Rapprochement

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Lorsqu'elle embarqua dans le jet Canadien, il était 8 heures du matin. Le soleil se levait à peine et perçait de ses faibles rayons roses les nuages. C'est Justin Trudeau qui l'accueillit à l'entrée de l'appareil. Il venait visiblement d'arriver. Son visage s'éclaira quand il l'a vit et il la salua chaleureusement. Maud crut lire dans ses yeux une nouvelle lueur, mais elle n'arriva pas à savoir ce qu'elle représentait. Claire, le premier ministre et les stagiaires s'installèrent tous autour d'une table de travail pour définir ce qu'ils allaient dire lors de ce congrès.

La jeune française sentait que John lui jetais des coups d'œil. Plusieurs fois, il lui effleura la main, alors qu'ils étaient assis en face de Justin Trudeau. D'ordinaire, Maud ne l'aurait pas relevé. Mais après ce qu'il lui avait dit, elle croyait voir des sous-entendus partout. Tout le monde était de bonne humeur et pressé d'arriver.

Le congrès universitaire fut un réel succès. John pris la parole devant une assemblé l'après-midi et, avec le premier ministre, ils présentèrent le projet en avant première. L'audience eut l'air emballée. Certains membres des bureaux administratifs apportèrent leurs soutiens à l'homme d'Etat et la cause fit l'unanimité. Il y avait désormais de bonnes chances pour que le projet soit présenté devant le parlement. En sortant, ils se tapèrent tous dans les mains. Justin Trudeau avait encore quelques rendez-vous aussi, il les abandonna, mais ils se donnèrent rendez-vous pour dîner ensemble.

Attablés, l'équipe demeurait de bonne humeur. L'ambiance était détendue et l'humour de mise. Le premier ministre se faisait attendre. Alors que le serveur se dirigeait vers leur table pour prendre leurs commandes, le téléphone de Claire sonna. Elle décrocha, hilare suite à une blague du jeune américain. Au fur et à mesure qu'elle écoutait son interlocuteur, ses traits se durcirent.

« Ok, oui pas de problèmes. Non, ne t'en fais pas ! ». Elle raccrocha, la mine soucieuse.

« Justin ne sera pas parmi nous ce soir, il... A un imprévu ». Maud tenta de dissimuler sa déception. Ils commandèrent et finir le repas comme il avait commencé, en légèreté. Claire regagna l'hôtel et les stagiaires restèrent pour boire un verre de plus.

Ils rentrèrent à l'hôtel sur les coups de 23 heures. La jeune Française, une fois dans sa chambre, sortie sur le balcon et alluma une cigarette.

« Bonsoir », la jeune femme sursauta et regarda autour d'elle, ahurie. C'est alors qu'elle le vit. Le premier ministre, sur le balcon voisin du sien, le visage à moitié enfouit dans sa main, appuyé sur la rambarde du balcon.

« Tu m'as fait peur », souffla-t-elle. Justin Trudeau sourit.

« Tu n'aurais pas une cigarette pour moi ? ». Maud lui montra son paquet. Mais le balcon était trop loin pour qu'elle risque de lui en envoyer une. Il se redressa, parut hésiter.

« Tu peux venir... Si tu veux ». Il lui lança un regard incertain et regarda autour de lui. Elle cru entendre « Et puis merde », alors qu'il retournait à l'intérieur de sa chambre. La jeune femme resta pantoise. Venait-il de lui mettre le vent de sa vie ? Elle ne le savait pas désagréable. Un coup sec à sa porte dissipa ses doutes. Elle écrasa sa cigarette et alla lui ouvrir. Le premier ministre s'engouffra à l'intérieur et ferma la porte derrière lui. Elle le détailla du regard alors qu'ils s'avançaient vers le balcon. La jeune femme ne l'avait jamais encore vu sans costume et chemise. Il était vêtu d'un jean foncé et d'un tee-shirt blanc et bleu sur les manches. Ses cheveux, d'habitude parfaitement coiffés,  laissaient ses boucles se former. Il était incroyablement séduisant.

« Je suis désolé, j'avais vraiment besoin d'une cigarette ». Il vérifia rapidement les alentours. Par chance, leurs balcons donnaient sur un parking fermé et une forêt se trouvait derrière le mur du fond.

« Stressé ? » lui demanda-t-elle, un sourcil relevé. Il rit sans cœur.

« Enervé plutôt oui » Il s'aperçut de l'expression surprise de la jeune femme.

« Je... Ma femme me mène un peu la misère», souffla-t-il, les sourcils froncés. Il alluma sa cigarette et tira dessus. Maud ne savait plus où se mettre. Il lui lança un regard.

« Je suis désolé, encore une fois, je ne sais vraiment pas pourquoi je te dis ça » il secoua la tête.

« Ah non pas de problème, je... Si tu veux parler, n'hésite pas" Maud ne savait pas vraiment si l'usage l'autorisait à dire ce qu'elle venait de dire. Mais elle pensa qu'ils étaient assez familiers pour pouvoir avoir une conversation personnelle, surtout après leur voyage en France.

« On ne s'entend plus... On ne s'aime plus je crois d'ailleurs. On a essayé de sauver notre mariage... Mais là, c'est peine perdue ». Il se passa la main dans ses boucles noires qui retombèrent sur son front.

« C'est pour ça, je ne suis pas venu dîner avec vous, on s'est chicanés toute la soirée... Il se redressa. Enfin bon... Toi, ça va ? » Il la regarda gravement.

« Ah oui, oui, ça va » répondit-elle précipitamment. J'ai trouvé la journée formidable ! Enfin... je veux dire, c'était une bonne expérience et ils ont l'air d'apprécier votre projet. » dit-elle pour changer de sujet.

« Notre projet » Reprit-il, en souriant. Ils parlèrent du projet quelques instants puis dérivèrent sur leur voyage à Paris. Au bout d'un moment, il lui demanda des yeux s'il pouvait reprendre une cigarette. Elle acquiesça de la tête. Au fond d'elle, de véritables feux d'artifices venaient s'éclater contre les parois de son estomac. Ils s'étaient assis sur le balcon, dos au mur, épaules contre épaules et continuaient de parler. A chaque fois que la jeune femme levait les yeux vers lui, et qu'il la regardait, elle sentait son attirance pour lui grandir. Elle se laissa aller à être elle-même. Les barrières étaient tombées depuis longtemps. Ils refirent le monde.

Alors qu'elle lui exposait sa vision  de l'art, elle surprit une lueur dans son regard.

« Quoi ? Je raconte n'importe quoi, c'est ça ? » Ironisa-t-elle.

« Non, pas du tout, je trouve ton point de vue plutôt cute ». En réponse à ses gros yeux, il rajouta : « J'aime ta façon de parler, de t'exprimer, avec passion ». Elle leva une nouvelle fois les yeux vers lui. Il la contemplait, un sourire aux coins des lèvres, les yeux légèrement plissés. Elle aurait voulu qu'il l'embrasse... Leurs regards se soutinrent quelques instants, comme l'autre fois, dans l'avion.

« Je crois que je vais y aller, souffla-t-il. Il rajouta tout bas en se levant: Avant que je ne commette un acte insensé ». Son cœur se mit à palpiter à 100 à l'heure. Elle avait envie de le retenir, de lui crier de rester, de faire cet acte insensé... Mais elle n'eut pas le cran. Au lieu de ça, elle le regarda se lever.

« Merci, pour les cigarettes ». Il jeta un dernier regard à la jeune femme et s'en alla. Elle entendit la porte se refermer.

Ils avaient fumé tout le paquet.





Bon, voilà!

Je me suis donnée..

Qu'est ce que vous en pensez?? :)

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant