Intervention

798 33 8
                                    




Maud attendait, le cœur tambourinant contre sa poitrine. Jamais elle n'avait été aussi tendue. Elle entendit la porte s'ouvrir et se refermer, puis, des pas résonnèrent dans le couloir. La lumière jaillit et les invités souhaitèrent en cœur un joyeux anniversaire au premier ministre qui laissa s'échapper sa mallette des mains. Il se tenait dans l'embrassure de la porte, la bouche ouverte, les traits surpris. Il avait enlevé sa veste de costume bleu qui pendant à son bras droit. Sa chemise blanche, fine, presque transparente laissait deviner les courbes de ses muscles. Son col était défait et ouvert au deuxième bouton. Il semblait exténué. Sa femme lui sauta dans les bras et il l'enlaça, d'un bras pudique. « Joyeux anniversaire mon chéri », lui souffla-t-elle. Maud recula légèrement, contre le mur. Elle aurait voulu disparaître ou se fondre dans la tapisserie. Tout le monde se pressa à sa rencontre pour l'embrasser et l'étreindre.

Une fois l'agitation diminuée, Diane s'avança timidement vers le premier ministre pour lui souhaiter personnellement un bon anniversaire. « Ni va pas, ni va pas » sifflait Maud entre ses dents. Lorsqu'il vit la Suisse, Justin Trudeau se figea. Un pli apparut entre ses yeux. Il balaya la salle des yeux. Il la cherchait. Elle recula un peu plus et rentra dans John qui se tenait derrière elle, en train de se servir un verre. Elle perdit l'équilibre, et John la retint à la taille. Il n'enleva pas sa main une fois la situation sous contrôle. « Tu veux un verre » lui proposa-t-il. Elle s'imagina que le premier ministre avait dû se rendre compte de sa présence, et comme elle sentait la main de John dans son dos, elle se demanda ce qu'il pouvait bien penser. Et pourquoi John ne la lâchait-il pas ? Elle bu distraitement une gorgée de champagne.

« On va souhaiter l'anniversaire de Justin ? ». Maud dégluti. Elle acquiesça à contre cœur. Elle n'avait pas le choix, elle allait être obligée d'y passer. Ils pivotèrent et, la tenant toujours par la taille, John la guida vers le maître de maison.

Effectivement, il l'avait remarqué. Justin Trudeau la dévisageait, interdit. « Joyeux anniversaire », dit-elle précipitamment. « Oui, joyeux anniversaire Justin, reprit l'américain, un grand sourire aux lèvres. Vous avez une chouette maison ! » L'intéressé le remercia par un sourire mais on pouvait sentir que son attitude restait en retrait. Il semblait tendu. Un invité interpella l'homme d'Etat.  John se pencha à l'oreille de la jeune femme et lui chuchota : « Tu peux me dire ce qu'il faisait dans ta chambre, l'autre soir ». Maud le regarda, alarmée, il resserra son étreinte un sourire espiègle étirait le coin de ses lèvres. Je suis revenu après le coup de fil, et j'ai reconnu sa voix ». La jeune femme senti ses pommettes s'empourprer. Elle avait très chaud, tout d'un coup. Elle lança un regard désorientée au premier ministre qui les examinait tout en parlant avec un homme d'un certain âge en costume gris. Son visage était insondable.

Maud se dégagea. « Attends, tu as écouté aux portes ? » chuchota-t-elle, énervée. « Non, j'ai juste entendu qu'il était là, je suis repartis après », se défendit-il. Les muscles de la jeune femme se détendirent légèrement.

« Oui, il est venu me donner un paquet de cigarette parce qu'il m'avait fumé toutes mes clopes ». Elle le tira par le bras pour qu'ils s'éloignent du chef d'Etat. Maud voulait s'en aller, c'était un véritable supplice que d'être ici. Ils rejoignirent Diane qui discutait avec Claire. La jeune femme suffoquait, et elle avait la sensation de rendre le premier ministre mal à l'aise.

« Je suis désolée, je ne me sens pas bien, je crois que je ferais vraiment mieux de rentrer ». Annonça-t-elle après quelques minutes. Claire la regarda, la mine inquiète.

« C'est vrai, tu es toute rouge... C'est dommage, mais ne t'inquiète pas, Justin comprendra. Attends je te commande un taxi ».

« Oui, il comprendra », pensa Maud.

Elle prit congé et s'éclipsa discrètement. En atteignant le couloir d'entrée, elle senti le regard de Justin Trudeau sur elle, mais ne le confronta pas. Elle allait fermer la porte du couloir derrière elle quand quelque chose bloqua. John s'insinua dans le corridor, sur ses pas et claqua la porte.

« Qu'est-ce que tu fais ? » lui demanda-t-elle, légèrement agacée.

« Je vais pas te laisser attendre seule le taxi ». Il s'était rapproché d'elle. Un peu trop d'ailleurs. Elle se trouva bloquée entre un meuble et un miroir en pied. John plaça ses mains sur le mur de chaque côté du visage de la jeune française.

« Et, qu'est-ce que tu fais », lui intima-t-elle, en posant ses mains sur son torse, pour l'empêcher de s'approcher plus. Mais son corps athlétique et nerveux possédait une force qu'elle seule était incapable de contrer. Il ne répondit pas, lui sourit et pencha sa tête vers elle.

« Non ! »

« Écartes toi, John ». Ce dernier, surprit, recula d'un pas pour faire face à l'imposante silhouette du premier ministre. Le visage dur, il semblait furieux.


Ahaha, vous pensez quoi de John maintenant?

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant