Chapitre 75: 30 ans 💙

122 10 7
                                    

Pdv Wille


Le cœur lourd je me réveille. C'est l'anniversaire d'Érik, il aurait eu trente ans. Douloureusement, je récupère sa montre sur ma table de nuit à côté de la bague de Simon. J'enfile les deux avant de me rendre dans la chambre de mon frère. Ma mère me suit, elle veut me parler d'Erik, encore, sauf que je sais que ce n'est pas pour son anniversaire mais pour me faire des reproches car mon règne arrive bientôt. Je n'ai pas le droit d'être triste. Sans fioriture je réserve la porte derrière moi. Je lui ai dit l'autre jour, j'en ai fini avec elle. Étrangement elle n'insiste pas. Me retrouver ici me fait remonter beaucoup de souvenirs que j'avais enfouis pour essayer de moins souffrir. Mes yeux se posent sur des photos accrochées à son miroir. Tout est resté en l'état depuis sa mort. Quelques minutes plus tard, des frappements se font entendre.

- Wilhelm, j'aimerais te parler quand tu auras le temps.

Papa. J'attends ses pas repartir, foulant le tapis.

- Attends. Ouvrant la porte. Tu veux entrer ?

- Je ne veux pas te déranger.

- J'ai besoin de toi papa.

Nous nous asseyons tous les deux sur le lit de mon frère. Mes doigts triturent la montre qu'Érik m'a légué quand les yeux noirs de mon père se posent la bague de Simon.

- Je pense que toi et moi il est temps qu'on discute Wilhelm.

- Ce n'est pas vraiment le bon moment...

- Au contraire, aujourd'hui est un jour spécial. Aujourd'hui plus que n'importe quel autre jour, tu te sens seul. Je suis là pour toi mon fils. Nous n'avons jamais réellement parlé de la mort d'Érik. De ta relation avec ta mère, de la royauté. Surtout de Simon. J'ai plus parlé avec lui qu'avec toi, mon propre fils. Je me rends compte maintenant et je m'en veux beaucoup. Il m'a demandé et avoué beaucoup de choses. Beaucoup de choses que j'aurais aimé apprendre de ta bouche.

- Je suis désolé.

- Tu n'as pas à t'en vouloir.

Mon regard miel plonge dans le sien. N'y voyons que de la pureté de la bienveillance je lui dévoile tout. Depuis Jules à Simon. Omettant bien sûr les questionnements ainsi que les moments intimes. Le manque de mon frère. Le manque d'une vraie mère. La demande en mariage de Simon, donc le futur mariage.

- J'ai donné ma bénédiction à Simon lorsqu'il m'a demandé. Je voulais te confirmer en te la donnant aussi.

- Merci beaucoup papa.

Je continue en parlant de sa future carrière musicale, ce qui l'amènera à me quitter. Le manque d'un père réellement présent dans le passé. Pour couronner le tout ma nouvelle fonction de roi à la rentrée. Mes larmes coulent sans s'arrêter sur mes joues.

- Pardon ? Me coupe-t-il les sourcils froncés. Tes nouvelles fonctions de roi ? Je croyais que tu ne le deviendrais pas avant tes vingt-cinq ans.

Sans mot, mon regard se perd dans le vide.

- Elle ne t'en a même pas parlé... Quelques jours après l'anniversaire de Simon, elle m'a demandé de venir la rejoindre dans son bureau. Le jubilé de ses cinquante ans est pour elle le moment parfait pour me passer le flambeau. Je ne lui ai plus jamais adressé la parole depuis ce jour.

- Je comprends mieux ton comportement. Tu es encore plus renfermé et triste depuis quelque temps, ça fait beaucoup pour une seule personne. N'oublie jamais que je suis là pour toi. Cela ne fait que confirmer ce que je pensais. Wilhem, je vais quitter ta mère. Elle n'ai clairement plus la femme que j'ai épousé. La femme que j'ai aimé. Tout cela va beaucoup trop loin. Mon annonce risque de faire grand bruit mais je te promets d'être toujours à tes côtés. Je serai le père que je n'ai jamais été. Je suis désolé. Surtout heureux que tu te confies à moi comme ça maintenant.

- Je t'aime papa. Le prenant dans mes bras.

- Moi aussi je t'aime mon fils. Répondant à mon étreinte.

- Tu veux venir avec moi au cimetière ?

Mon père acquiesce.

- J'appelle Olly pour qu'il nous accompagne.

Il nous y conduit puis nous attend à l'entrée. Pendant une vingtaine de minutes nous parlons à Érik tous les deux. Notre père lui annonce sa décision de se séparer de notre mère.

- Tu as besoin de lui parler seul à seul, je t'attends dans la voiture.

- Merci papa. Erik... mes pleurs remonte pour la énième fois aujourd'hui. Je craque psychologiquement. Mère qui n'en fait toujours qu'à sa tête au point de me forcer à devenir roi aussi jeune. Elle en a totalement conscience, elle pourra continuer à tirer les ficelles dans l'ombre le temps que je gère. Pourquoi est t'elle comme ça ? Pendant des années je me suis dis que j'exagérais, elle était dure mais c'était pour mon bien. Pourtant j'ai commencé à en discuter avec toi et j'ai compris que ce n'était pas normal. Elle a même réussi à faire fuir papa. Tu te rends compte ? C'est beaucoup trop pour moi. Devenir roi, le divorce puis perdre Simon.

Je lui déballe toute la discussion qu'on a eu avec Simon. Ce qu'on va devenir. Cet été qui marquera la fin. Le temps qu'on passera ensemble s'etiolera. Nous allons passer de nous voir à H24 quand c'était sa semaine quand il travaillait encore pour moi, ou passer le moindre moment libre ensemble après Noël. À ne plus se voir du tout. Je n'en aurai pas la force. Je ne pourrai plus le quitter. Nous nous retrouverons au moment venu. Ce n'est pas un adieu. Bref, joyeux anniversaire grand frère. Je t'aime. Passe le bonjour à Romy.

Romy... Mon cœur se sert lorsque je me dirige vers sa tombe. Elle est tellement reconnaissable. C'est la seule rose parmis celles grise ou noir. Une vraie tombe de petite princesse. Trop petite malheureusement...

- Salut Romy ! Tu te rappelles de moi ? J'espère. Honnêtement, je ne sais pas vraiment pourquoi je suis ici. J'ai été voir mon frère et je me suis senti comme attirer. Attendu. Je ne sais pas si c'est vrai, peut-être que je deviens juste complètement fou avec tout ce qui me tombe dessus en ce moment. Je pense que vous vous êtes retrouvé quelque part, toi et mon frère, pour nous sauver la vie, à moi et Simon. Il ne sera malheureusement plus à mes côtés pour les prochaines années à venir. Je ne pourrai plus veiller sur lui. Prends soin de lui pour moi, Romy, s'il te plaît. Je t'en serais éternellement reconnaissant.

Tes lèvres ont toujours panser mes blessures. ( Young Royals )Where stories live. Discover now