Chapitre 3

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Freyja traverse les petits chemins qui  parcourent le village aussi vite qu'elle le peut, aussi vite que ses  jambes sont capables d'avancer

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Freyja traverse les petits chemins qui parcourent le village aussi vite qu'elle le peut, aussi vite que ses jambes sont capables d'avancer. Les maisons et les arbres défilent à côté d'elle, semble se répéter. La sortie ne vient pas et un désespoir impuissant et angoissé l'envahit. Le poids de ses vêtements la ralentit, elle a chaud et froid, sa respiration est erratique. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Ses poumons en feu lui font fermer les yeux quelques secondes. Elle voudrait s'arrêter. L'adrénaline qui pulse à travers ses veines l'en empêche et elle continue. Cours ! Avance ! Il faut qu'elle quitte le village, il faut qu'elle parte avant qu'il ne soit là, mais la nuit, la fumée, le brouillard, les gens, la peur lui font perdre l'orientation et elle a l'impression de tourner en rond. Elle a peur, peur de ne pas y arriver, peur que ses jambes lâchent soudainement sous son poids, peur de se retrouver en face d'un meurtrier tatoué de bleu qui d'un geste calme lui tournerait la gorge. Un gémissement paniqué et guttural l'étouffe, sa tête tourne, elle ne sait pas où elle est, ne sait pas dans quelle direction courir, partout des gens paniquent, les maisons se ressemblent toutes sous le voile de la nuit. Freyja s'arrête finalement, cherche le paysage des yeux pour savoir où elle se trouve, pour s'orienter dans le chaos.

Brusquement, les hurlements derrière elle s'intensifient.

Un craquement de bois, sinistre, lugubre, résonne.

Les mains de Freyja se mettent à trembler.

Elle recule d'un pas.

Qu'est-ce que c'est ?

Elle recule encore un peu plus.

Aux cris des villageois se mêlent des exclamations rauques et violentes, presque animales. Des hurlements inhumains et bestiaux. Sanguinaires.

Un gémissement étouffé échappe à la jeune femme lorsqu'elle perçoit la réelle mesure des choses, lorsqu'elle comprend ce qui est en train d'arriver.

Cette fois ils sont là. Ils sont vraiment là. Le cauchemar, la légende, à laquelle elle n'avait pas voulu croire était brusquement devenu réalité et la jeune femme sentit la panique s'intensifiée en elle.

La respiration de la jeune femme accélère et sans attendre un moment de plus, elle se remet à courir, tournant frénétiquement la tête de gauche à droite. Elle accélère, pousse des bras, force ses jambes. Fuis ! Cours ! Sauve-toi ! Elle ne peut pas s'arrêter, n'a pas le temps de regarder en arrière pour voir s'il y a quelqu'un. Elle ne veut pas regarder, ne veut pas se retrouver face à face avec un homme tout droit sorti d'un cauchemar brusquement devenu réalité.

Elle lève les yeux eu ciel, regarde la lune quelques instants. La lune est froide, sans mouvement et semble se moquer d'elle, semble se moquer de sa faiblesse. Oh, par tous les Dieux ! Malgré la douleur qui lui traverse le corps, elle ne s'arrête pas, elle ne ralentit pas. Ses jambes avancent d'elle-même. Une odeur de fumée lui bouche les narines, rend la respiration plus difficile, elle tousse, cours, tousse plus fort. Son cœur bat à tout rompre et elle lèvre une main vers sa poitrine, tousse encore, ferme les yeux quelques secondes, plus vite, plus vite, elle avance ! Des larmes lui roulent le long des joues, de la sueur colle ses cheveux ensembles et lui dégoulinent le long du visage, elle plisse les yeux, autour d'elle, des cris plus forts, des bruits métalliques, des appels à l'aide.

Vénus a froidWhere stories live. Discover now