32. Grace

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« I thought that I could walk away easily but her I am, falling down on my knees, praying for better days to come and wash this pain away.

Could you please forgive me ? Lord, I'm sorry for dancing with the devil. »

Dancing with the Devil, Demi Lovato.

(Je pensais pouvoir partir facilement mais me voilà priant à genoux pour que de jours meilleurs effacent ma douleur.

Je suis désolée. Peux-tu me pardonner, Seigneur, pour avoir dansé avec le Diable ?)



Mars 2001, New-York.

Plus de bruit. Pas de tonalité à faire taire en claquant le combiné contre son socle. Mon téléphone a émis un bip qui a mis fin à l'appel.

Les filles vont rentrer plus tard, trop tard. J'ai le temps. Je me dirige dans la chambre de Nev, elle range sa came dans la boite des Louboutins que Chris lui a offertes. Je lui ai déjà dit que c'est une mauvaise cachette mais ça m'arrange bien de ne pas avoir à dévisser tout un pan de son dressing pour de l'herbe.

— Bingo.

Je n'ai jamais fumé, encore moins du cannabis, mais ce soir le sachet vert est une providence. D'après ceux qui l'ont fait, une bouffée de fumée suffit à détendre un corps tendu.

Je retourne, un peignoir de bain pour seul habit, sur le balcon où la température ne doit pas excéder les dix degrés. J'ai déjà vu mes amis rouler des joints, ça ne doit pas être compliqué. Je plisse le nez pour ne pas sentir la pestilence de la drogue tout en étalant le papier à rouler sur mon genoux. J'y appose les feuilles séchées en petite quantité mais elles tombent au moindre coup de vent.

Je plie alors le papier entre mes doigts comme Chris le fait. Heureusement pour moi, Nev a laissé un filtre de secours dans la boîte. Je coupe mon souffle quand je saupoudre l'intérieur par l'herbe broyée. Une ois cette étape terminée je fais en sorte de ne pas en mettre partout quand je roule la feuille entre mes doigts. Quelques miettes s'échappent du joint mais le plus gros est resté à l'intérieur.

Je m'apprête à plier le bout quand le joint s'ouvre devant moi.

— Putain.

Mes mains tremblent. Je me convaincs que c'est le froid. Je me tire les cheveux. Je vais craquer. Mon corps entier tremble. Des larmes de frustrations vont s'échapper de mes yeux.

Mes yeux se ferment.

— Aller Gee, réfléchis. Tu peux le faire.

Je cherche dans ma mémoire les moindres mouvements de ceux que j'ai vu faire.

— La langue.

Je pensais que c'était un effet de style mais, après réflexion, ils le font tous. Je réitère l'expérience. Je lèche la feuille cette fois. Le joint prend forme sous mes doigts. Il est biscornu, bizarre, comme moi maintenant.

Pas besoin d'aller chercher un paquet d'allumettes dans la cuisine, un briquet est aussi dans la boîte. Le cylindre, entre mes doigts, tremble. Je l'ai allumé.

Je souffle. Ça ne me ressemble pas. D'habitude, je quitte la pièce quand la flamme atteint le papier. Ça me rend malade de voir mes amis se détruire. Alors pourquoi je fais ça ?

Le joint se consume sans que je ne le consomme.

— Aller Gee.

J'essaie de me lancer mais j'ai peur. Et si j'aimais ça ? Si je ne voulais jamais arrêter ? Si je n'y arrivais pas ?

Because of us ( TERMINÉE )Where stories live. Discover now