Prologue

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Tout à commencé par une insulte.

Qui aurait pu imaginer qu'une simple insulte puisse déboucher sur une persécution quotidienne?

Je ne l'avais pas fait.

Ma mère était une femme si belle et si douce. Sa pureté rivalisait avec celle d'un ange, mais elle avait été entaché par un diable.

Ce diable, c'était l'homme qui lui avait juré amour et fidélité sur l'autel face au seigneur et à l'assemblée réunis ce jour là. Mon père.

Un père, une mère, un enfant, une famille, un foyer. Tout cela avait été brisé par une simple insulte.

D'une insulte, se fut une bousculade.

Cette dernière avait réelement marquée le début du règne de la terreur dans notre famille. Au début, on se dit que c'était sur le coup de la colère.

"Non, il ne recommencera pas, il m'aime."

C'est ce que ma mère a pensé elle aussi, mais cette pensée fut vaine.

Au final, on essai seulement de se convaincre soit même que la personne que nous aimons est toujours là, cachée quelque part, enfouie sous toutes ces couches de violence.

Lorsque les premiers bleus ont commencé à immaculer sa peau, ma mère les a caché à ses amis et sa famille. Elle venait s'accroupir en face de moi, un sourire décorant son beau visage, et me disait de ne rien dire, que papa était un homme bon et qu'il nous aimait de tout cœur mais, qu'il avait des problèmes personnels ces dernier temps.

Pourquoi devoir garder le silence si ce qu'il lui faisait n'était pas mal ? En parler n'aurait-il pas pu l'aider à résoudre ses soit disant problèmes ? D'après ma mère, ça n'aurait rien pu faire.

Au fil du temps, les choses ne se sont pas améliorées. Mon père a perdu son travail, ce n'était pas très étonnant compte tenu du fait qu'il buvait comme un trou. Ça l'aidait à se détendre, c'est que me disait ma mère.

J'ai longtemps cru en ses paroles. Je vouais une confiance totale en ma mère. Elle m'avait mise au monde, jamais elle ne me blesserait ou n'oserait me mentir, c'était ma mère après tout.

Cette fois-ci, ce fut à mon tour d'espérer que la mère gentille et aimante que j'avais connue soit toujours là.

Battu, rabaissée, humiliée et insultée. Personne n'ayant vécu une de ces choses ne pourrait rester sain d'esprit. C'était en tout point impossible. On pouvait le cacher, le couvrir ou le taire, mais jamais s'en défaire. Ce genre de traitement restait ancré dans nos âmes. Ce fut également le cas pour ma mère qui l'avait vécu quotidiennement et continuait de le faire. Tout le monde avait une limite, la sienne avait été dépassée depuis bien longtemps.

Comme la plupart des enfants, j'avais hérité de traits appartenant à mes deux parents. Ceux que ma mère haïssait le plus chez moi, c'était ceux de mon père. Ce n'était pas étonnant.

La douceur et l'amour que me portait ma mère ont peu à peu disparu. Sur le coup, je ne lui en ai pas voulu, j'était triste, je pleurais comme l'enfant innocente que j'étais. Pendant un moment, j'ai cherché ma mère, celle qui me chérissait, pas celle qu'elle était devenue. Je ne l'ai pas retrouvée, il était trop tard pour ça, elle était partie depuis bien longtemps.

De mon jeune âge, je n'ai rien pu faire de plus que d'être spectatrice de la destruction de mon foyer familial. Je ne comprenais pas la raison de tous les cris qui résonnaient chaque soir sous nôtre toit. Je ne comprenais pas non plus pourquoi mon père, l'homme qui était censé veiller sur nous, meurtrissait la peau de ma mère.

Qui sait ? Peut-être qu'un jour, ça changerai. À cette époque, j'avais encore de l'espoir.

Be my girl. TrWhere stories live. Discover now