Vacances méritées

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Maud ouvrit les yeux. Sa chambre était encore baignée dans la pénombre mais le petit jour commençait à pointer son nez. Elle regarda l'heure, il était 5 heures du matin. Les bras du premier ministre l'enveloppaient et son visage reposait sur le coussin, près de son cou. La jeune femme remua légèrement et elle sentit les lèvres de Justin Trudeau arpenter sa nuque.

« Good morning », marmotta-t-il, la voix ensommeillée. Il la serra un peu plus fort dans ses bras et expira longuement.

« Merde, lâcha-t-il en se redressant brusquement, je me suis endormi! Quelle heure est-il ?! » Il regarda sa montre et pesta en se levant prestement du lit. C'est avec regret que Maud le regarda enfiler son short et son tee-shirt, une moue de déception pendue aux lèvres. Il la remarqua, se jeta sur le lit, le sourire charmeur, et l'enlaça une dernière fois en sillonnant sa peau de baisers.

« Si je pouvais, je resterai là, avec toi toute la journée », lui murmura-t-il à l'oreille, lui provoquant des frissons. Il l'embrassa une dernière fois et se faufila jusqu'à sa chambre à pas de loup.

Maud s'étira et se perdit dans ses pensées. Ces derniers jours avaient été très fort en émotions, ça n'était rien de le dire. Elle pensa à l'attentat de l'ambassade de France, à ceux de Paris, à Pierrick, à sa famille... Sa famille ! Maud se releva, paniquée. Elle avait complètement oublié de donner des nouvelles à sa famille et comme elle avait perdu son portable...

Elle utilisa le téléphone de sa chambre. Il était 10h30 en France lorsqu'elle entendit sa mère décrocher à l'autre bout du fil.

« Maman, c'est moi. Je suis vraiment désolée de ne pas avoir pu vous prévenir plus tôt, j'ai perdu mon portable dans l'action... »

« Maud ma chérie... On a eut si peur » La voix de sa mère se brisa et elle éclata en sanglot au son de la voix de sa fille. La jeune femme s'en voulait énormément. Son esprit avait été accaparé par tellement de sentiments, et de sensations qu'elle avait occulté sa propre famille. Elle se mit à pleurer également.

« Tu ne veux pas rentrer en France, nous voir un peu, te reposer ? » lui implora sa mère, au bout d'une heure de conversation.

« Je vais voir ce que je peux faire, je vais en parler à Claire. Maud ressentit soudainement le besoin de rentrer chez elle, parmi les siens, se ressourcer, prendre du recul sur ce qui lui était arrivé, sur ce qui se passait entre elle et Justin Trudeau... Je te rappelle dès que j'en sais plus maman, je t'aime. Embrasse papa et Audric de ma part ».

La jeune Française ne pu pas attendre plus longtemps, elle n'avait qu'une hâte s'était de rentrer. Elle s'habilla rapidement et se rendit à la chambre de sa tutrice qu'elle croisa dans le couloir.

« J'allais petit-déjeuner » lui lança-t-elle, un faible sourire éclairant son visage.

« Claire, je peux te parler ? » ? Cette dernière s'arrêta et opina de la tête, l'air inquiet.

« Voilà, j'ai eu ma mère au téléphone, et elle aimerait que je rentre les voir après... Ce qu'il s'est passé. Et j'en ai besoin aussi, je crois. ». Les traits de sa tutrice se détendirent.

« Mais bien sûr, Maud. J'allais justement t'en parler à la première occasion. Si tu le souhaites, je te réserve un avion dès à présent pour Paris. Ça ne sert à rien que tu rentres à Ottawa avec nous... »

« Merci Claire... Merci beaucoup ». Elles se dirigèrent vers la salle à manger pour prendre leur petit-déjeuner. Claire passa un coup de fil et le billet fut réservé. Maud eut juste le temps de monter prendre une douche, de boucler sa valise et elle sauta dans un taxi direction l'aéroport.

« J'expliquerai la situation à Justin et David, ils comprendront, ne t'en fait pas, lui avait-elle dit, avant qu'elle ne monte dans le taxi. Prends soin de toi Maud, reposes toi bien et reviens nous en pleine forme ». Elles s'étaient serrées dans les bras pour se dire au revoir.

Installée près du hublot, Maud laissa ses pensées vagabonder vers le premier ministre. Elle s'était enfuit comme une voleuse, après cette magnifique nuit passée à ses côtés. Mais une sensation qui ne la quittait plus depuis le petit matin lui nouait le ventre. La sensation d'être submergée par quelque chose de plus grand qu'elle. La sensation de s'être impliquée dans quelque chose dont elle n'avait plus, voire pas du tout le contrôle et qui était très dangereux. Elle avait besoin de prendre du recul et d'avoir l'esprit lucide, chose impossible avec le séduisant homme d'Etat dans les parages.

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant