2. Grace

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« Si tu savais comme je te détestes, tu saurais à quel point je t'aime. » Dinos - Helsinki.


Août 2000, New-York.

Le lit s'enfonce sous le poids de ma fatigue. Ce soir, c'est le dernier vendredi avant la rentrée, alors il faut que je me repose si je ne veux pas m'effondrer de fatigue devant mes amis. J'ai dû penser trop vite car dès que j'entends la porte de l'entrée s'ouvrir dans un fracas, je sais que je peux faire une croix sur ma sieste. 

— C'est pas vrai ! Les cris perçants de Nevada se précipitent dans ma direction. Ma coloc préférée, enfin de retour !

Je soupire, prête à lui rappeler que je suis son unique colocataire. Mes yeux doivent s'habituer à la lumière perçante qui entre dans ma chambre en même temps que ma meilleure amie se jette sur mon lit.

— Alors ? Comment vont tes parents ?

Je la serre dans mes bras. Quoiqu'on en dise, c'est bien elle qui me manque le plus quand je suis à l'autre bout du pays.

— Bien ! Réponds-je.

Je n'en sais rien. Bien que j'aie dit à tout le monde que j'étais rentrée en Italie pour les vacances, je n'ai pas eu de nouvelles d'eux depuis des mois.

— Ça fait un mois qu'on ne s'est pas vues et la première chose que tu fais c'est prendre des nouvelles de mes parents ?

Elle pouffe.

— Je n'ai pas besoin de te le demander pour savoir que tu vas bien, elle louche sur mon cou. Et je pense que celui qui t'a fait ça va, lui aussi, très bien.

Je secoue la tête en pensant à Gee. Il sait que je déteste qu'il me marque, alors il le fait à chaque disputes que l'on a.

— C'était le prince de Suède ? S'enquit-elle. Celui qui te tourne toujours autour ?

Je tords mon visage dans une moue dégoûtée.

— Plutôt mourir que de laisser ce mec me toucher ! Je suis quasiment sûre qu'il est vierge en plus.

Nev se lève, un sourire taquin aux lèvres.

— T'as bien dépucelé Martin Miller au lycée.

— Justement, je sais ce que c'est. Et prince ou non, j'ai pas envie de réitérer l'expérience.

Elle secoue la tête et sort sans fermer la porte.

— LA PORTE ! Pesté-je en la claquant.

Son rire résonne depuis le salon.

— Ah, au fait, crie-t-elle, Gerald a appelé, il atterrit à vingt heures. On ira le chercher avant d'aller en boîte.

***

— Ça fait du bien de revoir tes yeux dans la bonne couleur ! Crie Gerald à mon oreille.

Il ne peut pas voir mon sourire contre sa joue, avec le monde qui se presse sur la piste de danse son corps et le mien ne font plus qu'un.

— Avec toutes ses lumières, je doute que tu arrives à les voir bleus. Mais moi aussi je suis heureuse de te revoir sans artifices. Je commençais à en avoir marre des cheveux platine. Ça ne t'allait pas du tout.

Je joue avec les boucles brunes au ras de sa nuque pour appuyer mes dires. À son tour, profitant de la marre de gens qui nous cachent du monde, sa main glisse entre mes jambes.

— Alors dis-moi. Qu'est-ce que tu préfères chez moi ?

Je saisis son poignet lorsque ses doigts s'amusent sur ma culotte. Son regard s'arrête dans le mien, et je jure que malgré les lumières colorées qui nous entourent, je peux discerner les tâches vertes qui rendent ses yeux si particulier disparaître derrière ses pupilles qui s'élargissent pour n'y laisser qu'un cercle brun.

Because of us ( TERMINÉE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant