Chapitre 2

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En ouvrant les yeux ce matin mon premier réflexe a été de chercher Adam dans la pénombre pour m'assurer qu'il était bien là. Le cerveau nous joue parfois des tours, et j'ai l'espace d'un instant cru que toute cette histoire n'était qu'un mauvais rêve. Deux choses me font comprendre que je suis bien dans la vie réelle : la nouvelle décoration de la chambre et la présence d'Adam qui dormait normalement dans sa chambre depuis quelques temps déja. Hier soir nous n'avions pas totalement fermé les volets donc j'arrive à distinguer les formes et objets de la pièce. Beaucoup sont manquants depuis l'intervention de la police et le retrait de la caméra planquée par notre voisine timbrée. Je ne sais pas si j'arriverai à retrouver la paix dans cette maison et dans cette chambre. Pour le moment en tout cas, c'est compliqué.

Jamie, déjà réveillé, me murmure un doux bonjour et pose sa main sur mon flanc droit. Nous restons quelques instants silencieux à observer notre fils qui semble enfin apaisé. Même si j'aimerai que nos mésaventures soient derrière nous il n'en est rien et nous allons encore devoir travailler avec la police pour avancer sur l'enquête. Il est prévu qu'Anders passe avec une équipe réduite pour ranger le matériel et libérer notre salon vers 10h. Nous en profiterons pour échanger sur les éventuels éléments nouveaux qui je l'espère permettront de clôturer ce chapitre de notre vie. Ensuite il faudra reprendre le cour normal des choses et je crois que c'est ce qui me fait le plus peur.

- Il est quelle heure ? je demande à Jamie.

- Un peu plus de 6h. Tu peux te rendormir, souffle t'il dans ma nuque.

Je me tourne vers lui pour lui parler de face.

- Tu as dormi ?

- Un peu. Et toi?

- Oui ça va, j'ai pu me reposer. Je suis étonnée qu'Adam n'ai pas plus pleuré que ça.

En vérité, j'ai alterné des périodes d'éveil ou plutôt de surveillance avec des périodes de sommeil un temps soi peu agitées. Rien d'étonnant, et je ne m'attends pas à réussir à dormir 8h d'affilée avant un long moment. Le point positif de cette première nuit réside dans le fait qu'Adam ne nous a réveillé que 2 fois et sur de courtes périodes. Il se rendormait presque aussitôt.

- Il se sent en sécurité désormais, me réponds t'il.

Se sentir en sécurité et l'être sont deux choses bien distinctes. Je m'avance vers mon compagnon pour embrasser doucement ses lèvres, peut-être parce que moi aussi j'ai besoin de me sentir en sécurité. Je ne connais rien de plus rassurant que des bras réconfortants. Jamie me serre contre lui et nos peaux nues et chaudes se frottent sous les draps. Cela peut paraître inapproprié compte-tenu de la situation mais je ressens une vague de chaleur et d'envie me parcourir tout le corps. Une sorte de sensation de lâcher-prise, de soulagement. Jamie remarque ma contraction et commence à me caresser les omoplates, le bas du dos, puis les fesses.

- Tu veux ? me demande t'il, presque surpris de mon désir matinal inattendu.

- C'est mal ?

- Non.

Et il m'embrasse, tendrement, puis plus vigoureusement. Il remonte le drap sur nous et descend dessous pour continuer à caresser mon ventre tendu et excité. Je me dis que nous ne devrions pas faire ça, avec Adam à côté, et puis je réalise que mon esprit et mon corps ont tout simplement besoin de ce que la vie offre de plus naturel : faire l'amour. Vivre profondément l'instant, avoir du plaisir, pour passer à autre chose, pour vider son esprit, pour oublier quelques instants les souffrances endurées. Oui, je crois que tout ce dont j'ai besoin en ce moment, c'est de jouir. Jouir d'être en vie, que ma famille et mon fils soient avec moi, et que nous ayons la chance de passer à nouveau du temps ensemble. Alors ce cadeau, il faut le savourer.

Jamie est tendre dans ses gestes, des baisers doux et attentionnés alors qu'en fait je bouillonne. En fait, j'ai envie d'exploser. De crier, relâcher toute cette pression que j'ai accumulé et que mon corps contient pour m'obliger à sauver la face. Mais merde, putain ! J'ai cru tout perdre, j'ai cru mourir mille fois. Je ne veux plus attendre une seule seconde de vivre à fond.

- Lèche moi, je lui dis autoritairement.

Il relève la tête par dessous le drap et me fixe avec des yeux étonné. Alors je me répète.

- Lèche moi, et baise moi ensuite. C'est un ordre.

Il marque un temps d'arrêt, d'abord circonspect que j'exige cela de lui, puis s'exécute. Parfois, quand les choses vont mal et qu'on est perdu dans ses pensées il est bon d'avoir quelqu'un qui nous dit quoi faire. Avoir une to-do-list, des consignes, des objectifs. C'est comme ça qu'on tient le coup. Donc je décide que Jamie a assez cogité et que maintenant il faut qu'il agisse, ça ne pourra lui faire que du bien.

Il descend entre mes jambes et commence à caresser mes lèvres avec les siennes, puis avec sa langue. D'abord doucement, de haut en bas, puis plus vigoureusement. Je susurre un "plus fort" et il appuie sa langue contre l'entrée de ma vulve. Je gémis et cette sensation délicieuse me fait effectivement décoller au plafond. Il décide d'accompagner sa bouche en me doigtant et je me laisse totalement aller. Au bout de quelques instants, je saisis son oreiller pour me l'enfoncer sur la tête puis jouis dans un bruit étouffé. L'orgasme de la délivrance. A peine est il remonté du bas du matelas que je le plaque à son tour contre le lit et l'enfourche pour me mettre au dessus de lui. Je m'empale sans lui laisser le choix et me met à bouger les hanches avec frénésie. Il se laisse faire, me cramponne les fesses, et nous jouissons en rythme quelques minutes. Je termine mon assaut en m'allongeant sur lui et en l'embrassant pour atténuer le bruit de nos râles.

- Maintenant je suis prête pour affronter la journée.

Jamie 2 :(les aventures d'Inès et Jamie)Where stories live. Discover now