvage va passer quelques jours au poteau, ça va la dompter et lui faire du bien, il est temps qu'elle apprenne les bonnes manières !»

Le cœur de Freyja se fige.
Le poteau.

Elle n'en avait entendu parler seulement dans des histoires lorsqu'elle était petite. Le genre d'histoires qu'on raconte aux enfants pour pas qu'ils s'aventurent trop loin dans la forêt une fois la lune levée ; le genre d'histoires qu'on écoute une fois et qu'après on ne veuille plus jamais entendre. Elle se rappelle encore la voix de l'ancienne du village. Elle l'avait prise sur les genoux, lui avait regardé dans les yeux et de sa voix rauque avait récité quelques phrases effrayantes.

Par soif de sang et pensée cruelle, quand par neige épaisse et sombre ciel, les bouchers de l'hiver sortaient le poteau. Une construction en bois, si élevée que même les Dieux, du haut de leur citadelle, pouvaient la voir et la craindre : si terrible que villageois du sud et du nord pouvaient en entendre les prisonniers geindre. Petits enfants, jolies demoiselles, écoutez-moi bien: si du poteau il est question, fuyez. Car une fois devant lui, il vous faudra vous séparer de votre vie car c'est le prix qu'il demande à ses otages.

Elle déglutit.

Elle allait sûrement être torturée.

L'idée lui semble si abstraite, si irréelle : jamais elle n'aurait pensé se retrouver dans une situation pareille, jamais elle n'aurait cru que quelqu'un lui ferait mal volontairement. Elle cligne plusieurs fois des yeux. Dans son état pareil, elle risque de ne pas survivre. Non ! Freyja ne veut pas mourir, ne veut pas finir sa vie dans des conditions pareilles, ne veut tout simplement pas souffrir et disparaître. Une larme roule sur sa joue. Faolàn se met à la tirer à nouveau, la prenant par surprise. Elle n'a pas la force de se débattre, n'a pas la force de... Reprends-toi ! Sois forte ! Les minutes semblent durer des heures, les membres froids et irrités de la jeune femme brûlent et lui donne envie d'échapper à son propre corps.

Brusquement, Faolàn cesse d'avancer.

« Allez, au poteau ma belle ! Tu vas voir, ça va te faire du bien ! », sifflote-t-il d'un air faussement joyeux. Freyja sent tout d'un coup le bois rêche dans son dos, elle sent qu'on lui prend une main et qu'on l'entoure de cordes. Elle rassemble ses dernières forces. Je ne veux pas mourir, pas comme ça, pas ici ! Elle hurle de sa voix brisée et rauque et tire sur ses membres endoloris. Dans un dernier élan de force désespérée, Freyja fait un bond en avant, la corde autour de sa main retombant au sol.

Bonjour à tous! Voilà, ça fait un moment que je ne publiais plus tout simplement parce qu'il fallait que je trouve une suite pour cette histoire qui, j'espère, vous plaît

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Bonjour à tous!
Voilà, ça fait un moment que je ne publiais plus tout simplement parce qu'il fallait que je trouve une suite pour cette histoire qui, j'espère, vous plaît. En tout cas, ce serait chouette de me laisser un petit commentaire de temps en temps, histoire que je puisse m'améliorer (et oui et oui.

+ Petite précision à l'intention de ceux qui critiquent méchamment: je travaille beaucoup sur cette histoire. Elle est loin d'être parfaite et je l'admets, violente. Je n'ai jamais affirmé le contraire et je ne vous oblige pas à lire, si les scènes violentes vous mettes mal à l'aise ne lisez pas, je répète, ne lisez pas, parce que toute l'histoire est basée sur les relations, les rapports de force et les conflits. Je dis ça seulement pour vous éviter d'être déçu et pour m'éviter à moi les commentaires crus que je peux recevoir.

Sinon, je vous aime très fort les choupinets,
La blonde pas du tout mais alors du tout organisée (honte à moi) ❤

Sinon, je vous aime très fort les choupinets, La blonde pas du tout mais alors du tout organisée (honte à moi) ❤

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Vénus a froidWhere stories live. Discover now