Dangeureuse mission

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Maud se leva tout doucement, guettant le moindre bruit autour d'elle. Elle se rampa jusqu'à la fenêtre, puis inspecta l'intérieur sombre de la pièce et poussa délicatement la porte fenêtre après s'être assurée que personne n'avait investi les lieux. Dans la pièce, le silence régnait. Seuls les battements de son cœur rompaient la quiétude de la salle. Elle s'approcha à pas feutré de la porte de la chambre et pressa lentement la poigné. La jeune femme fut soulagée lorsqu'elle constata qu'elle ne faisait pas de bruit. Elle épia le silence, respira un grand coup et passa légèrement la tête dans le couloir. Elle ne distingua rien dans la pénombre et se lança craintivement. Par chance, le fameux tapis sur lequel elle avait manqué s'étaler plus tôt dans sa course, amortissait ses pas. Elle arriva en haut de l'escalier et ses oreilles perçurent de l'agitation. Elle se baissa brusquement derrière la rambarde. Son portable s'éclaira dans sa main et elle le glissa aussitôt dans sa poche. Son champ de vision était malheureusement restreint. Elle ne pouvait pas risquer de descendre les marches, elle pourrait se faire repérer avant qu'elle ne puisse voir quoi que ce soit... Elle sortit à moitié son portable, et lut trois appels en absence du numéro qu'elle ne connaissait pas et un message du premier ministre.

« Je prends immédiatement l'avion pour New Delhi. Ne fais pas de choses insensées, je t'en supplie ».

Un bruit sourd retentit en dessous d'elle. Une porte claqua et elle distingua des voix. Deux hommes étaient apparus dans le champ de vision de la jeune femme. Ils devaient parler indien, car elle ne les comprenait pas. Tous deux vêtus de noir, ils abordaient une cagoule qui masquait leurs visages, excepté leurs yeux. Ils brandissaient une arme lourde, que Maud avait déjà eu l'occasion de voir dans des films d'espionnages ou d'actions. La jeune femme plissa les yeux pour essayer de voir s'ils revêtaient des ceintures explosives. Mais elle ne vit que leurs vestes noires. Les hommes disparurent de son champ de vision et elle préféra retourner se cacher d'où elle venait. De retour sur le balcon, elle rappela le numéro.

« Allo, Maud? »

« Oui. Je suis allée jusqu'en haut de l'escalier pour tenter de voir quelque chose mais le champ de vision est trop restreint. J'ai quand même pu voir deux hommes armés, vêtus de noir, mais je n'ai pas réussit à distinguer s'ils portaient des gilets explosifs »

« C'est déjà bien. Comment étaient-ils habillés ? Quelle langue parlaient-ils ? »

« Tout en noir, pantalon et veste noire. Ils portaient des armes à leurs cous. Il me semble que c'était de l'indien ».

« Pas de l'arabe ? »

« Non, je ne crois pas, non »

« Ca pourrait correspondre avec les informations que nous avons recueillit. Il semblerait que ce soit l'œuvre d'une des branches Indienne du groupe terroriste d'Al-Quaïda. Ils ont été les plus venimeux à répondre aux attaques de la France sur leur territoire. D'après ce que vous me dîtes, ils n'ont pas l'air d'avoir de gilet explosifs, vous l'auriez remarqué, croyez-moi. Nous transmettons les informations. Tenez-bon, une équipe spécialisée ne va pas tarder à intervenir. Je vous rappelle quand j'ai du nouveau. En attendant, restez bien cachée ».

Il ne lui restait plus que 30% de batterie.

Elle leva la tête et ferma les yeux. Quel cauchemar. Elle aurait voulu se téléporter dans son lit, à Ottawa. Le froid la faisait grelotter. Elle réfléchissait à un moyen de s'échapper quand la lumière s'alluma derrière elle et des voix résonnèrent dans chambre. Elle retint son souffle, les sens alertes et se recroquevilla autant qu'elle pu dans le coin du couloir. « S'ils étaient montés un peu plus tôt alors que j'étais en haut des escaliers... » Elle balaya l'image en clignant des yeux, ça ne servait à rien d'y penser. Soudain elle s'alarma : et s'ils s'apercevaient que la porte fenêtre n'était pas réellement fermée ? Elle avait prit soin de la repousser jusqu'au bout, mais la poigné n'était pas baissée... Elle essaya de respirer calmement. Les hommes parlaient fort dans son dos. Sans réfléchir elle retourna sur le message du premier ministre. Elle se dit que c'était peut-être le dernier message qu'elle n'enverrait jamais.

« Ils sont dans la pièce, derrière moi... ». Ses réponses fusèrent.

« Maud, ne bouge pas »

« J'arrive le plus rapidement possible »

« Te savoir là-bas me rend malade ». Elle répondit simplement :

« J'espère pouvoir te revoir un jour ».

« Tu vas me revoir, je t'interdit de me dire ça ». La jeune femme rangea son portable et attendit. Il était désormais 3 heures du matin. Le froid engourdissait ses mains et son visage. Maud somnolait par intermittence quand les éclats de voix et les pas des attaquants ne la faisaient pas sursauter. La lumière finit par s'éteindre. Elle attendit quelques minutes et rappela le numéro du général.

« Allo, Maud ? Nous étions sur le point de vous rappeler. Vous tenez le coup ? ». La jeune femme acquiesça en bredouillant.

« Nous avons reçu les plans du bâtiment de l'ambassade. Il y a un escalier de secours à l'étage. Vous m'avez dit que vous aviez prit à gauche, au fond du couloir, c'est bien ça ? ».

« Oui »

« Et bien il semblerait qu'il se trouve au fond de la pièce qui se trouve à votre droite ». La jeune française regarda à sa droite. Un autre balcon identique au sien lui faisait face. Pas de lumière allumée.

« Ce bâtiment a été construit dans les années 70 avec tout un arsenal de sécurité pour l'évacuation des diplomates. C'est peut-être votre ticket de sortie. Qu'en pensez-vous ?». Maud réfléchit rapidement. Le froid était trop intense et elle ne pourrait rester la encore des heures. Il fallait qu'elle s'active et qu'elle tente, par tous les moyens de sortir de cet enfer.

« J'en pense que je vais essayer ».

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauWhere stories live. Discover now