Je fus soudain libéré du poids qui était sur moi (celui du chien-homme). J'avais couvert mes oreilles de mes mains lors de l'explosion assourdissante, mais je les retirai doucement. Tout était silencieux. Je gardais les yeux fermés, en pensant aux ravages que j'avais dû faire autour de moi. Puis une voix perça le silence :
- Éthéas !
Rose. C'était Rose. J'ouvris les yeux avec difficulté. Elle était penchée sur moi, l'air inquiète.
- Tu vas bien ? me demanda-t-elle.
- Parfaitement bien, répondis-je, la voix rauque.
Je toussai. Me relevai en position assise. Et me figeai.
Les arbres autour de nous avaient littéralement explosés. Il n'en restait que des troncs calcinés. Des masses informes se trouvaient à terre. J'en déduisis qu'il s'agissait des chiens-hommes. Étaient-ils...morts ? Je regardais Rose à cette question que j'avais posé dans ma tête. Elle parut comprendre ce à quoi je pensais car elle me répondit :
- Ils sont morts. Grâce à toi.
Elle n'avait pas l'air de comprendre ce qui s'était passé. Moi non plus je ne comprenais pas. Pourtant, j'en avais désespérément besoin. Comment avais-je pu faire ça ? Je contemplai mes mains. J'étais un meurtrier. Les chiens-hommes nous avaient peut-être poursuivis et avec l'intention de nous tuer mais je restais quand même un meurtrier.
- Tu vas bien ? demandai-je à Rose.
J'avais brûlé des arbres et tué tous les chiens-hommes. Elle se trouvait juste à côté. Comment se faisait-il qu'elle soit encore vivante après mon petit numéro de pouvoirs magiques incontrôlables ?
- Oui, je vais bien.
- Mais comment...?
Ma vue se brouilla et je me rallongeai brusquement. Je commençais à avoir très mal à la tête. Je n'avais jamais fait de migraine, mais ma mère en faisait souvent et elle m'avait expliqué comment c'était. Parfois elle restait dans sa chambre plongée dans le noir toute la journée tant elle avait mal. Et je ne compris que maintenant ce qu'elle pouvait ressentir. C'était horrible. J'avais l'impression qu'on me découpait la tête en morceaux.
- Tu ne m'as pas touchée avec ton pouvoir, répondit Rose.
- Mais pourtant tu étais aussi proche de moi que certains arbres.
Je rouvris les yeux à moitié. Elle se mordait doucement la lèvre, signe qu'elle réfléchissait.
- A quoi as-tu pensé en croyant que tu allais mourir ? me demanda-t-elle soudain.
Je refermai les paupières. Je n'étais pas tellement prêt à lui avouer que je n'avais pensé qu'à elle avant que mes pouvoirs bizarres ne réagissent.
- Pourquoi ? rétorquai-je.
Malheureusement, ma voix avait perdu de son mordant. Je soupirai.
- J'ai une théorie, fit Rose.
- Je t'écoute.
- Tu as inconsciemment protégé les gens auxquels tu pensais lorsque tes pouvoirs se sont déclenchés.
- Tu sous-entends quelque chose ?
- Non. A qui as-tu pensé, Éthéas ?
Deuxième fois qu'elle utilisait mon prénom. Il sonnait bizarrement lorsqu'elle le prononçait.
- A toi, Rose, soupirai-je. Je n'avais pas envie que tu meures à cause de moi. Je ne savais pas que j'avais des pouvoirs et que j'allais te protéger d'eux. Mais je voulais que tu t'en ailles pour sauver ta peau car les chiens-hommes étaient à nos trousses.
VOUS LISEZ
Le Monde Interdit T1 [EN RÉÉCRITURE]
ParanormalÉthéas découvre une mystérieuse phrase dans une langue inconnue écrite sur le mur d'un parc. Il se retrouve propulsé dans un univers magique dont il ne peut apparemment pas ressortir. Il y fait la rencontre d'une étrange humaine de son âge avec qui...