Mon mariage à tout prix

15.

Je les voyais s'éloigner depuis le balcon de la cafétéria, m'imaginant déjà en leurs compagnie entrain de tenir la main de mon épouse et portant ma fille d'un bras.

Moi : ( les observe ) tu me reviendras Linguère inchallah peu importe les obstacles. Nous serons enfin heureux avec nos enfants et fou amoureux comme on devait toujours l'être depuis notre rencontre.

Je regrette amèrement, mais c'est à travers nos erreurs qu'on grandit en sagesse pour devenir une meilleure version de soi même. Je déteste tellement le Bachir d'avant rempli de rancœurs faisant souffrir sa bien aimée au quotidien pour soulager une douleur enfouie depuis des années dont elle a été une partie responsable.

Avec le temps et les circonstances j'ai compris que tout ça était aussi de ma faute. On ne force rien dans la vie, Dieu sait parfaitement mieux ce qui est bien pour nous. Mais en tant qu'être humain on a tendance à soit nourrir son égo ou céder à ses passions au détriment de la raison. Par contre ça m'était destiné enfin de compte, mes choix m'ont conduit vers une situation où je dois me démerder pour tout arranger.

Il n'est jamais trop tard pour bien faire les choses.

Linguère est un miracle dans ma vie et je ne me vois pas la mener sans elle, on a une magnifique fille ensemble et on s'aime éperdument. Seul le diable m'a induit en erreur mais on s'était donné une seconde chance de vivre cet amour.

Désormais j'apprends à me pardonner moi même et être en paix avec mon passé. Je veux me sentir en paix avec mon entourage et gagner le cœur de ma belle mère. Plus aucune haine en moi, peu importe ce qui a pu se passer entre la famille Sylla et nous il y'a des années de cela. J'avais l'habitude de me rendre en secret à Dakar pour visiter la tombe de mon défunt beau père. Ses mots venaient me hanter tous les jours depuis l'accident de Linguère. J'ai été aveuglé par la haine au point de ne pas voir ce que je faisais et le mal que j'infligeais aux autres. Il était mourant et moi j'ai préféré ignorer cela, en y repensant j'ai juste envie de vendre mon âme au diable pour remonter le temps.

Moi : ( souffle ) t'inquiètes Bach, rattrape toi rek. Je me dis à moi même alors que ma petite famille s'éloignait dans la petite ruelle.

Je quitte l'endroit pour me rendre dans mon nouvel espace de travail, cela fait plus d'une année que je n'ai pas été actif. Même si le but est de récupérer mon épouse, je trouve cette aventure assez excitante.

L'art m'a presque sauvé à une époque où ma vie partait en couille, maman n'était plus là et je me trouvais dans un pays étranger loin de ma famille en plus dernière les barreaux. Je suis passionné, et surtout au service de ma femme je donnerai le meilleur de moi même pour ne pas la décevoir.

J'emprunte le couloir qui menait vers mon atelier après avoir prit l'ascenseur avec un gobelet de café à la main, ensuite rentre dans la pièce... C'est vraiment cool ici ! Il y'a tout ce qu'il faut pour me faciliter la tâche, Linguère sera fière de moi c'est sûre.

Un papier est posé sur le plan de travail, je le récupère et vois qu'il s'agit d'un contrat écrit en français. Après avoir prit le temps de tout lire je signe aussitôt, la durée est de six mois minimum.

Moi : hum chère épouse, six mois c'est peu pour un projet d'une telle ampleur. Mais bon...on est aux États-Unis et les travaux s'achèvent très vite avec les matériels qu'ils ont.

Je ne suis pas trop habitué à travailler en costume cravate, d'ailleurs en tant qu'artiste c'est insensé. Alors j'ôte aussitôt ma veste ainsi que mon chemisier pour passer à l'attaque même si on ne m'a encore assigné aucune tâche. Mais disons que... c'est juste pour tester et voir si j'ai encore la main. Toute façon ma mission est d'imaginer une belle structure pour que ma femme puisse la réaliser.