La cérémonie

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Justin Trudeau et François Hollande se tenaient droits, sur le perron de l'Elysée. Le drapeau Français en berne, derrière eux, flottant mollement au gré du vent. Derrière eux, les membres des gouvernements Français et Canadien courbaient la tête, la mine défaite. Les nuages cendrés donnaient à l'ambiance une note dramatique. Un silence pesant régnait. Les journalistes, relégués dans les coins attendaient, l'air sérieux. Maud se trouvait avec le reste de la délégation sur l'aile droite de la cour, les mains jointes, le regard dans le vide.

je vous conseille de lancer la musique avant de lire la suite).

Les cornemuses entamèrent le morceau Amazing Grace, en hommage également au Canada qui était de circonstance. Mais ces paroles résonnaient universellement. Un corbillard passa les grilles derrière lesquelles une foule se massait. Des hommes en noirs entreprirent d'y dégager un imposant cercueil d'ébène.  C'était la tombe du citoyen inconnu. Symbole de tous les citoyens Français, Canadien et d'autres nationalités qui avaient péris sous les balles, les bombes et les mains des terroristes. Maud ressenti la ferveur nationale sur chaque centimètres de sa peau. Une femme se mit à chanter. « Amazing Grace, how sweet, the sound, that saved a wretch like me... ». L'assemblée frissonna. Tous contemplaient le cercueil, la mine grave. Ce n'était plus juste la France, c'était le monde entier qui communiait avec elle. « Through many dangers, toils and snares, I have already come, 'tis grace hath brought me safe thus far, and grace will lead me home." Les tambours se mirent à cogner. La jeune française sentie des larmes chaudes couler le long de ses joues. Elle leva les yeux vers François Hollande, visiblement très ému. Le premier ministre Canadien, les sourcils arqués, le front dur, croisa son regard. Ils le soutinrent quelques instants et Maud pu y lire une compassion et une compréhension sincère.

C'était un moment historique. A chaque note de musique, le corps de la jeune femme vibrait. De fierté, de détresse, de partage. Les violons s'accordaient aux battements de cœurs de la foule qui s'emballaient au rythme du morceau.

Les dernières notes de la chanson retentirent. Justin Trudeau et les membres des gouvernements descendirent les marches du perron pour faire face au pupitre. François Hollande se racla la gorge puis prit la parole, les caméras du monde entier braquées sur lui. Le vent se leva et avec lui, s'envolèrent les premiers mots de l'homme d'Etat.

Il fit une déclaration solennelle. On distinguait en fond le claquement des drapeaux Français, chahutés par les bourrasques de vent. L'assemblée l'écoutait avec attention.

« Et je voudrais maintenant laisser la parole à une jeune femme. Une jeune Française, actuellement en stage auprès du gouvernement Canadien qui a fait le déplacement en hommage aux victimes de ces attaques inhumaines. Sa parole est la votre ». Les mains de la jeune femme se crispèrent autour de son texte et son ventre se retourna. C'était le moment. D'un pas hésitant, elle se dirigea vers le président qui lui serra la main alors qu'elle montait péniblement les marches pour accéder au pupitre. Elle le remercia et balaya la cour des yeux. Tous ces visages levés vers elle et ces caméras pointées dans sa direction... Le trac s'empara d'elle. Elle ferma les yeux et respira un grand coup, puis,  positionna le micro.


C'est bien parce qu'on est dimanche et que je suis à fond dans cette histoire que je publie autant ahah!

Ce chapitre est court parce que je voulais approfondir le suivant... ;)

Comment vous imaginez la suite?

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauWhere stories live. Discover now