Chapitre 40

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A nouveau, la porte de la petite pièce s’ouvre et Erohel entre dans la pièce. Freyja lui lance un regard mauvais tandis qu’il s’approche d’elle et la relève. Il met sa bouche contre son oreille et murmure :
« Maintenant que le louveteau est bien à sa place, je propose qu’on s’adonne à des loisirs un peu plus…plaisants. »
La jeune fille frissonne.
« Qu’as-tu fait à Faolàn ? », murmure-t-elle en retour tandis que l’homme en face d’elle fronce les sourcils de mécontentement sans répondre. Mais brusquement, un sourire carnassier illumine son visage lorsqu’une idée lui traverse la tête. Freyja déglutit et observe ses yeux, incertaine. Elle se passe sa langue sur les lèvres. Erohel… Comment sa beauté pouvait être si trompeuse ? Contrairement à Faolàn, il avait des traits parfaitement ciselés et pas une cicatrice ne lui dévisageait le visage. Et pourtant… cette lumière malsaine dans le fond de ses yeux lui donnait un aspect aussi sanguinaire qu’un Winterschlächter au moment de l’assaut.
« Je pense que Faolàn a peut-être… Faim. », souffle-t-il en lui faisant un clin d’œil. Il prend un morceau de pain durci dans sa poche, « Tu peux aller le lui apporter. Donne-lui mon bonjour. Et n’oublie pas qu’en cas de désobéissance, c’est la même chose qui t’attend. » Il ricane tandis que Freyja prend le bout de nourriture, le visage grimaçant de rage. Elle sort de la pièce. Faolàn n’est pas à côté : elle sort de la maison soutenue par des piliers en bois. A droite, elle aperçoit un cabanon. Elle fronce les sourcils et s’approche avant d’entrer. Il fait presque noir à l’intérieur.
« Faolàn ? »
« Freyja ! », grogne une voix. Lorsque les yeux se sont habitués au manque de luminosité, la jeune fille aperçoit une silhouette. Elle s’approche d’un pas, voulant demander pourquoi il ne bouge pas, lorsqu’un jet de lumière illumine les chaînes. Elle inspire de surprise.
« Quelle… Quelle brute ! », s’exclame-t-elle et pose une main sur le bras de Faolàn. Celui-ci lève les yeux vers elle et esquisse un sourire sarcastique.
« Pour une fois que ce n’est pas de moi que tu parles, gamine. », il jette un coup d’œil à son bras. Freyja rougit et retire ses doigts, ignorant la remarque.
« Est-ce qu’il t’a fait encore quelque chose ? »
Faolàn rit silencieusement.
« Oh tu sais. Rien de bien méchant, quelques insultes et quelques coups dans le dos. »
La jeune fille secoue la tête.
« Rien de bien méchant ? Ce qui me surprend, c’est que tu te sois laissé faire. »
Faolàn ferme les yeux quelques instants. Je me suis laissé faire pour toi, gamine, je ne supporterais pas de voir ton corps souffrir encore une fois.
« Ça ne fait pas de mal de tester ses limites quelques fois. »
Freyja grince des dents et se passe une mèche de cheveux derrière son oreille dans un geste brusque.
« Crétin ! »
Il se fige.
« Et tu voulais que je fasse quoi, alors, gamine ? Que je lui tranche la gorge ? Que je l’insulte aussi ? » Que je mette ta vie en danger ? Freyja soupire. Elle repose sa main sur son avant-bras et le jeune homme retient sa respiration.
« Je suis désolée, Faolàn. Tu sais… Je… », elle inspire profondément, « C’est un peu trop pour moi. Je suis passée d’une vie paisible et seule à une accumulation d’évènements pires les uns que les autres. Et juste pour que tu saches, je ne t’ai pas pardonné ce que tu m’as fait. Vraiment pas. Mais… Ce serait inutile de te montrer tout mon ressentiment maintenant. C’est triste à dire, mais tu es tout ce qu’il me reste. »
Faolàn déglutit.
« Ce que je t’ai fait est impardonnable, j’en ai bien conscience. Mais… Freyja, tu m’as sauvé la vie, plusieurs fois, et malgré tout tu es encore là. Tu as beau dire que je suis tout ce qu’il te reste : tu aurais très pu me laisser crever et aller dans un autre village. Tu aurais rencontré de nouvelles personnes. Mais je suis content, aussi malsain que ça puisse sonner, que tu sois resté. Tu m’as rendu mon humanité. »
La jeune fille soupire, tandis qu’une légère rougeur lui monte aux joues. Heureusement qu’il fait noir. Brusquement, elle se souvient d’Erohel et elle jette un coup d’œil derrière elle.
« Faolàn… Erohel m’a demandé de t’apporter à… manger. », elle hésite sur le dernier mot, hésite même à lui donner le vieux bout de pain.
« A manger ? »
Faolàn soulève un sourcil lorsqu’il observe Freyja sortir le bout de nourriture durcie. Il grimace un peu.
« J’ai connu pire. », grommelle-t-il et veut attraper lorsqu’un détail le retient, « Freyja je…ne peut pas bouger les mains. »
La jeune fille se fige.
« Fils de chien. », siffle-t-elle et Faolàn rit doucement.
« Quel vocabulaire ! »
 La jeune fille sourit puis sert les poings, déterminée.
« Bon. Ouvre la bouche. »
Elle sent son regard sur elle, indécis, par sûr de ce qu’elle souhaite faire.
« Pourquoi… ? »
« Il faut bien que ce pain rentre dans ta bouche, imbécile. »

Elle a du tempérament, la gamine. Faolàn sourit et ouvre lentement sa bouche. Freyja arrache un morceau de pain et lui met dedans, les doigts tremblants. Bouchée après bouchée, le jeune homme sent la nervosité augmenter chez elle.
« Je ne vais te mordre, tu sais »
Freyja grogne et lui donne le dernier morceau de pain. Ensuite elle inspire un grand coup.
« Tu veux… que je te fasse couler un peu d’eau dans le dos ? Tu sais si… enfin comme tu es… blessé ? Enfin un peu… », bafouille-t-elle. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Elle grimace.
« Freyja ! Qu’est-ce que tu fous ! »
Erohel. Elle l’entend s’approcher du cabanon et elle pose rapidement la main sur le bras de Faolàn.
« Bon courage. », murmure-t-elle, « On va y arriver »
Il hoche la tête et sourit durement tandis qu’elle se tourne et sort rapidement pour rejoindre Erohel qui l’attend à l’extérieur.

« Tu devais juste lui donner un bout de pain, catin, qu’est-ce que tu as fait durant tout ce temps ? »
Le visage se durcit.
« J’admirais ton œuvre. », siffle-t-elle et passe à côté de lui d’un pas rapide.
« Je t’attends dans notre chambre, mari. », ajoute-t-elle, sans se retourner. Erohel ricane et observe ses hanches lorsqu’elle rentre à l’intérieur. Ensuite, il rentre dans le cabanon. Faolàn le regarde dédaigneusement.
« Qu’est-ce que tu veux ? Me mettre un masque en fer, m’empoisonner ou… »
Erohel le coupe.
« Non, mieux, mieux, je vais t’emmener à un endroit très spécial. »
Faolàn soulève un sourcil et attend, Erohel enlève la chaîne qui le retient au mur et se met à avancer en tirant Faolàn derrière lui. Il avance en trébuchant sous les poids qui lui entravent le corps mais il serre les dents et essaie de préserver la dignité qu’il lui reste. Dignité, que l’homme devant lui n’arriverait jamais à lui prendre… Erohel l’attache à un arbre en face de la maison et Faolàn ne comprend pas tout à fait. Il fixe le mur devant lui, la fenêtre et… Par tous les dieux. Il aperçoit un lit. Il aperçoit Freyja, son corps pâle lorsqu’elle se dévêt lentement. Faolàn sert les dents tandis qu’Erohel sourit.
« Tu comprends maintenant ? Une pièce spéciale. Je sais très bien ce que tu ressens pour ma femme. Alors, louveteau, regarde-la bien. Je veux que tu vois le plaisir dans ses yeux lorsque je la fais jou-»
Faolàn fait un bond en avant et tire sur ses chaînes. Erohel recule.
« Fils de… »
Erohel lui enroule un bout de tissu autour de la bouche, d’un seul coup, Faolàn suffoque, ses mots s’étouffent dans sa gorge.
« Bon spectacle. », murmure Erohel ironiquement avant de rentrer à pas lents à l’intérieur.

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Déjà 40 petits chapitres!  Le temps passe vite, les amis. En tout cas, merci de tout coeur pour continuer à lire, ça me fait si plaisir!

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