L'attentat

862 38 5
                                    




Elle leva les yeux. Le premier ministre la dévisageait, sans comprendre ce qu'il se passait, tous s'étaient tu et l'observaient, dans l'attente d'une réaction de sa part. Mais rien ne venait. Elle fini par lâcher dans un souffle :

« Il y a... Il y a un attentat terroriste à Paris... Des dizaines de morts déjà... ». Le Canadien attrapa précipitamment la télécommande de la télévision et zappa sur une chaîne d'informations continue. Les lumières des gyrophares inondèrent la chambre d'hôtel de leurs lumières vives. Rouge, bleu, blanc. Bleu, blanc, rouge. La jeune française porta les mains à sa bouche, horrifiée. Les images montraient Paris encore une fois dans le chaos. La mine grave des journalistes rivalisaient avec les mots, qui défilaient. Morts. Attentats. Terrorisme. Paris en deuil. Paris attaqué. La France une nouvelle fois visée. Une prise d'otage en cours dans une boîte des champs Elysée. Des symboles forts ciblés. Kamikazes. Plus grosse attaque terroriste en France. Historique. Communauté Internationale chamboulé.

Les larmes coulèrent sur les joues de la jeune femme et vinrent inonder ses mains.

« Putain de merde », lâcha Justin Trudeau. Son téléphone sonna. C'était son état-major qui l'informait enfin de la situation en France. Tout le monde s'était regroupé naturellement et intuitivement autour de Maud. Une main sur l'épaule, comme pour lui donner leurs soutiens. Le premier ministre vociférait au téléphone : « Pourquoi n'ais-je pas été informé plus tôt ? Je veux un rapport immédiat de la situation. Oui. Je vais m'exprimer. Préparez-moi un hélicoptère, je rentre immédiatement. ». Il ne quittait pas des yeux la jeune femme. Celle-ci prit soudain conscience de ses amis français, qui habitaient Paris. Elle se rua alors à l'extérieur de la pièce et tenta de les joindre. Instinctivement, elle appela d'abord son précieux ami Pierrick, journaliste à Paris, mais n'eut aucune réponse. Pas plus de réponse pour les autres, elle laissa des messages. L'angoisse montait petit à petit. C'était la nuit là-bas. Encore une fois les terroristes avaient visés des lieux de fête, un club, un concert, une terrasse... « Pourvu qu'ils soient chez eux...Pourvu qu'ils ne soient pas sortis ». Ils avaient frappé en plein jeudi étudiant. Les traîtres.

« Maud... » L'homme d'Etat Canadien s'était approché d'elle. Le visage grave, le regard profond, le front plissé. « Je suis désolé, je n'imagine pas ce que tu peux ressentir... Il la prit par les épaules et planta son regard dans le sien, brillant. Je vais rentrer à Ottawa, je dois donner un discours de soutien au peuple français... Nous allons tous rentrer ce soir, ça ne sert à rien de rester là une nuit de plus. Je préférerais que tu rentre avec moi par hélicoptère, nous irons plus vite. Les autres suivront en voiture. Nous allons suivre de près les avancées des événements ». La jeune femme opina de la tête, désorientée. Elle sentait la pression prévenante de ses mains sur ses épaules.

- Tu... Tu as des proches à Paris ?

- Oui. Mais je n'arrive pas à les joindre. Il la regarda avec compassion. Elle senti qu'il avait envie de l'étreindre, mais la distance communément admise et requise l'en empêcha. Sa tutrice s'était approchée, doucement.

« Maud, viens, nous allons préparer tes affaires ». Claire conduisit la jeune femme jusqu'à sa chambre où elle l'aida à remplir sa valise.  Une demi-heure plus tard ils embarquaient. Le nombre de morts était passé d'une dizaine à 80. « Mon dieu, c'est un cauchemar», ne cessait de se répéter Maud. La demi-heure de vol parût interminable. Le premier ministre était prit par des coups de téléphone officiels et ses collaborateurs préparaient sur le pied de guerre le discours qu'il devait donner à son arrivée. Une conférence de presse avait été orchestrée en urgence dans les locaux du parlement. David, son collaborateur informa la jeune femme qu'il était en ligne avec le président Français François Hollande.

Il était 1h30 du matin. Des dizaines de caméras étaient désormais braqués sur le premier ministre Canadien.

Il s'installa derrière son pupitre, le visage sévère et prit la parole en Français.

« Je dénonce formellement les attentats terroristes actuellement en cours à Paris. Nous avons offert toute l'aide du gouvernement Canadien... au gouvernement Français, en plus de nos sympathies et nos condoléances. Je viens de parler à mes conseillers en affaire de sécurité nationale qui m'assurent qu'on est entrain de tout faire pour assurer la sécurité des Canadiens sur place et on continue à travailler avec nos alliés à travers le monde avec une vigilance accrue, évidemment. Tout au long de ses événements, nous sommes en train de faire tout ce qu'on peut et pour appuyer et partager nos sympathies. Et nous allons garder les Canadiens informés de toutes les informations que nous avons pendant que la situation se développe ». Il balaya des yeux la foule des journalistes qui lui faisaient face et intercepta le regard de Maud. « Encore une fois, nous sommes de tout cœur avec les Français, et nous leur envoyons tout notre soutien ». La française le remercia du regard, les yeux embrumés.

Dans les minutes qui suivirent, on apprit qu'une équipe de volley-ball locale Canadienne se trouvait dans le club visé par un des attentats terroristes. Le Canada tout entier était également en deuil.

Maud passa la nuit entière au bureau du Premier ministre accompagnée de ses collaborateurs et de ses amis stagiaires qui les avaient rejoint pour suivre les événements en direct et la soutenir.


Alors qu'elle se frottait les yeux de fatigue, son téléphone vibra dans sa poche. C'était Mathilde, une amie à elle qui habitait Paris et à qui elle avait laissé un message. Elle décrocha. Le son de sa voix la pétrifia...








J'ai adoré écrire ce chapitre, et pour info, le discours de Justin est réellement celui qu'il a donné pour les attentats du 13 novembre...

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez!

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauWhere stories live. Discover now