Tome 1. Un stage avec Justin Trudeau

L'anniversaire surprise

L'équipe rentra à Ottawa sans le premier ministre, le lendemain matin. Maud n'osa pas demander à Claire quel était son emploi du temps pour les jours à venir. La seule chose qu'elle savait, c'était que le projet d'association universitaire demeurait en stand by jusqu'à sa présentation au parlement, le mois suivant.

Les jours qui suivirent, Maud les passa la tête ailleurs. Elle ne pouvait s'empêcher de se remémorer son entrevue avec Justin Trudeau. Elle lui plaisait... Elle, une jeune française de 24 ans... A lui, ce beau Canadien de 44 ans, premier ministre du Canada... Elle l'en croyait pas ses yeux. Et plus les jours passaient, plus elle se questionnait. Il lui avait dit qu'elle lui plaisait mais également qu'ils ne devraient plus se voir en tête à tête... Cela voulait-il dire qu'il renonçait à quoi que ce soit avec elle ? Etant donné qu'i était encore marié et que sa femme semblait lui poser des problèmes, l'équation était tout bonnement impossible. Puis il avait trois enfants... Que pouvait donc être construit la dessus ?

Puis, les jours s'allongèrent et se radoucirent. Maud continuait de suivre la trace du premier ministre sur les réseaux sociaux, le soir, avant de se coucher ou par le biais de sa tutrice. Son travail au parlement en tant qu'assistante de Claire aux affaires étrangères la passionnait et lui permettait d'éviter de trop ressasser ce qu'elle éprouvait. Ce manque intense.

Cela faisait déjà trois semaines qu'ils avaient assisté au congrès universitaire à Montréal. Et qu'elle n'avait pas vu le premier ministre. « Il a déjà du m'oublier » pensait-elle, à longueur de journée. Maud était en train de rédiger une note sur les suspections de famine au Sud-Soudan, quand Claire fit irruption dans le bureau.

« Alors, comment ça ce passe ? » lui demanda-t-elle.

« Bien, ça avance ! »

« Super ! Bon alors nous sommes conviés chez les Trudeau ce soir. On fête l'anniversaire de Justin et Sophie souhaitait que je vous invite aussi, étant donné votre coopération sur le projet universitaire. Ce sera une soirée avec des collaborateurs proches de Justin. Il n'est pas au courant, il rentre ce soir du Japon ». Le cœur de Maud fit un bond. Non seulement elle allait le revoir, mais elle allait se rendre chez lui et rencontrer sa femme et peut-être ses enfants ? Elle déglutit, mal à l'aise.

« Tu es disponible ? Je pense que ça fera plaisir à Justin, je pense qu'il t'apprécie », ajouta-t-elle en lui souriant. Elle opina de la tête. Comment allait-elle surmonter ça ? La jeune femme passa le reste de la journée noyée dans l'appréhension et l'angoisse. Et elle ne voyait pas d'échappatoire. Elle pensa un instant à trouver une excuse pour ne pas s'y rendre. Mais ses amis ne seraient pas dupes et elle avait déjà donné sa confirmation à sa tutrice.

Chez elle, Maud fit les cents pas, se mordant la peau autour des ongles. L'angoisse lui donna mal au ventre. Elle bu un verre de vin à la sortie de la douche pour se calmer, en se préparant. Elle enfila une robe rouge avec un léger décolleté, une paire de collants noirs presque transparents et une paire d'escarpins noirs, en daim. Elle se peigna les lèvres en rouge et se regarda dans la glace. « Ce n'est qu'une soirée à passer, tout ira bien », se répétait-elle. Et puis c'étaient les 45 ans de Justin Trudeau. Elle prit une profonde inspiration, enfila sa cape noire, prit sa pochette et sortie dans la nuit noire.

Le taxi l'attendait se l'autre côté de la rue. Diane et John y étaient massés à l'arrière. Le chauffeur les déposa au Rideau cottage, à l'intérieur d'un parc sécurisé, dans la périphérie d'Ottawa. La demeure était jolie. Les briques roses lui donnaient un aspect coquet, les grandes fenêtres éclairées. Claire les accueillit, encore sur le pas de la porte.

« Ah, les voilà, vous êtes là. Entrez vite, il ne va plus tarder ». L'ambiance à l'intérieur y était cosy. Ils traversèrent un petit couloir où Maud pu voir, accrochés, des dessins d'enfants. Une sensation étrange s'empara d'elle. Comme ci elle réalisait que le premier ministre était réellement plus âgé qu'elle. Ils débouchèrent sur une grande pièce de vivre. Une grande cheminée en marbre accueillait un immense miroir aux bords boisés. Quelques tableaux de maîtres ornaient les murs blancs du salon et un large canapé en cuir noir tapissait le mur du fond. Une trentaine de personnes s'y trouvait, discutant bruyamment. Elle l'aperçu. Sa femme, Sophie. La Canadienne était en train de disposer à l'aide d'une autre femme des bouteilles de champagnes sur une table où trônaient de nombreuses flûtes de champagne. C'était une belle quadragénaire. Ses cheveux, blond vénitiens, ondulaient en cascade le long de sa robe rose pâle. Ses yeux verts d'eau pétillaient et ses pommettes roses lui procuraient une mine radieuse. Un large sourire éclairait son visage. Sophie semblait dévouée pour que son mari puisse avoir le meilleur anniversaire possible. Le ventre de la jeune femme se tordit de jalousie et de culpabilité. Elle se senti mal et avait envie de déguerpir avant qu'il n'arrive.

« Chut, tout le monde, j'éteins la lumière, plus aucun bruit, s'écria-t-elle. Il arrive ! ». Trop tard. John se rapprocha de la jeune Française.

Alors, que pensez vous de la suite? :)