Chapitre 34

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Erohel l'avait emmenée un peu plus loin dans la forêt, dans une maison un peu plus petite.
"C'était la maison de mon grand-père", lui avait-il dit. Il avait allumé un feu et lui avait apporté un gros manteau.

Maintenant, Freyja est assise, à fixer les flammes dansantes. Elle n'arrive toujours pas à croire que Faolàn lui ait fait une chose pareille, de plus sa réaction après ne correspondait pas. Freyja sait que quelque chose cloche mais n'arrive pas à mettre le doigt dessus.

Erohel vient s'assoir à côté d'elle et lui entoure les épaules d'un bras. Elle l'observe du coin de l'oeil, ses traits parfaits, ses muscles lisses, il n'est ni recouverts de motifs bleus, ni de cicatrices. Il remarque qu'elle l'observe et tourne la tête. Ils se retrouvent presque nez à nez et Freyja se prend à rougir. Erohel sourit, se rapproche un peu plus. Lentement, il pose ses lèvres sur les siennes. Tendrement.

La jeune fille le laisse faire, son coeur bat la chamade.

Erohel lui passe sa langue sur sa lèvre, l'embrasse un peu plus fougueusement, elle l'embrasse aussi, lui passe ses mains dans les cheveux. Il la pousse en arrière, ils tombent au sol, il descend avec ses lèvres dans son cou, le creux de sa nuque, son décolleté. La respiration de Freyja est haletante tandis qu'elle ferme les yeux et le laisse faire.

Erohel n'est pas du tout comme les autres hommes, son contact ne la dégoûte pas, il est aimant. Doucement, il écarte les pans de sa chemise de nuit, dévoilant sa poitrine.
"Magnifique.", murmure-t-il d'une voix rauque avant de l'embrasser encore et encore.

~***~

Freyja s'était endormi dans les bras d'Erohel lorsqu'on toque à l'entrée de la maison. Elle soupire. L'homme endormi à côté d'elle ne bouge pas d'un centimètre, alors elle se lève et enfile sa tunique avant d'ouvrir.

Elle se fige.

La mère d'Erohel lui lance un sourire tandis que Faolàn se tient derrière elle, incapable de la regarder dans les yeux.
"Que... Qu'est-ce que... "
La vieille femme sourit toujours.
"Erohel est là?"
Elle hoche la tête silencieusement.
"Je pense qu'il a des choses à expliquer."
La mère entre dans la maison et va réveiller son fils, Faolàn hésite puis entre à son tour. Freyja ne se souvient que trop tard qu'Erohel est encore nu. Que l' état des fourrures montre à tous qu'elle a dormi à ses côtés...

Elle sent le rouge lui monter aux joues. Elle sent la position de Faolàn changé. Il relève la tête. Fixe d'abord Erohel qui se réveille peu à peu, puis lui jette un regard à elle dans lequel se mélange rage, incompréhension, jalousie et douleur.
Freyja ne comprend pas.
Pourquoi, d'un seul coup, se comporte-t-il comme ça ?

"Que faites-vous ici?", demande Erohel d'une voix encore endormie. Il fronce les sourcils tandis que sa mère lui lance un regard dur.

"Mon fils, je pense que tu dois avouer quelques petites choses à la femme que tu as faite partager ton lit."

D'abord, de l'incompréhension se lit dans ses yeux, puis de la colère.
"De quoi parles-tu?", siffle-t-il.
"Tu sais exactement de quoi il est question, Erohel."
La rage dans ses yeux s'intensifie, sa bouche prend un trait cruel.
"Je ne sais pas de quoi tu parles."

Sa mère grogne et cette fois, c'est Faolàn qui perd patience. Il s'approche de l'autre homme et l'attrape par la nuque avant de le plaquer contre le mur.
"Faolàn! Lâche le!", s'exclame Freyja. Il ne lui jette qu'un regard bref et dédaigneux.

"Cet homme, Freyja, m'a fait prendre des substances visant à me faire perdre le contrôle sur moi-même. Il voulait que je te blesse."

La jeune femme se fige.
"Pourquoi... Pourquoi aurait-il fait ça?"
"Pour pouvoir t'avoir pour lui seul!"

Erohel ricane.
"Oh oui, je veux t'avoir à moi tout seul, dans mon lit, nue, à ma disposition. Tu veux que je te raconte Faolàn, comment elle a gémit lorsque-... " Faolàn lui donne un coup de poing au visage, un craquement se fait entendre et Freyja se met à trembler de rage.

"Tu n'es qu'un être abjecte", dit-elle d'une voix froide à Erohel et à son tour, elle le frappe.

"Assez!", crie la vieille femme toujours présente "Ça suffit. Erohel... Je... Je suis déçu de toi. Je ne souhaite pas te voir pendant un certain temps. Vous deux, vous allez rentrer avec moi. Je ne veux plus de conflits. Il y en a déjà eu bien assez."
La respiration haletante, Freyja quitte la maison avec Faolàn en lançant un dernier regard à l'homme au visage en sang qui lui crie une injure qu'elle ne comprend pas.

Vénus a froidWhere stories live. Discover now