Mon mariage à tout prix

60.

Sénégal-Dakar

Chimère se sentait gênée par la présence de ses proches, incapable de leur expliquer la situation.

Katy Sylla Ndour : ( ton froid ) il est où ton homme ? C'est lui qui t'a mise dans cet état ? Que s'est-il passé ? Toi qui croyais la plus parfaite parmi nous trois...qu'est-ce qui t'a échappée ?

Chérif Ndour : ( ton menaçant ) que t'arrive t-il Katy, ne vois tu pas que ta sœur souffre !?

Katy Sylla Ndour : ( roule des yeux ) elle est juste pathétique. Toute façon elle a toujours permis à son mari la liberté de la traiter comme un chiffon, ce n'est pas pour rien que paa bi dieppi wone ko.

Mame Bousso : ( triste ) Katy ioe tamit, arrêtes s'il te plait, n'augmente pas sa souffrance tu dois plutôt la soutenir.

Chimère avait le dos tourné et ne pouvait affronter leurs regards, elle était désormais persuadée qu'ils étaient au courant de l'affaire. Elle qui disait s'en foutre de l'opinion des gens se retrouve peinée et gênée.

Chimère Sylla : ( ton faible ) merci d'être venu, je vais très bien par la grâce de Dieu. Maintenant j'aimerai rester seul, pouvez-vous m'accorder celà s'il vous plaît ?

Katy Sylla Ndour : quand t'auras fini de pleurer pour un moins que rien, tu me fais signe car maman m'a chargée la responsabilité de t'aider à la rejoindre aux États-Unis.

Chimère Sylla : je vais t'appeler.

Katy Sylla Ndour : ( récupère la main de son mari puis le tire ) on s'en va.

Dès qu'ils quittent la pièce Mame Bousso se rapproche d'elle afin de découvrir son visage.

Mame Bousso : Chimère, regardes dans quel état tu t'es mise ? Lii baaxoul ci sa eumb bi, ceci n'est pas bon pour toi.

Chimère Sylla : ( lève ses yeux enflés vers elle surprise ) com...comment sais tu ma tante que je suis enceinte ?

Mame Bousso : je le sais c'est tout. Racontes moi ce qui s'est passé, ton mari t'a battue ?

Elle écarquille les yeux de stupeur, jamais Edu ne serait capable de lever la main sur elle. Cependant elle réalisa qu'en fin de compte ils n'en savaient pas plus sur ce qui s'est passé exactement et ne faisaient que des suppositions.

Chimère Sylla : non ma tante, je ne l'aurai jamais permis et Edu n'est un pas un lâche pour en arriver là.

Mame Bousso : alors dis moi ce qu'il y'a ? Considère moi comme ta mère étant donné qu'Oumy se trouve loin pour te consoler.

Chimère Sylla : je n'ai pas envie de me confier.

Mame Bousso : sais tu combien de femmes souffrent dans leurs ménages et n'ont pas la chance que tu as de partager ta peine avec tes proches qui sont là pour t'écouter et te soulager ?

Chimère Sylla : je sais, je suis tellement chanceuse...

Elle était désorientée et avait un lourd poids sur ses épaules. Elle ne devait pas se laisser allé car d'autres femmes qui sont dans une situation plus pire arrivent à surmonter leurs peines sans argent, biens ni proches.

Mame Bousso : je ne le dis pas aussi pour minimiser ta souffrance en la comparant aux autres. C'est pour que tu saches Chimère que tu as des gens qui sont là pour toi.

Chimère Sylla : ( craque et pleure une nouvelle fois ) j'ai...j'ai comme l'impression que tout m'échappe, ce que vient de dire à l'instant ma sœur jumelle.

Mame Bousso : ( tire une chaise et s'assoit près d'elle ) n'écoutes pas ta sœur, elle m'a lair d'une personne victime des épreuves de la vie qui l'ont rendue amère et insensible.