Chapitre 41

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Freyja se déshabille lentement en attendant l'arrivée d'Erohel. Elle inspire profondément, son coeur bat la chamade tandis que son estomac se crispe d'appréhension. Ses mains sur sa peau. Sa bouche sur ses lèvres. Elle enfonce les ongles dans la paume de sa main.

Des réponses. Elle fait ça pour des réponses.

Des bribes de paroles parviennent à ses oreilles par la petite fenêtre placée derrière elle. Elle ne se retourne pas. Une fois nue, elle ferme les yeux et se pose une main sur le nombril. Inspire. Expire. Dehors, les voix cessent et des bruits de pas lui annoncent la venue peu désirée. Erohel entre dans la pièce, Freyja garde les yeux fermés dans la même position. Elle sent le souffle de l'homme lui caresser les joues et un frisson, mélange de dégoût et presque de honte, traverse son corps.
"Ouvre les yeux.", murmure Erohel et la jeune femme obéit avec réluctance, le visage stoïque, le regard froid. Il sourit et doucement, doucement, son doigt se met à tracer des lignes. Sur ses bras, son visage, son cou, son décolleté, son ventre et puis plus bas, toujours plus bas. Freyja déglutit mais ne bouge toujours pas. Un éclair de frustration travers les yeux d'Erohel qui fronce les sourcils quelques secondes avant de poser brusquement ses lèvres sur celles de Freyja.

Il la pousse en arrière, l'allonge sur le lit, ses lèvres toujours sur les siennes, il se déshabille d'une main. Freyja vide ses pensées, vide sa tête, ne pense pas à qui se trouve au-dessus d'elle, elle veut des réponses, elle doit le séduire, elle enfonce ses mains dans ses cheveux, émet des gémissements, remue les hanches. Erohel, perdu dans son désir et ses effluves de folie, se prend au jeu. Il ne remarque pas la tension dans le corps de la jeune fille, ne sent pas les quelques larmes qui sèchent sur ses joues. Lorsqu'il parvient à son but et que Freyja crie de détresse, il pense que c'est de l'extase: Erohel se laisse ensuite rouler sur le côté lourdement, ignorant totalement la femme à ses côtés.

Freyja a la respiration haletante,elle s'allonge à son tour et se pose un bras sur les yeux.
"Fatigué?", murmure Erohel et elle tourne lentement la tête, étonnée de le voir sourire gentiment. Elle opine et brusquement, il la prend dans ses bras et l'attire contre son torse.

Freyja est sidérée.
Pourquoi... ? Il l'insultait quelques minutes auparavant et maintenant...? Derrière elle, Erohel se racle la gorge.
"Tu n'es pas du tout comme ma première femme."
Elle se fige, attendant la suite.
"Je l'aimais beaucoup: elle beaucoup moins. J'ai pourtant essayé... ", il ricane et serre Freyja un peu plus," J'ai d'abord essayé de l'oublier: lorsque son père me l'a fait épouser ensuite, j'ai essayé de me faire aimer. Je lui ai construit cette maison: je lui ai acheté les plus beaux tissus et fourrures. Je ne l'ai même pas touché une fois sans son consentement. Et un soir... Elle est venue vers moi, je crois qu'elle avait un peu bu, et elle m'a séduite... Elle n'était pourtant pas comme toi, c'était une femme creuse et soumise, j'aurais du le voir plus tôt. Le lendemain, elle avait disparu: quelques jours plus tard, son corps flottait dans la rivière."
Freyja pâlit, sans qu'Erohel puisse la voir. Il continue de raconter, perdu dans des souvenirs.

"Elle a passé sa vie à aimer un autre homme, tu te rends compte ?", il pousse un rire dur et froid, " Et ce n'était même pas un homme mieux que moi, on était tout les deux pareils, tout les deux des bêtes... Quelle idiote, Vila, de l'aimer lui alors que tu m'avais moi!"

Des bêtes ?
Vila?

Mais Erohel cesse de parler, son coeur battant la chamade dans le dos de Freyja. La jeune fille cherche désespérément à trouver un sens à toute cette histoire, mais il lui manque des détails et des éléments. Frustrée, elle ferme les yeux, mais le sommeil ne vient pas tandis que l'homme qui la tient se met à ronfler. Finalement, elle s'écarte de ses bras et s'assoit sur le rebord du lit, un peu tremblante, les cheveux et le coeur en bataille. Elle se lève doucement pour aller chercher sa tunique blanche qu'elle enfile sur son corps pâle. Elle décide de sortir pour aller se laver.

Elle ne supporte pas l'odeur de la sueur d'Erohel sur son corps. Elle ouvre la porte et enfile un gilet en laine avant de se faufiler dehors à pas de loups. Elle avance un peu et commence à se nettoyer à l'aide de neige: le froid la réveille immédiatement et elle se met à grelotter. Seul son besoin aveugle de propreté la fait continuer. Une fois fini, elle remet ses habits et cherche l'entrée.

Mauvais côté.

Freyja avance, ses pieds crissent sur la neige... Un bruit guttural la fait sursauter. Idiote! Il fait nuit noire et tu te balades dehors! Elle inspire profondément et fait quelques pas avant de se figer.

Faolàn.

~***~

Il avait tenté de ne pas regarder la scène qui se jouer devant ses yeux. Mais lorsque Faolàn fermait les yeux, les bruits animales d'Erohel parvenaient à ses oreilles, les bruits des corps nus ensembles. Et à chaque fois, il rouvrait les yeux pour se retrouver face à une scène qui lui donnait mal au coeur.

Freyja et Erohel.
Freyja, touchée par Erohel, Freyja qui gémit et qui prend du plaisir... Il avait eu envie d'hurler au ciel. Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Le bâillon dans sa bouche l'empêchait de pousser le moindre juron et finalement... Il était passé dans une colère silencieuse, contre Erohel mais aussi contre Freyja et son propre coeur.

Comment celui-ci avait-il pu le trahir à ce point en tombant amoureux d'une femme pareil ? Il n'avait pas besoin de ses putains de sentiments, il n'avait pas besoin d'une femme qui n'en avait presque rien à faire de lui et qui changeait de côté comme une girouette au vent !
Et puis brusquement, Erohel s'était mis à parler. Un nom était tombé: Vila. Vila, Vila, Vila, le coeur de Faolàn s'était arrêté de battre quelques instants et la seconde suivante, s'était brisé en mille morceaux.

Bonjour, bonsoir ! Bon, ce chapitre n'est pas fameux, fameux mais il était nécessaire pour enfin commencer à arriver au coeur de l'intrigue (tout est lié, c'est bien connu, petit rire diabolique)

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Bonjour, bonsoir !
Bon, ce chapitre n'est pas fameux, fameux mais il était nécessaire pour enfin commencer à arriver au coeur de l'intrigue (tout est lié, c'est bien connu, petit rire diabolique).

Bisous, bisous, Blondouille ❤

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Bisous, bisous,
Blondouille

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