Chapitre 8

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Freyja reste assise sur le lit, les yeux fixant le plafond de la tente, les sourcils froncés. Une heure déjà qu'elle attend, dans l'espoir de trouver une solution à sa situation. Une heure qu'elle essaie simplement de comprendre sa situation. Qu'allait-il lui arriver ? Que lui voulait-on ? Pourquoi était-elle encore en vie ? De temps en temps, des images de la soirée fatidique lui viennent en mémoire et lui donne envie de vomir. De fermer les yeux et de ne plus jamais bouger. Qu'était-il arrivé à Humia ? Y a-t-il encore des restes du petit village dans lequel elle a vécu des années ? Freyja n'a et ne trouve aucune réponse et sent le désespoir la submerger peu à peu. Elle sent ses lèvres se mettre à trembler un peu et dans un élan de colère, elle la mord pour faire cesser le mouvement.

Reprend-toi.

Tu ne peux pas rester immobile comme ça toute ta vie.

Inspirant profondément, elle se lève brusquement du lit. Pendant quelques instants, tout est noir devant ses yeux, elle sent sa tête tourner et tend un bras en arrière pour se retenir. Sa main tombe sur du vide et Freyja chancelle un peu, se plaque une main sur les paupières en attendant que le monde se stabilise au moins un tout petit peu. Elle déglutit et doucement, encore un peu instable sur ses jambes un peu douloureuse, avance jusqu'à la porte qui mène à l'extérieur. Elle pose une main sur le morceau de cuire et hésite. Elle ne sait pas où elle est. Elle ne sait pas ce qui l'attend à l'extérieur. Le visage de Faolàn apparaît brusquement devant ses yeux, ses mots humiliants lui tournant encore et encore dans la tête. Elle serre les dents et ouvre la tente d'un geste brusque.

Freyja pose un pied tremblant à l'extérieur et brusquement frissonne. Il fait froid. Des flocons blancs tourbillonnent dans le ciel et recouvre ses cheveux et son corps de leur blanc insouciant. Freyja fait un pas en arrière et tourne prendre son manteau qu'elle aperçoit posé à côté du lit, presque soigneusement. Elle fronce un peu les sourcils, surprise. Qui l'a mis là ? Il est encore sale, des traces de feuilles et de terre se bataillent sur l'objet noirci à l'odeur de fumée. Freyja se passe sa langue sur les lèvres puis finit par s'emmitoufler dedans et ose se risquer à nouveau à l'extérieur de la tente.

Elle jette un regard aux alentours. Autour d'elle, des hommes s'affairent, rient, crient, des voix qui contrairement à ce qu'elle attendait, sont humaines. Disparue est l'animalité, la bestialité, des cris qui avaient résonnés dans l'enceinte de son village. Freyja soupire, tentant d'éloigner tant bien que mal les souvenirs sombres qui hantent sa pensée, lui font de la chair de poule et lui donnent l'envie de partir très loin. Elle lève les yeux vers le haut. Le soleil dans le ciel fait briller la neige de mille feux et ébloui la jeune fille. Elle cligne plusieurs fois des yeux avant d'avancer d'un pas de plus.

« Qu'est-ce que tu fais là, ma jolie? »

Freyja sursaute et tourne brusquement la tête vers la source des mots. Un homme, grand, plus âgé qu'elle, s'approche d'elle et la reluque sans aucune gêne, un sourire de prédateur collé au visage. Il pose une main froide de brute sur sa joue et elle a un mouvement de recul tandis qu'elle sent son visage pâlir.

« Ben pourquoi tu t'éloignes, mon cœur, t'as peur de moi? T'inquiètes pas, je mords que si tu m'le demande ! »

Il ricane de sa voix grasse en ouvrant grand la bouche, montrant ses dents noircies. Il s'approche encore un peu plus de la jeune femme qui sent ses mains se mettre à trembler. Non ! Non ! Sa main rugueuse descend jusqu'à sa nuque. Freyja tente de le repousser -impossible. Il la maintient fermement et elle sent à nouveau sa tête tourner, elle veut qu'il la lâche, qu'il la laisse en paix, sa main le dégoûte, son visage, sa voix, la dégoûte. Son cœur bat la chamade dans sa poitrine.

« Prarr, enlève tes mains sales de la gamine ! », dit brusquement quelqu'un et l'homme se fige quelques instants.

Ensuite, il se retourne et Freyja, tentant de voir qui a parlé, croise une paire d'yeux bleus glacials qui la fixe. Son cœur rapide rate un battement.

« Ben quoi Faolàn? On se partage bien le butin normalement non? Je ne vois pas en quoi ce s'rait différent aujourd'hui, et puis elle est plutôt jolie la p'tite.»

Faolàn grogne, un air menaçant sur le visage froid.

« C'est la mienne, idiot. »
« La tienne? »

Le dénommé Prarr ricane à nouveau, cette fois d'un air un peu surpris. Faolàn lui jette un regard mauvais et sourit.

« C'est ma femme. », ajoute-t-il calmement.

Cette fois, c'est Freyja qui pousse un rire dur, les yeux écarquillés. Sa femme ?

« Pardon? », s'exclame-t-elle d'une voix enragée. Comment osait-il ! Ce monstre ! Ce rustre !

Faolàn s'approche d'elle et sans crier garde, plaque ses lèvres brutalement sur les siennes en maintenant ses mains en place pour empêcher la jeune femme de se débattre. Il l'embrasse voracement, avec violence. Froidement. Freyja cherche à tourner la tête, tente d'éviter cette bouche mais en vain, elle essaie de bouger ses mains, de lui donner un coup avec les jambes mais Faolàn ne bronche pas et continue à lui dévorer la bouche.

Dans un dernier recours, elle lui plante ses dents pointues de toutes ses forces dans la lèvre.

« Ah! », s'écrit Faolàn en faisant un bond en arrière, les yeux grands ouverts, « Tu m'as mordu? »
Dans sa voix résonne colère et humour. Il avait vécu beaucoup de choses et s'était attendu à toutes sortes de résistances mais jamais, jamais, il n'aurait être pensé mordu par une femme. Prarr éclate d'un rire fulgurant, lui tape sur l'épaule et s'en va à grands pas en secouant la tête, après avoir lancé une blague à l'égard du jeune guerrier blond.

Faolàn se passe alors un doigt sur la lèvre de laquelle roule une goutte de sang et lance un regard cruel à Freyja, paupières plissées. Il l'attrape ensuite par les cheveux, sans crier garde et lui tire la tête en arrière pour qu'elle le regarde dans les yeux.

« Tu vas me payer ça. », siffle-t-il avec un sourire qui n'annonce rien de bon.

 », siffle-t-il avec un sourire qui n'annonce rien de bon

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Vénus a froidWhere stories live. Discover now