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J'arrive à Dakar dans les environs de quatorze heures, bébé Anne s'est un peu calmé en chemin, pour l'instant elle dort. J'ignore comment la nourrir, et me suis sentie coupable durant tout le trajet, sa mère n'était pas là en plus je ne veux pas penser à la soirée d'hier pour le moment. Je passe à mon appartement pour y déposer la petite afin que sa tante s'occupe d'elle le temps que je réfléchisse comment assimiler tout ça et trouver une solution. Mon téléphone n'a pas arrêté de sonner, j'ai fini par l'éteindre afin qu'on me fiche la paix.

Je toque à la porte tenant bébé Anne contre moi, et la berce patientent sagement que Katy ouvre. Au bout de quelques minutes elle n'est toujours pas là alors je me défoule sur la sonnette. La porte s'ouvre finalement et mademoiselle "Je fais la grâce matinée" se présente en nuisette les cheveux en pétard puis baille comme un animal se grattant la cuisse.

* Bachir ?

* laisse moi entrer !

Je la pousse légèrement pour me frayer un chemin puis rentre, sa voix endormie faisait presque peur et au réveil elle ressemble à une sorcière.

* c'est quoi ce truc ?

* un bébé, c'est un être humain doter de quatre membres comme toi et moi !

* et c'est le bébé de qui ?

* il s'agit de ta nièce, je passerai ce soir avec des couches ! Prends ça pour lui payer du lait et un biberon à la pharmacie, n'oublie pas de te renseigner avant de lui donner n'importe quoi !

* t'es sérieux là mec ? J'ai pas la tronche d'une babysitteur moi, c'est quoi ce désordre Bachir ! Et où est sa mère ?

* la petite dort, alors ferme la !

Je me dirige vers la sortie alors qu'elle est derrière moi entrain de péter un câble.

* mais tu vascomme ça Bachir ? Tu ne peux pas me laiss....

Je lui claque la porte à la gueule et m'éclipse sans tarder, elle ne sait pas qu'en ce moment je me livre à une lutte avec moi même et fais mon possible pour oublier ce qui s'est passé hier soir. Je m'imagine pas mal de scènes pour distraire mon esprit que ça soit les derniers matchs que j'ai regardé ou mes cours en architecture juste pour "oublier".

Je serre le volant tout en essayant de retenir mes larmes sur le point de couler, et contracte mes mâchoires très fort tout en faisant des exercices de respiration. J'arrive enfin chez moi, arpente le salon et dévale les escaliers ignorant les appels de Sala. Je m'enferme dans ma chambre à clé puis me réfugie dans la salle de bain avant de déclencher le jet d'eau. Mes habits trempés sont le cadet de mes soucis, je veux juste que cette sensation arrive à me détendre.

*************

J'ignore si je suis resté sous la douche durant des minutes, heures ou même jours. J'entends rien d'autre à part le bruit de l'eau qui coule, ensuite niche ma tête contre mes genoux puis serre fort mes bras autour de mes jambes.

Tu es un monstre !

Je me concentre sur le bruit, je ne veux rien entendre d'autre à part ça ! Soudain la porte s'ouvre et laisse voir ma femme. Celle-ci me dévisage sans aucune émotion sur le visage.

* comme tu ne répondais pas je suis allée chercher le double des clés ! Bref, ton père est au salon il demande à te voir.

Mon mariage à tout prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant