Liaisons téléphoniques

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« Justin » chuchota la jeune femme. Elle se tu pour écouter autour d'elle. Des tirs résonnèrent dans l'air frais de la nuit.

« Maud ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » Une déflagration retentit juste au dessous d'elle. Elle sursauta, épouvantée.

«  C'était quoi ça ? Maud ?!». La voix de l'homme d'Etat devint anxieuse. Elle n'osait pas répondre, de peur d'être découverte.

« Maud ? Tu es à l'ambassade ? Réponds-moi, bordel » Le premier ministre perdait son calme. Elle profita d'un nouveau bruit de tir pour répondre précipitamment.

« Il y a une attaque ici. Je crois que c'est des terroristes ». Silence au bout du fil.

« Où es-tu ? ». Son ton était marmoréen. Elle pouvait imaginer sa mâchoire serrée.

« Je suis sur un balcon, à l'étage. Les autres sont dans un bunker, au sous-sol ».

« Qu'est-ce que tu fais toute seule ? » s'écria-t-il. Elle baissa aussitôt le volume de son téléphone.

« Ne quitte pas Maud ». Elle l'entendit aboyer malgré qu'il ait éloigné le combiné : « David, appelle l'état-major immédiatement. On a un attentat à New-Delhi, à l'ambassade de France. D'une source sûre... Elle est sur place », sa voix dérailla légèrement lorsqu'il prononça les derniers mots.

« Maud »

« Oui »

« Fais attention à toi, je t'en supplie » Elle sentit dans sa voix une tendresse angoissée.

« Ne bouge surtout pas, je dois passer des coups de fils, je te rappelle très vite. Tu as de la batterie ? »

« La moitié ».

« Je te rappelle... ». Il raccrocha. La solitude envahit la jeune Française. Les sirènes de la police -ou des pompiers elle ne savait pas- continuaient de percer le calme de la nuit. Les tirs s'étaient espacés. Elle osait à peine respirer et grelottait de froid à présent. Derrière elle, dans la chambre, rien ne semblait avoir bougé. Cependant, elle ne se risqua pas à regarder à l'intérieur. Quelques minutes plus tard son téléphone s'éclaira, c'était un appel d'un numéro qu'elle ne connaissait pas. Elle décrocha.

« Maud ? Je me présente, Marc Spencer. Je suis général dans les services Canadiens et je suis en compagnie du premier ministre, Justin Trudeau. Nous nous sommes réunis en gestion de crise à l'Etat-major. Je suis en visioconférence en direct avec les Etats-Unis et la France. Pouvez-vous me confirmer où vous vous trouvez et ce qu'il se passe ». Le ton était sec et ferme.

« Je suis à l'ambassade Française à New Delhi. Nous étions en train de dîner avec les ambassadeurs et le bâtiment a été attaqué. Ils sont tous descendu dans le bunker et moi je suis montée me cacher sur un balcon à l'étage après avoir été séparé du groupe par une explosion. »

« Tu es blessé ? » Maud reconnu la voix tendue du premier ministre.

« Je... Je ne crois pas ».

« Monsieur Trudeau, laissez moi faire, s'il vous plaît. Que se passe-t-il autour de vous ? Quels bruits avez-vous entendu ? ». Il lui posa une avalanche de questions auxquelles elle tenta de répondre tant bien que mal. Une nouvelle explosion éclata à l'angle de la demeure. Maud baissa la tête pour éviter des projectiles.

« Putain de merde qu'est ce que c'est que ce bordel ? Maud tu vas bien ? »

« Monsieur le Premier Ministre, gardez votre calme. Mademoiselle ? ».

« Oui, je suis là ». Pendant ce temps les généraux Français et Américains récoltaient les informations et envoyaient des directives aux autres services.

«Je viens d'avoir l'information. Nous avons contacté les autorités locales. Il s'agit bien d »un attentat à l'encontre de l'ambassade de France. Il semblerait que les forcenés retiennent en otage les diplomates réfugiés en bas. On ne sait pas s'ils ont des ceintures explosives. Ce qui complique une possible descente... ».

« Oh mon dieu » lâcha Maud, sans s'en rendre compte.

« Mademoiselle, reprit le général. Est-ce qu'il vous serez possible... De... D'aller jeter un œil à l'intérieur pour voir ce qu'il se passe ». Elle entendit un bruit sourd à l'autre bout du fil et une voix faible.

« Vous vous foutez de ma gueule ? Il en est hors de question ». A quoi elle entendit répondre :

« Monsieur le premier ministre, elle est notre seule chance de pouvoir mettre un terme rapidement à cet attentat... »

« Il en est hors de question, martela le premier ministre. Je ne mettrais pas en d... »

« Je vais le faire », coupa la jeune femme.

« Très bien mademoiselle, vous être très courageuse. Rappelez à ce numéro dès que vous le pouvez ». Son ton était devenu conciliant, voire reconnaissant.

Elle eut le temps d'entendre l'homme d'Etat Canadien lancer d'une voix glaciale : « Je vous jure que s'il arrive quoi que ce soit... » Puis, elle raccrocha.

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauDove le storie prendono vita. Scoprilo ora