Le départ

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La fin des études arrivait à grandes enjambées et Maud ne savait toujours pas, au bout de six années ce qu'elle avait décidée d'exercer dans la vie active. Une sorte de grand vide angoissant et inconnu. Néanmoins elle avait, sur le moyen terme, l'obligation d'effectuer un stage de six mois au sein d'une entreprise ou de l'Etat. Les Relations Internationales qu'elle étudiait l'ont donc naturellement menée vers une recherche dans une ambassade au sein d'un pays étranger. Lointain, eut-elle préféré. La concurrence était rude, les demandes nombreuses, le nombre de place ridicule. C'est donc un miracle - ou son profil intéressant, dont il lui serait impossible de reconnaître les vertus- qui se produisit. Elle reçu une réponse positive de la part de l'ambassade Française au Canada, à Ottawa pour une mission spéciale en relation avec le Parlement.

C'était littéralement le stage de ses rêves qu'elle venait de décrocher. Après quelques coups de fils, deux skypes et une tonne de mails échangés avec la responsable des stagiaires au parlement, celle-ci, Claire Grégoire, lui avait annoncé la bonne nouvelle. Son départ était prévu dans deux semaines. L'état dans lequel elle se trouvait, proche de l'euphorie aux accents d'appréhension fit passer les deux semaines comme une traînée de poudre. Ces deux valises bouclées, enregistrées, Maud se retrouva seule à l'aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle une fois sa mère partie.

Lorsque l'avion décolla, la nuit venait de recouvrir de ses longs bras la belle ville de Paris. Douze heures plus tard, il atterrit sur un sol de neige blanche Canadienne. C'est à ce moment la qu'elle sentie les griffes acérées de l'appréhension lui chatouiller l'estomac. Serait-elle réellement à la hauteur ? Ce n'était plus un jeu, ce n'était plus derrière son écran de télévision ou d'ordinateur qu'elle allait voir ces politiciens en actions. Mais elle allait désormais prendre par au processus politique. Donner tout ce qu'elle a, convaincre et faire ses preuves. Elle respira un grand coup et se leva de son siège.

Un homme en costume noir l'attendait sur le terminal avec une pancarte où était écrit son nom de famille. Il l'accueillit chaleureusement et la conduisit vers une grosse voiture noire aux vitres teintées. Elle pensa que ça ne rigolait plus. Sébastien, le chauffeur qui parlait également français puisqu'il était Québécois, la déposa dans un premier temps dans l'appartement qui lui avait été alloué pour son stage, près du Parlement, au centre-ville d'Ottawa. Le duplex était cosy avec un mur en pierre rouge, des poutres, un large canapé en angle couleur crème et une cuisine américaine. Le parquet en bois foncé contrastait avec l'écru des murs. La lumière y était agréable au quatrième étage. L'appartement de ses rêves, pour le stage de ses rêves, dans le pays de ses rêves... Que pouvait-elle demander de plus ? Elle remonta dans le 4x4 et ils se dirigèrent vers le Parlement où elle devait rencontrer sa tutrice et le reste de l'équipe. Elle allait enfin connaître ses missions.

Le Parlement était réellement imposant. Sa grande tour rappelait le Big Ben et ses toits escarpés verts lui donnaient un aspect intemporel. Excentré, il semblait perdu au milieu de nulle part et en même temps, il surplombait la ville d'Ottawa. Claire Grégoire l'attendait devant les grandes portes massives.

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauWhere stories live. Discover now