Vénus a froid

Chapitre 26

Cette femme lui rappelle Freyja et dans son cerveau alimenté de sang et de folie, quelque chose se réveille et l'empêche de bouger. Lentement, Faolàn regarde ses mains tremblantes. Autour de lui, les maisons brûlent.
Il fait un pas en arrière...

Brusquement, un objet s'abat sur sa tête. Déboussolé, Faolàn se retourne et tente de se défendre, un deuxième coup tombe. Il s'écroule au sol.

Au troisième coup, Faolàn perd connaissance et s'enfonce dans les abîmes.

~***~

"Réveille-toi! Monstre! Réveille-toi!"
Quelque chose le frappe encore au visage. Faolàn ouvre les yeux, la lumière l'aveugle, la douleur est si intense qu'il se crispe et pousse un gémissement. Ses mains et ses pieds sont écartelés, tenus par des cordes attachées aux arbres. Il est nu. Exposé.
Son corps est couverts de blessures et de sang, son corps est en feu et même son visage brûle. L'homme devant lui le regarde de ses yeux hargneux avant de se tourner vers la foule réunies un peu derrière lui.

"Regardez bien cet être abjecte, cette... Bête qui a tué nos femmes et nos enfants! Il va recevoir ce qu'il mérite! Il va souffrir chaque maux qu'il a infligé!"

Faolàn se fige quelques instants. Non! Il doit partir d'ici! Il tire sur les cordes, contracte du mieux qu'il peut tout ses muscles. Rien à faire, il ne bouge pas d'un millimètre... Une lanière de cuir le fouette en pleine face et Faolàn tente de détourner la tête, s'en pouvoir échapper le grognement de douleur qui lui échappe des lèvres.

"Silence, chien!"

L'homme fait alors un mouvement de tête à deux autres et Faolàn sent les cordes se détacher des arbres. Lorsque plus rien ne le retient, il s'écroule au sol. On le force à se lever, à avancer. Ses jambes brûlent! Il tente de garder la tête haute. On l'oblige à traverser la foule. On lui lance des pierres, on lui crache dessus, on l'insulte et lui donne des coups. A l'intérieur de soi, il tremble.

On l'emmène dans une cage boueuse où on l'attache à un poteau en bois. L'homme devant lui lui rit au nez.
"Jamais je n'aurais cru te voir dans un état aussi lamentable! Nu, sanglant, incapable de se défendre, tel un animal pris au piège. Un pathétique louveteau."
Brusquement, Faolàn se fige.
Cette voix.
Cette voix.

"Tu me reconnais, petit louveteau? Tu vois qui je suis?"
"Non... ", murmure Faolàn et se met à trembler,"Non!"
"Faut-il que je te rappelle alors?", ricane l'homme d'une voix dur tandis que le supplice de Faolàn commence lentement.

~***~

Il ne sait plus depuis combien de temps il est là.
Il ne sait plus quand est-ce qu'il a mangé.
Il ne sait même plus vraiment qui il est.
Allongé dans la boue, il lève faiblement la tête lorsque quelqu'un entre et lui apporte un bol d'eau sale. On lui donne un coup de pied, il ne réagit pas. Faolàn se traîne jusqu'au liquide ranci et le boit.

Quelqu'un d'autre entre. Cette fois, on l'oblige à se lever, il gémit, on le tire et l'emmène à nouveau dans la foule.
L'homme en face de lui lui jette un regard dur avant de parler.

"Cette bête que vous avez devant vous, à tué, violé et pillé! Nous ne pouvons nous permettre de garder un tel danger dans la nature! Ainsi, la bête doit disparaître! Les villageois ont décidé: tout d'abord, elle sera marqué au fer puis devra-t-elle parcourir la route, nue et portant une selle sur son dos, jusqu'aux prochains villages avant d'y être exécuté!"

Faolàn ferme faiblement les yeux.
Il va mourir.
Il espère seulement, que sa fin ne mettra pas trop longtemps à venir.