Dernière chance

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Maud raccrocha et entreprit le même voyage que quelques heures plus tôt. Elle s'aperçu avec effroi que des armes avaient été entreposées sur le sol de la chambre. Des munitions. Une sueur froide parcourut son échine. Il fallait qu'elle fasse vite. Elle ne décela pas un bruit et ouvrit délicatement la porte, encore une fois. Plus que quelques mètres. La jeune femme jeta un coup d'œil au bout du couloir : personne. Elle allait se ruer vers la chambre du fond mais se stoppa, net. Elle recula dans la chambre et considéra les armes. S'approchant, elle reconnu une arme blanche, simple mais efficace. Elle hésita, terrorisée. Si jamais elle tombait sur un forcené, il fallait bien qu'elle puisse se protéger... Elle s'empara du pistolet, la main tremblante et se dirigea vers la fameuse chambre. Maud ouvrit la porte sans faire de bruit et s'engouffra dans la pièce. Elle attendu quelques secondes que ses yeux s'habituent à l'obscurité et distingua la silhouette d'une porte, au fond à droite. Elle s'élança. Le passage s'ouvrit et elle dévala les escaliers. Dans son excitation, elle faillit à deux reprises manquer une marche. La Française s'arrêta devant l'accès de sortie qui se trouvait en bas des escaliers. C'était une porte coupe feu, plus lourde que les précédentes, et qui ferait donc plus de bruits. Elle tendit l'oreille. Rien. Les coups de feu s'étaient arrêtés il y avait déjà un bon moment de cela. Les terroristes devaient sans doute négocier avec les forces de l'ordre.

Elle commença à pousser la porte de toutes ses forces quand une voix masculine résonna dans l'escalier. Horrifiée, Maud fit volte face en pointant mécaniquement  son arme sur l'ombre en haut des marches. Celle-ci leva les bras pour montrer qu'elle n'avait pas d'armes. La jeune femme, paniquée, perdit le contrôle de ses gestes. Ses reflexes agirent à sa place. Elle finit de pousser avec son dos la porte, toujours le revolver dirigé vers l'homme et sortit à l'air libre. La française se retrouva dans la rue arrière de l'ambassade mais n'eut pas le temps de réfléchir, l'homme l'a poursuivait peut-être déjà. Elle se rua instinctivement vers la clôture qui bordait le champ de blé. Des voix éclatèrent dans son dos. Elle s'agrippa à la palissade en bois et se mit à l'escalader sans se soucier des échardes qui venaient s'enfoncer dans ses doigts, et sur ses jambes. Elle déploya à ce moment une force dont elle n'avait pas conscience. Arrivée en haut, elle s'égratigna l'ensemble de la jambe droite qui ripa sur une des pointes en bois surplombant la clôture. Elle entendit sa robe se déchirer lorsqu'elle sauta de l'autre côté. Le mur n'était pas très haut, tout au plus 2 mètres 50, mais sa réception fut très mauvaise. Elle s'étala de tout son long entre les tiges de blé. Des coups de feu retentirent de l'autre côté du mur.
Ravalant ses larmes de douleur, Maud se releva péniblement et slaloma entre les plantes, continuant de se griffer la peau. Elle ne s'arrêta pas lorsqu'elle déboucha sur une rue déserte, de l'autre côté du champ. Elle continua de courir et dépassa plusieurs blocs de maisons avant de se tapir dans une ruelle sombre. A bout de souffle, elle sortie son téléphone de son sac. Elle se rendit compte qu'elle tenait encore le pistolet dans sa main, rougie par le sang. Des dizaines de coupures parsemaient la peau de la jeune femme.

« A... Allo, je suis sortie » haleta-t-elle.

« Bravo ! Elle entendit des applaudissements à l'autre bout du fil. Où êtes-vous exactement » demanda le général. Elle regarda autour d'elle. Elle sortit de l'allée et décela un panneau sur la rue principale.

« Je vois un panneau où il est écrit : Niti Marg. Je suis passée par un champ de blé, derrière l'ambassade ».

« Avez-vous plus de précisions ? » Maud était à bout de nerf. Son ton devint agressif.

« Non, j'en ai pas la moindre idée ».

« Ok. Restez en ligne, nous allons vous géolocaliser ».  Et son téléphone s'éteignit. «Putain d'iPhone de merde », pesta-t-elle. Ce n'était pas la première fois qu'il lui jouait des tours, elle aurait du le changer depuis longtemps. La jeune femme se laissa glisser contre une palissade, dans la nuit. Atterrée de n'avoir pas pu leur dire où elle se trouvait, elle décida d'attendre le lever du jour pour reprendre la route.

Il était 5 heures du matin. Maud sommeillait à moitié, à nouveau engourdie par le froid quand elle entendit des voix se rapprocher. Elle vit débouler sur la route principale une camionnette avec des hommes debout dans le coffre ouvert. Elle discerna des armes qui pendaient, à leurs bras. La jeune femme s'enfonça dans les buissons derrière elle, apeurée.

Mais les hommes l'avaient repérée. Ils braquèrent les feux de la camionnette sur elle. Maud crut mourir de peur. Ils s'approchèrent d'elle en courant. L'un d'entre eux attrapa le bras de la jeune femme pour l'amener vers lui pendant que l'autre pointait une arme dans sa direction. La lumière des phares l'aveuglait.

L'homme qui la tenait par le bras, lui dit quelque chose en indien, qu'elle ne comprit pas. Leurs visages ne semblaient pas agressifs, mais plutôt inquiet. Ils ne la bousculaient pas. Maud tenta le tout pour le tout et leur prononça les mot " attaque, terroristes, ambassade, fuite" en anglais. Ils la comprirent. Et baissèrent les armes. Son voisin appela un autre homme, resté à côté de la camionnette qui les rejoignit. Les deux Indiens échangèrent quelques instants et le nouveau venu s'adressa à Maud en anglais.

"Vous vous êtes enfuit de l'ambassade française?". La jeune femme opina de la tête. Il traduisit la phrase à son collègue qui acquiesça et se tourna vers moi, les traits sérieux. Le traducteur reprit.

"Nous donnons un coup de main aux policiers, parce que certains de ces enfoirés ont pris la fuite. C'est pour ça, au début, on pensait que vous étiez l'un d'entre eux". Il rajouta, sereinement.

"Vous êtes en sécurité maintenant, je vais vous emmener à ma femme, le temps que la situation se stabilise. Les tirs ont reprit là-bas" lui dit-il en pointant du doigt la direction de l'ambassade.


Les jambes de la jeune femme se dérobèrent sous elle. « Elle était sauvée».





Alors qu'en pensez vous? :)

En tous cas je me régale dans l'écriture! ahah

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauWhere stories live. Discover now