Attaque de l'ambassade

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Une équipe de policiers locaux mêlée aux gardes du corps des ambassadeurs commandèrent sévèrement à la trentaine d'invités de les suivre. Ce fut le chaos. Les chaises basculèrent, les verres se répandirent sur la table, des assiettes s'écrasèrent sur le sol. L'assistance se rua vers les forces de l'ordre en laissant échapper des gémissements et des cris apeurés. Tous se dirigèrent vers le sous sol où un abri antiatomique avait été conçut dans les années 70. En les voyant tous descendre, Maud s'arrêta net. Etait-ce la meilleure solution ? Si tout le monde était coincé dans ce seul et même espace, il serait alors facile aux gens qui étaient dehors de... Un projectile explosa près du mur derrière lequel Maud se trouvait. La fenêtre éclata et des bris de verres blessèrent la jeune femme sur son côté droit. La force de l'explosion la projeta au sol. Elle ouvrit péniblement les yeux. La fumée et la poussière l'enveloppaient. Prenant appui sur ses avant-bras, elle se rendit compte, à travers la pénombre,  qu'elle se trouvait en bas d'escaliers. Il n'y avait plus de traces des autres. Tout le monde avait déguerpis dans l'abri souterrain. Des voix s'élevèrent, de l'autre côté du mur, derrière la fenêtre en lambeaux. Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour. Elle se leva brusquement et monta les escaliers en courant.

Elle déboula sur un large couloir orné de lustres luxueux auxquels étaient accrochés de multiples perles. Au bout de son champ de vision, elle pu voir que le corridor se séparait en deux. Elle se rua vers la partie gauche en manquant se prendre les jambes dans un lourd tapis aux couleurs défraîchies. Le bruit incessant des pétarades ne la quittait pas.
Elle choisit stratégiquement la porte du milieu, s'y engouffra et ferma délicatement la porte derrière elle, puis fit volte face, le souffle court. Elle avait atterrit dans une grande chambre. La jeune femme, affolée, chercha où elle pouvait se cacher. Elle se dirigea vers la salle de bain, puis, se ravisa et considéra le balcon. Il faisait nuit noire et celui-ci n'était pas éclairé. C'était un bon point. Elle inspecta l'extérieur. Il donnait sur l'arrière de l'ambassade, et faisait face à ce qui lui semblait être un champ de blé. Les tiges étaient hautes à cette époque de l'année. Elle sortie à l'air libre et feignit de refermer la porte fenêtre derrière elle. La surface n'était pas très large, mais elle pu se décaler contre le mur de sorte à ce qu'elle ne soit pas visible de l'intérieur. Elle s'agenouilla derrière une petite table en bois aux pieds épais.

La jeune femme tendit l'oreille. Rien. Des cris. Sa peau se hérissa. Elle resserra son châle autour de ses épaules. Qu'est-ce qu'il lui avait pris de s'arrêter ? Elle pesta contre elle-même. Elle n'avait surtout aucune idée de ce qu'il était en train de se passer. Du côté où elle se trouvait, elle ne perçut pas d'activité ou de mouvement. Elle tendit le coup pour essayer d'apercevoir quelque chose. Rien. Mais elle discernait toujours les détonations. Des sirènes de police se mirent à hurler au loin. « C'est bon signe » se dit-elle.
Son cœur allait exploser. Tout s'était fait si précipitamment, ils n'avaient même pas su pourquoi ils s'étaient mis à courir. Elle pensa à Claire. Pourvu qu'elle aille bien, que personne ne soit touché. Maud se rappela ce que l'ambassadeur avait dit, l'autre jour. Sur les risques accrus d'attentats en ambassade Française. Et ils étaient en Inde... Les attentats terroristes n'étaient pas rare ici. Des nombreuses cellules terroristes éclosaient un peu partout, chaque jour, comme des champignons vénéneux.

« Putain » souffla-t-elle, malgré elle. Elle venait de se rendre compte qu'elle portait son sac en bandoulière où se trouvait... Son portable.

Elle le sorti hâtivement de sa pochette. 50 % de batterie restante. Elle tapa machinalement sur google « actualité New Delhi ». Mais elle ne trouva rien correspondant à l'événement qui était en train de se dérouler. Elle repensa alors au concert lors de la journée de la femme. Elle était en vie, heureuse, entourée de ses amis, elle s'amusait. Elle n'aurait jamais pensé se retrouver dans cette situation un jour... Elle se remémora sa famille, ses amis en France, son stage au Canada. Le Canada. Et Justin Trudeau. L'estomac de Maud se contracta. Justin Trudeau ! Ses mains tremblaient autour de son téléphone, elle dû se concentrer pour taper son nom dans son répertoire. Elle vérifia que personne ne venait, et porta l'appareil à son oreille, frissonnant.

« Allo ». Sa voix lui fit l'effet d'un phare dans la tempête.

Tome 1. Un stage avec Justin TrudeauWhere stories live. Discover now