Saine et sauve

781 36 6
                                    

                  

Lorsqu'elle se réveilla, il faisait jour. Elle se tourna sur le dos et passant sa main sur son visage, elle s'aperçut qu'elle était en sang. L'avalanche des évènements de la nuit s'abattit sur elle. Elle se leva brusquement et étouffa un cri. Sa jambe la laçait affreusement. La jeune femme constata l'étendue des dégâts. Sa robe n'était plus qu'un chiffon sans formes, tâchée de sang et de terre. On avait posé sur sa jambe une compresse qui avait finie par sécher avec le sang. Elle inspecta le reste de son corps. Ses bras parsemés d'égratignures ne semblaient rien avoir de grave.

« Il y a quelqu'un? » lança-t-elle, craintivement. Elle se trouvait dans une petite chambre aux murs de chaux et au sol en terre cuite. L'unique fenêtre de la pièce laissait passer quelques filets d'air. Il y faisait une chaleur insupportable.

La porte s'ouvrit sur une femme d'une quarantaine d'année à la peau sombre et aux cheveux d'ébène. « Justin Trudeau ». Maud sentit son cœur se serrer. Elle devait savoir l'heure qu'il était et si les autorités avaient été averties. La femme la contemplait, dans l'attente qu'elle s'exprime.

« Bonjour... Bafouilla-t-elle. Quelle heure est-il ? »

« Il est 4 heure de l'après-midi », répondit la femme dans un anglais presque parfait. Le premier ministre avait déjà dû atterrir à New-Delhi.

« Où suis-je ? Est-ce que l'attaque est terminée ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » Demanda-t-elle en redoutant les réponses. L'indienne s'approcha doucement de la jeune Française et s'assit sur le lit à côté d'elle.

« L'attaque est finie, oui. Les terroristes ont majoritairement été éliminés. Vous êtes en sécurité ici, je ne voulais pas vous réveiller, vous sembliez si affaiblie. C'est le chaos dans la capitale. Ils ont fait exploser une partie de l'ambassade, tôt ce matin. Les secours cherchent les victimes ». Le ventre de la jeune femme se souleva. « Pourvu que Claire s'en soit sortie... ».

« Vous n'avez pas prévenu les autorités que vous m'aviez trouvé? ».

« Non ». Maud pensa à son portable déchargé. Elle se précipita sur son sac. Mais pas de portable en vue. « Oh non, pensa-t-elle. J'ai dû le laisser tomber à un moment donné... ». L'indienne, la voyant s'activer demanda :

« Vous voulez que l'on téléphone à la police ? Je peux joindre un ami qui y travaille ». La jeune femme opina de la tête. Elle ne connaissait strictement personne ici, à part Claire... Et les autorités locales avaient dues être misent au courant par le général. Elle observa son hôte composer le numéro et parler à sa connaissance. Son visage s'éclaira et elle jeta un coup d'œil à son invitée en hochant de la tête. Elle raccrocha et se tourna vers Maud.

« Il arrive vous chercher, il vous déposera au commissariat ». La française sentie la pression de ses épaules et de sa nuque se relâcher quelque peu.

En attendant, la femme lui servit un thé, qu'elle bu en se brûlant la langue. L'Indienne lui exposa les informations qu'elle avait en sa possession concernant l'attentat.

Une voiture klaxonna. Maud remercia chaleureusement son hôte en la serrant dans ses bras. Récupéra son sac et sortie rejoindre les policiers.

« Vous êtes la Française qui s'est échappée de l'ambassade, cette nuit ? ».

« Oui »

« Un avis de recherche est lancé à votre nom, je vais vous amener à mon chef ». Ils montèrent dans la voiture.

« Mademoiselle, vous avez eu beaucoup de chance » lui répétait l'homme durant le trajet jusqu'au commissariat. Elle en avait conscience, mais même lui ne pu pas la renseigner sur les victimes de cette nuit. Il se gara devant un immense bâtiment blanc plutôt luxueux, où se massaient de nombreuses têtes vêtues de casquettes noires. Elle aperçut un imposant van noir aux vitres teintées garé, sur le côté. Alors qu'il la guidait dans les couloirs, il lui intima :

« C'est ici ». L'homme toqua à une majestueuse porte en bois sculptée où il était inscrit « commissaire en chef ».  Une grosse voix résonna et du lui intimer d'entrer car il actionna la poigné.

La première chose que vit Maud, furent  les yeux rouges de Justin Trudeau. Il portait une chemise blanche mal repassée. Sa chevelure ébouriffée et les cernes sous ses yeux trahissaient la nuit banche qu'il venait de passer. Il se tenait le visage entre les mains, éreinté.

Lorsqu'il l'a vit, il se redressa brusquement plaçant une main sur le dossier de sa chaise, prêt à bondir. Son geste trahit son envie de se précipiter vers la jeune femme. Un mélange de soulagement et de tendresse remplirent ses yeux. Il se leva en essayant de se contrôler et avança vers elle, les yeux brillants, bouleversé.

« Maud. Lâcha-t-il dans un souffle, on a eu si peur... je me suis imaginé le pire". Il examina son visage, anxieux en découvrant les égratignures qui le marquaient et l'enlaça avec ardeur pendant quelques instants puis, se dégagea délicatement. Mais Maud lu dans ses yeux qu'il aurait aimé qu'ils ne soient que tous les deux.


N'hésitez pas à me donner vos avis :)

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant