Aveux

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Le lendemain, elle évita soigneusement de croiser son regard. L'équipe s'était exprimée devant deux autres assemblée, une le matin, l'autre en fin d'après-midi. Le trouble et l'excitation ne la quittaient pas. Il ne sembla pas se comporter différemment, son attitude chaleureuse toujours de mise, avec tout le monde. Cette fois-ci, elle n'avait pas rêvé. Le premier ministre et Claire étaient conviés à un dîner protocolaire le soir, aussi les stagiaires passèrent la soirée entre eux.

Elle avait troquée sa robe noire contre un tee-shirt et un short et était sur le point de se coucher quand on toqua à la porte. Son sang ne fit qu'un tour. Elle se dirigea vers la porte, le cœur battant dans ses oreilles. « Ce pouvait-il que... ». Elle ouvrit la porte, tremblante.

John se tenait sur le seuil de la porte. Elle ne pu cacher sa déception.

« Bah alors, tu attendais quelqu'un d'autre », lui dit-il, moqueur.

« Non, qui veux-tu d'autre. Qu'est-ce qu'il y a ? ». Il lui fit un signe de la tête pour lui demander s'il pouvait entrer. Elle s'écarta et le laissa passer.

« Je... Je me suis dit qu'on pouvait traîner encore un peu ensemble », tenta-t-il, visiblement légèrement embarrassé. Il s'assit sur son lit comme pour entamer une coversation. Maud piétina sur place.

« Je sais pas si tu as remarqué, mais je crois que Justin est entrain de se séparer de Sophie », lâcha-t-il.

« Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »

« J'ai surpris Claire et lui en train de parler, à midi quand je suis allé leur rendre un dossier. Elle disait que Sophie était assez sage et intelligente pour ne pas faire de vagues, et qu'ils feraient mieux de trouver un arrangement mutuel plutôt que de divorcer en plein mandat. Mais quand ils m'ont vu, ils se sont tus ». La jeune femme haussa les épaules.

« Ce sont des choses qui arrivent, malheureusement ». Il lui sourit. Son téléphone sonna, il décrocha et Maud lu sur ses lèvres que c'était sa mère. John s'excusa et pris congé. Elle souffla. Les montagnes russes, elle n'avait jamais vraiment aimé ça.

On frappa de nouveau à la porte. Cette fois-ci elle y alla franco, s'attendant à ce que John remette le couvert. Elle leva la tête. Une main appuyée contre le mur, les traits du visage inquisiteurs, Justin Trudeau se tenait devant elle. Il l'examina involontairement, et se redressa, manifestement perturbé.

« Je... voulais te rendre ça », il lui tendit un paquet de cigarette. La jeune femme sentit ses joues s'enflammer. Elle bafouilla un merci et resta planté sur place.

« Je peux entrer ? » demanda-t-il, le regard soucieux. Elle fit un pas en arrière et il la frôla en passant.

« J'ai croisé John dans le couloir ».

« Ah, oui, répondit-elle. Elle remarqua son air interrogateur et reprit : il est juste passé me dire bonne nuit, il n'y a... », Elle s'arrêta, sentant le malaise planer. Il s'en fichait bien de cette information. Le fait même qu'elle puisse se justifier ou clarifier les choses semblait vouloir signifier qu'il y avait quelque chose entre elle et le premier ministre, alors qu'il n'y avait rien. Justin Trudeau balaya sa réponse de la tête.

« Je voulais m'excuser, pour hier, je pense avoir franchi certaines limites. On s'entend très bien, tu es quelqu'un de très agréable... Mais... Il détourna le regard, gêné. On ne peut pas se voir seuls, comme ça. Je suis le premier ministre, et toi, une stagiaire. Tu comprends... Les gens pourraient mal interpréter les choses. Et... Je ne veux pas que tu sois blessée dans cette affaire, ou que cela puisse nuire à mon image. Il avait dit ces derniers mots en serrant les dents, comme s'il se forçait à les sortir de sa bouche. La jeune femme ne s'attendait pas à ce qu'il lui dise ça.

« Oh, non, bien sûr. Nous n'avons fait que parler, de toutes manières. Mais effectivement, si quelqu'un peut s'imaginer des choses la dessus, alors oui, je comprends tout à fait. Nous resterons dans le cadre professionnel... Et éviterons de se raconter nos vies, lâcha-t-elle dans un sourire, pour détendre l'atmosphère. Il la regarda, reconnaissant. Puis, ses yeux s'assombrirent. Il bascula sa jambe d'appui, hésitant.

« Je suis content qu'on soit sur la même longueur d'onde », lâcha-t-il, dans un souffle. Il déposa le paquet de cigarette sur la table et se dirigea vers la porte. Il s'arrêta, la main sur la poigné.

Maud ne savait pas quoi faire. Elle avait envie de le retenir, mais elle n'avait pas le courage ou l'audace de le faire. Elle avait peur qu'il la rejette. Peur de dépasser les bornes, de franchir les limites, comme il l'avait dit. Et puis elle était intimidée Mais elle le voyait hésiter. Elle esquissa un pas dans sa direction.  Il se retourna.

« Si je te dis ça, c'est parce qu'en réalité, tu me plais. Beaucoup. Je ne devrais pas te le dire, je sais. La jeune femme retenait sa respiration. Les yeux du premier ministre étaient fuyants. Je ne voulais pas te le dire, d'ailleurs. Mais je vais partir en déplacement un bout de temps et... Il creusa son front, l'air tenaillé. Il passa une main dans ses cheveux, les ramenant en arrière. Il semblait perdre toute contenance et limite effrayé par ce qu'il venait de dire. Ce n'était plus le chef d'Etat sûr de lui à la confiance renommée que la jeune femme avait devant elle.  Je... »

« Tu me plais aussi ». Les mots lui avaient échappés. Elle le regarda, incrédule. Il ouvrit la bouche et la referma.

« Même si je ne devrais pas, ça me fait plaisir de l'entendre... Ses yeux s'étaient attendris. Je devrais y aller. Bonne nuit, Maud ».

Cette fois-ci, il sorti.


Qu'en pensez-vous?

Je ne suis pas du tout sûre de ce chapitre...

J'attends vos réactions :)

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauWhere stories live. Discover now