19 - Grand Prix de France

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"Non ! Impossible. Trouve un médecin qui te déclare en arrêt de travail, mais tu ne peux pas te présenter devant les clients comme ça ! 

- Ca tombe bien, mon contrat ne stipule pas que ma mission est d'être au contact des clients, mais dans l'équipe marketing.

- Et quelle idée de déranger un pilote comme Daniel, pour qu'il t'emmène jusqu'ici. Tu aurais pu marcher seule depuis la porte de secours. 

- Je n'allais pas lui dire "Excusez-moi jeune homme, c'est très gênant de vous avoir à mes côtés et en plus mon patron ne va pas aimer que je vous importune. Pouvez-vous marcher deux mètres derrière moi, pour que nos images ne soient pas associées ?" ... C'est lui qui a proposé de marcher avec moi jusqu'au garage. 

- Peu importe. Tu ne peux pas accueillir les clients comme ça. 

- Parfait ! Assigne-moi à une tâche qui correspond à mon contrat alors." Le ton monte entre Hélène et John, la conversation commence à attirer l'œil et l'oreille d'autres collaborateurs. La jeune femme d'ordinaire très gentille et très douce, ne supporte plus les remarques de son supérieur. Daniel, accoudé à la barrière au premier étage de la mezzanine, suit l'échange impuissant, et en même temps plutôt fier de l'aplomb de la jeune femme. 

L'affection, l'attirance et le besoin d'être aux côtés de Daniel sont très fort pour Hélène, mais l'humiliation et l'attitude de son manager lui font réellement regretter d'avoir quitté l'équipe marketing de Renault. Aujourd'hui, elle est assignée à aider au catering. La jeune femme met tout son cœur pour être professionnelle, et adresse son plus beau sourire à tous les collaborateurs qui passent récupérer une collation ou avec un peu d'avance leur repas du midi. C'est avec plaisir qu'elle sert mécanicien, ingénieurs, chargés d'accueil ou de clientèle en leur souhaitant une bonne journée, c'est avec beaucoup de cœur qu'elle écoute les complaintes des uns et les victoires des autres, c'est avec beaucoup d'humour qu'elle aborde sa blessure à la tête, la résumant à une chute dans les escaliers. Le professionnalisme et le sourire d'Hélène sont ses points forts, et personne ne pourra s'en plaindre, pas même ce bon vieux John. 

"Tu te rends compte, Daniel est déjà passé trois fois ce matin ! 

- Pourquoi ? C'est inabituel ? 

- D'habitude, il ne vient jamais. C'est Michael qui récupère ses repas, directement dans la cuisine. Venir pour une banane, puis un yahourt et encore une banane, c'est fou ! 

- Ah, je pensais que c'était habituel. 

- Non, non ! Et qu'est-ce qu'il est gentil ! Il a l'air de vraiment s'inquiéter pour ton front ! 

- Tu m'en diras tant ..." souffle Hélène, alors qu'elle connait très bien la raison de ses passages inhabituels au catering. Il faut qu'elle réussisse à faire comprendre à Daniel qu'elle va bien et qu'il a d'autres choses à penser ! 

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"Daniel ! 

- Je voulais savoir si ...

- JE VAIS BIEN !

- Mais tu as ...

- STOP ! Tu m'as suivie jusqu'ici ... Qu'est-ce que les autres vont penser s'ils nous retrouvent tous les deux dans une cabine de toilettes ?

- Pas trouvé d'autre solution ... 

- Arrête de t'inquiéter ! C'est juste un petit bobo, je vais bien et je n'ai pas changé mes plans pour ce soir : tu sais à 22H30. 

- Non ! Non ! Tu pourrais t'évanouir ou ... 

- Sors de là ! Sors de là, ou je baisse mon pantalon et de commence à ..

- Ok ! Ok ! Quelle violence ..." Daniel embrasse la jeune femme sur le bout du nez et se faufile hors de la cabine. Discrètement, il ouvre la porte des toilettes des femmes et sort rapidement. C'est quand même à cause de lui que la jeune femme est amochée, il se sent mal et en même temps il adore ces petits moments partagés en cachette ! 

_________

Finalement c'est un petit mal, pour un grand bien : Hélène apprécie travailler aux côtés de l'équipe du catering, les jeunes filles sont pétillantes et connaissent pleins de secrets croustillants ! Une fois le rush du midi passé, à tour de rôles elles prennent leur pause : pour s'asseoir quelques minutes et manger un morceau.

"Est-ce que Hélène est là ?" demande une voix masculine. Au fond d'elle, Hélène est prête à sauter à la gorge de Daniel, encore venu pour vérifier son état de santé. 

" Max ?

- C'est Max Verstappen ! chuchote une coéquipière d'Hélène.

- Qu'est-ce que tu fais là ? 

- Je voulais voir si les rumeurs sont vraies ? Tu intègres Poudlard à la rentrée ?" La jeune femme sourit. C'est probablement Daniel qui l'a envoyé vérifier.

"Tu peux prendre une pause ? Quelques minutes ? On va marcher ? 

- Tu veux tester si je ne vais pas m'évanouir ? 

- L'idée c'est de faire un full check-up pour être sûre que ça ira pour finir la journée !" Max a bien insisté sur les mots "check-up" et "finir", Hélène est abasourdie de l'affiche totale que Max vient de lui faire devant toutes ses collègues, toutes revenues de pause pour bien voir le jeune Verstappen en personne. 

"On y va, je reviens dans 10minutes.

- Je vous la rends entière, promis ! 

- Max, arrête ton charme !"

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Assis à l'abri des regards dans le paddock, Max et Hélène partagent une barre de céréales. Le jeune homme a croisé Daniel en réunion ce matin et voulait voir la blessure de la jeune femme. Après avoir rigolé pendant 5 minutes de son état et de la façon dont Hélène est tombée, le pilote se reconcentre et lui explique le programme des trois jours : un premier roulage aura lieu dans l'après-midi, et en fin d'après-midi, demain encore un essai puis les qualifications et dimanche, la course. 




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