Chapitre 17: Shining 💙

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Pdv Wille

Il prend une grande inspiration puis expire pendant de longues minutes.

Craignant qu'il ne se soit rendormis. Quand tout à coup il me tourne le dos. La gorge nouée.

- Je suis désolé. Je peux pas pour l'instant.

Je comprends tout à fait. Tout ça doit remuer beaucoup de choses en lui. Se remémorer tous ses clients. Toutes les raisons qui l'ont poussé à faire ce métier. J'embrasse ses boucles avant de m'habiller pour sortir. Le laissant réfléchir et respirer. Visiblement il en a besoin. Je lui jette un dernier coup d'œil.

- Vous allez où ?

Le passage au vous me fait particulièrement mal. Pourtant je ne relève pas. Il est beaucoup trop sensible actuellement.

- Vous n'avez pas le droit de sortir sans moi ou un autre garde.

- Je me promènerai dans les couloirs en espérant ne pas me retrouver dans Shining. Sinon j'irais chercher Oscar.

Un sourire nait sur ses lèvres. Sortant son bras de sous la couette. Me tendant sa main.

- Je voulais pas te blesser ni te faire fuir. Reviens.

- Tout va bien. Je pensais que tu voulais être seul. C'est tout.

- Merci. Merci de me comprendre aussi bien. La, tout de suite, je sais au plus profond de moi qu'il ne faut pas que je sois seul. Tout ce dont j'ai besoin c'est d'un flingue ou d'un câlin.

À la fin de ses sombres paroles, je me précipite à genoux devant lui. Agrippant ses doigts de toutes mes forces.

- Simon. Ne dit pas ça. S'il te plait posant mon front sur sa main.

- Wille tu me fais mal.

- Tant mieux. Je veux que tu comprennes ce que je ressentirai si tu n'étais plus de ce monde. Ce n'est qu'une infime partie. Je desserre ma poigne.

- Je sais que ça paraît égoïste. Je ne suis personne pour décider pour toi. Si la vie est trop dure je ne pourrais t'en empêcher. Pourtant, promets- moi une chose s'il te plait. Bat toi pour toi ! Jamais pour les autres. Tu es le seul à savoir ce que tu peux endurer ou non.

Des perles salées coulent sur ses joues. Il soulève la couette sans un mot. Je comprends tout de suite le message. J'enlève mon pantalon puis me blotti contre lui.

Quelques minutes plus tard, ses pleurs ont cessé. Il semble apaisé.

- Wille je t'aime, tu sais. Autant la tu m'écrases...

Je m'allonge à ses côtés sur le dos. Il pose sa tête sur mon cœur. Mes doigts effleurent son dos. Ressentant les millions de frissons que ça lui procurait.

- Non. Je ne le savais pas.

- Quoi ? Oh ! ...... Réalisant ce qu'il vient de dire.

- Wille, tapotant mon torse du bout de ses doigts. Pour moi tu n'es pas personne. Tu es le seul qu'il me reste. Comme je t'ai dis dans ma lettre. La relation que j'ai avec mes parents n'est pas au beau fixe depuis qu'ils savent que j'étais escorte. Même si le choix final me revient, ton avis compte beaucoup pour moi. Tu es ma boussole. Mon ancre. Je sais que ça peut paraître beaucoup dis comme ça. On est ensemble officiellement que depuis quelques heures. Avec tout ce qui c'est déjà passé j'ai l'impression que ça fait déjà plusieurs semaines. Je me sens bien à tes côtés. Trop peut-être. Celui qui me maintient en vie depuis la mort de ma petite sœur

Après ses derniers mots, il se tait quelques minutes. Pendant lesquels je caresse ses cheveux cherchant à l'apaiser par mes petits moyens. Il se met en travers du lit. Sa tête toujours sur mon torse. Je dépose mes doigts sur son tatouage.

- Elle s'appelait Romy; elle avait trois ans quand elle est partie. Elle avait une malformation cardiaque. Les opérations coutaient chers et nos parents n'avaient plus les moyens. C'est pour ça. C'est pour elle que je suis devenu un escorte. Son animal préféré était le papillon. D'où mon tatouage. Papillon et trois pour son âge. Elle est morte il y 4 ans maintenant. Depuis je vivote. Je me suis renfermé sur moi-même. Perdants mes amis au fur et à mesure. Seuls Rosh et Ayoub sont restés à mes côtés. Toujours en tant qu'escorte j'ai fini par rencontrer Christian. Il m'a donné un "vrai" travail et un nouveau but à ma vie. C'est grâce à lui que je suis devenu ton garde du corps. Je me suis fait amis avec les autres gardes. On s'est vraiment rapprochés. Ensuite notre relation a commencé. Donc oui je suis heureux. Pourtant à chaque fois que je repense à Romy, plein de pensées sombres se bousculent dans ma tête.

Je pensais réellement ce que t'ai dis tout à l'heure. Je t'aime Wilhelm.

Je laisse planer un silence ne sachant quoi lui répondre.

Il comprend mon silence, jouant patiemment avec mes doigts. Qui caresse toujours son tatouage. Brisant le silence, Simon reprend.

- Je pensais aussi ce que je t'ai dis cette nuit là. Je sais plus si tu t'en rappelles.

Retrouvant la parole je lui répond doucement:

- Si votre pseudo dit vrai vous serez un bon prince. Vous êtes quelqu'un de gentil qui pense aux autres.

- Exactement. Je le pensais. Après je vous ai rencontré. J'ai découvert que vous n'étiez pas vraiment comme ça. Puis j'ai réellement appris à vous connaître... Vous voulez être bon pour votre peuple. J'avais raison.

- Merci. Merci beaucoup. Par contre, pourquoi es tu repassé au vous ?

- Je sais pas. Instinctivement. Je trouve ça plus officiel. Wille je le pense sincèrement. Tu vas devenir un grand prince.

- Merci mille fois. Tu sais toujours trouver les mots. Embrassant ses cheveux.

Un sourire rayonne sur son visage .

- Pour ce qui est de Romy. Paix à son âme. Peu importe l'heure du jour et de la nuit. Tu veux parler d'elle ou non. Tu veux juste une présence. Tu peux m'appeler à tout moment. Je serai toujours là pour toi. Surtout quand je suis à tes côtés. Si tu ne te sens pas bien fais moi un signe ou dis moi un mot spécifique je comprendrai que tu veux t'éloigner. Comme tu fais avec moi quand je sens qu'une crise de panique est en train de monter. Pour la dernière chose.... je... Je suis désolé. Je peux pas.

Il dépose délicatement ses lèvres sur ma joue.

- Calme toi Wille, mon amour. On est encore qu'au début de notre relation. Si tu ne te sens pas prêt c'est pas grave. Moi j'avais ce besoin d'extérioriser. Ça brûlait au fond de moi. Tout ce que j'espère c'est ne pas t'avoir effrayé en te le disant aussi tôt.

- Toi aussi calme toi. Tout va bien. Je ne suis pas prêt à te le dire mais tu ne m'as absolument pas fait peur. Je peux même te dire que ce même feux brûlant brûle au fond de ma poitrine. Tu l'écoutes tous les soirs pour t'endormir.

Ses yeux se mettent à briller comme un ciel étoilé. Nous restons de longues minutes à nous regarder. Sans rien dire. Se transmettant tout notre amour dans ce regard.

- Je t'aime Wille.

- Moi aussi Simon

Tes lèvres ont toujours panser mes blessures. ( Young Royals )Where stories live. Discover now