L'aventure à tes côtés

Rencontre

De l'air frais ce tout ce qu'Hélène cherche. Il est 22h et la réunion des commerciaux de sa boîte s'est maintenant transformée en cocktail dînatoire, mal-organisé. Ce poste tout simple alimentaire est en train de la rendre folle. Elle se sent entourée de pies en robe de soirée qui lorgnent sur l'or, et de mâles dans le besoin : un vrai cliché d'une société en roues-libre. Thomas est le dernier a qui elle a parlé ce soir, après ça, elle s'est juré de ne plus jamais venir aux conventions et de mettre les bouchées doubles pour trouver un autre poste, tant pis si ça voulait dire quitter la région.

Hélène attrape son verre et dans la précipitation laisse sa veste et son téléphone à sa table. La jolie brunette a besoin de respirer et de penser à autre chose. Les larmes qui montent dans ses yeux la poussent à accélérer et à courir vers la porte la plus proche donnant sur l'extérieur.

Elle marche sur le toit de service, et s'approche de la corniche la séparant du vide. Elle y pose son verre et prend une profonde inspiration. Inspiration-Expiration, et elle recommence. Personne ne l'a cherchera, elle est plutôt tranquille là-dessus : sa collègue Julie est restée à l'agence pour maintenir le service minimum et il faut dire qu'elle n'a pas très envie de sympathiser avec les commerciaux présents à la convention.

Au bout de longue minutes, Hélène termine son verre et reprend le chemin de la porte menant à l'intérieur de l'hôtel. Fermée. La porte s'ouvre uniquement de l'intérieur. Elle entreprend le tour du rooftop de service pour trouver une autre issue. Il semblerait que l'entrée unique soit aussi la seule sortie ...

"Génial, il ne manquait plus que ça" se chuchota-t-elle. L'avancée de toit est bien trop épaisse pour apercevoir les balcons de la salle de réception une dizaine d'étages plus bas et les bruits étouffés suggèrent que même en criant, personne ne l'entendrait ! Hélène décide donc de s'assoir à quelques mètres de la porte et d'attendre que quelqu'un ait la bonne idée de l'ouvrir de l'intérieur.

Elle est perdue dans ses pensées lorsqu'elle entend derrière elle la porte claquer et le bruit de pas sur le gravillon du toit.

"La porte !!! La porte putain !". Un homme avance vers elle, tout sourire, la démarche chaloupée du dragueur. C'est fini elle craque, trop d'émotions. Les larmes coulent le long de ses joues : la conférence de l'horreur, le vin d'honneur qui vire au drame et maintenant la porte qui ne s'ouvre plus. Le jeune homme s'avance vers elle, avec un sourire à tomber, et dans un anglais parfait lui demande :

"Hey, comment vas-tu ? Tu a l'air légèrement tendue ..

- Je ne suis pas tendue. Tu nous a enfermés sur le toit de l'hôtel ! J'espère que tu as ton téléphone pour appeler tes amis ou quelqu'un qui peut venir nous ouvrir !" répond Hélène très agacée, dans un anglais parfait. 

- Tu parles anglais, ca va faciliter les choses. J'ai pas mon téléphone. A vrai dire, j'étais en bas dans le hall et pour être franc : je te regardais depuis quelques minutes. Tu paraissais tellement triste au milieu de gens tellement heureux ! Quand tu es partie, je me suis mis dans la tête de te retrouver, pour t'offrir un verre et une oreille à qui parler. J'ai eu un peu de mal parce qu'un jeune m'a arrêté pour signer sa casquette. Et me voilà, comme un idiot, en train de me faire hurler dessus ! Enchanté, c'est un plaisir de te connaître.

- Je suis désolée. Pardon. Excuse-moi. Je suis pas au mieux et je ne voulais absolument pas être agressive ou méchante.

- Pas de problème, on fait quoi maintenant ? Je te montre comment on ouvre une porte ?". L'homme sourit toujours. Hélène le trouve particulièrement beau, c'est agaçant. Il ne semble pourtant pas comprendre la situation actuelle ... Elle le suit jusqu'à la porte et se plante dramatiquement derrière lui en croisant les bras. Malgré tous ses efforts, Daniel n'arrive pas à l'ouvrir.